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Billet de blog 28 août 2019

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Les terres rares, compétition stratégique entre la Chine et les Etats-Unis

Aujourd'hui, la Chine est en passe de devenir la première puissance économique mondiale. Jusqu'à présent, c'était aux Etats-Unis que l'on attribuait ce titre.

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Dans cette compétition, la Chine dispose d'un atout considérable, l'abondance des terres rares (rare earth elements ou REE)) présentes sur son territoire. Seule la mine de Steenkampskraal, en Afrique du sud, dispose d'abondantes réserves. Les Etats-Unis ne comptent qu'une seule mine, en Californie. La recherche de nouveaux gisements de terres rares se poursuit activement, mais jusqu'à présent sans résultats notables.

On lira à leur sujet un article de Louis Torres Tailfer daté du 25 août 2019, dont nous reprenons ici la version anglaise, publiée dans Spacedaily, et la version française que l'on trouve dans La Tribune

Le terme de terres rares désigne un groupe de 17 métaux peu connus aux propriétés voisines comprenant le scandium , l'yttrium et les quinze lanthanides. Ces métaux sont, contrairement à ce que suggère leur appellation de terres rares, assez répandus dans la croûte terrestre, Mais ils n'y sont que de façon dispersée et en faible quantité, ce qui rend leur extraction impossible ou en tous cas non rentable à grande échelle. Peut-être un jour les industries les utilisant pourront trouver d'autres solutions permettant de s'en passer, mais ce n'est pas encore une perspective crédible.

Des métaux comme le néodyme ou le lanthane servent à la fabrication de véhicules électriques, batteries, panneaux solaires, éoliennes. Ils sont utilisés aussi dans les centaines de millions de téléphones portables et téléphones intelligents en usage dans le monde. On imagine sans peine le pouvoir que leur possession en grande quantité donne à la Chine dans un monde numérique et connecté qui s'est imposé partout.

Comme le rappelle l'article de Louis Torres Tailfer, les terres rares ont une structure atomique particulière qui est à l'origine de nombreuses propriétés physiques uniques. Ainsi l'europium qui possède une luminescence rouge, est utilisé dans les écrans de téléviseurs. Le néodyme, naturellement magnétique, sert à fabriquer de puissants mini-aimants. Le lanthane pour sa part, qui a donné son nom à la famille des lanthanides, entre dans la composition des piles rechargeables qui sont utilisées dans bon nombre de produits électroniques et de voitures hybrides.

Selon un rapport publié par le British Geological Survey (BGS), Institut britannique d'études géologiques que l'on peut consulter sur notre site à partir de l'adresse file:///C:/Users/jean-paul/Downloads/Rare_Earth_Elements_profile%20(2).pdf les terres rares "sont le groupe d'éléments utilisé dans le plus de produits de consommation au monde".Elles jouent aussi toujours selon le BGS, "un rôle vital dans la protection de l'environnement, en améliorant l'efficacité énergétique et en permettant à bon nombre de technologies numériques d'exister". La Chine possède les plus importants gisements de terres rares, avec 44 millions de tonnes de réserves. Le Vietnam et le Brésil en comptent chacun 22 millions de tonnes. Ces chiffres montrent que les gisements de terres rares dans ces trois pays sont pratiquement inépuisables au rythme actuel.

Jusqu'à présent, dans la guerre commerciale que Donald Trump a déclenché contre la Chine, celle-ci n'a pas explicitement menacé d'interrompre ses exportations de terres rares, ce qu'elle serait parfaitement en droit de faire. Mais fin mai 2019, le président chinois Xi Jinping a effectué une visite dans une usine de raffinement de terres rares, laissant ainsi planer la menace d'un blocage par la Chine de ses exportations de terres rares.

On peut douter cependant que la Chine, qui a le plus grand besoin des autres puissances économiques pour soutenir sa croissance et nourrir son milliard d'habitants, se lance dans de telles conflits. Elle préfère actuellement monter l'arme dont elle dispose dans le domaine des terres rares pour ne pas avoir à s'en servir. On peut penser cependant que Donald Trump comprend l'avertissement et ne poussera pas trop loin ses « sanctions économiques » contre la Chine.

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Sur la mine de Steenkampskraal, en Afrique du sud, on pourra lire l'article suivant, également publié par Louis Torres Tailfer (version anglaise)

Steenkampskraal, South Africa (AFP) Aug 25, 2019 - It's old, doesn't look like much and is located well out the way in an arid part of western South Africa.

But the Steenkampskraal Mine may be about to become piping hot mining property thanks to some of the world's highest-grade deposits of rare earth metals.

"Steenkampskraal will become a very important source of rare earths for the global industry," Trevor Blench, chairman of Steenkampskraal Holdings Limited, said during a recent tour.

The mine, located about 350 kilometres (220 miles) north of Cape Town, used to produce thorium, a component of nuclear fuel, in the 1950s and 60s.

But now it's been found to also have monazite ore which contains extremely high grade rare earth minerals including neodymium and praseodymium -- elements vital to cutting-edge industries.

Manufacturing uses range from tinted welding goggles to industrial magnets, strong alloys for aircraft engines, military hardware, hybrid cars, consumer electronic devices, medical equipment and even the flints in cigarette lighters.

- Nothing like it -

China produces the largest share of so-called "tech minerals", with a domestic output of 120,000 tonnes in 2018.

That's vastly more than the United States, which relies on China for about 80 percent of its rare-earth imports.

But now Beijing has threatened to cut off the supply as trade frictions mount, prompting US President Donald Trump on July 22 to give the Pentagon an executive order to find other sources of the crucial elements.

Rare earth elements are a group of 17 minerals unique for their magnetic, catalytic and electrochemical properties.

For the first time since 1985, China last year became a net importer of some rare earths for its industrial needs, while the government cracked down on illegal exploration and production.

Global sales of electric cars, which need the minerals, jumped by 68 percent in 2018 to 5.12 million, with China selling over a million vehicles, according to the International Energy Agency.

"China may, as a result of its own requirements, just export less and less to the rest of the world," Blench said.

Steenkampskraal Mine could just be the answer to growing demand, he suggested.

- 'Abundance of rocks' -

"About 14 percent of this rock is rare earths. That is an extraordinarily high grade and we don't know anything like it on the planet," Blench said, holding a small but heavy reddish brown rock.

Worldwide, many mines have around six percent or less rare earths in their ore.

No mines for rare earth elements currently operate in South Africa, but the government confirms the presence of yet-to-be tapped tech minerals.

"South Africa is certainly on par with any other country that would lay a claim to being able to supply rare earths elements to meet this increasing demand," said mineralogist Deshenthree Chetty at Mintek, a government mineral and metallurgy research department.

She added that it would be "a great deal for our country to be able to supply, and we are in a position to do so, as long as those markets are favourable."

"We have an abundance of rocks in which rare earth elements are found," Mosa Mabuza, CEO of the Council for GeoScience, which surveys mineral deposits, told AFP.

Steenkampskraal has secured all the licences required to start mining. It plans an initial production of 2,700 tonnes a year once funding of $50 million (45 million euros) has been secured, with further plans to expand.

- Expect competition -

But the road to global success risks being rocky for the South Africans, cautioned Diego Oliva-Velez, a commodities analyst with Fitch Solutions in London.

The rare earth sector in South Africa is largely undeveloped, and could easily fall behind the US, Australia, India, Russia and Vietnam which all have "significantly larger proven reserves of rare earths", he said.

Steenkampskraal's reserves are also mostly so-called "light rare earths", which are comparatively abundant.

"Steenkampskraal will have to compete with many other producers in this area globally," said Oliva-Velez.

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