En arrière-plan de ces pays, on trouve les intérêts russes n'entendant pas être exclus de ces zones, même si la Russie elle-même ne peut pas prétendre en faire partie.
Récemment le ministre russe de l'Energie avait indiqué que des compagnies russes telles que Rosneft pourraient proposer à leurs homologues turques de coopérer pour l'exploration puis l'exploitation de ces zones. Il ne l'avait évidemment pas dit, mais cette coopération avec des pays voisins en matière d'extraction de pétrole est une composante essentielle de la diplomatie russe.
La Russie ne peut pas ignorer que la Turquie est actuellement confrontée aux politiques de la Grèce et de Chypre, soutenues par les Etats-Unis, qui veulent se réserver un accès privilégié à ces zones. De plus, Ankara a de mauvaises relations avec Israël, qui cherche à l'éliminer de ces champs d'hydrocarbures, dont elle voudrait se réserver l'accès.
Il va sans dire que les grands du pétrole américains, tels ExxonMobil , sont très actifs dans ces zones. Ils sont soutenus par le Pentagone, qui cherche par leur intermédiaire à concurrencer en Europe les importations de gaz russe et même le recours à l'énergie nucléaire par lesquels les Européens veulent s'affranchir de l'importation de gaz naturel liquéfié provenant des Etats-Unis.
La Turquie, en ce qui la concerne, cherche à devenir un important acteur économique en matière de gaz. Il a été observé que des navires de guerre turcs escortent désormais des plate-formes de recherche et d'exploitation elles-mêmes turques désireuses de s'implanter en Méditerranée orientale à la recherche du gaz.
La situation est donc de plus en plus potentiellement explosive dans cette partie de la Méditerranée. Il n'est pas exclu qu'elle puisse donner lieu à quelques affrontements militaires entre les Etats de la région directement concernés.