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Billet de blog 8 novembre 2012

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Lâcheté au sommet

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Ignominie

Il n’est pas fréquent que je publie deux billets le même jour et, pour cela, il faut que je ne me sente pas en ETA de retenir mon indignation plus longtemps.

J’avais exprimé, la semaine dernière ( http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-paul-bourges/021112/la-fin-de-laurore et http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-paul-bourges/041112/mais-que-fait-la-police ) mon indignation à l’encontre de Manuel VALLS à propos de l’arrestation « imprévue » d’Aurore MARTIN et sa remise immédiate à la Guardia Civil. Médiapart apporte aujourd’hui un éclairage nouveau à cette affaire qui, en impliquant François HOLLANDE dans une opération policière mûrement réfléchie, relègue au second plan l’activisme de Manuel VALLS. A la réflexion, d’ailleurs, l’entente manifestée par Manuel VALLS et Christiane TAUBIRA, dont on sait qu’ils s’adorent, ne pouvait rien traduire d’autre qu’une couverture voire une origine élyséenne.

Je suis trop lyonnais (D’adoption mais depuis un tiers de siècle) pour ne pas me rappeler la fameuse phrase d’Edouard HERRIOT : « l’andouillette c’est comme la politique, il faut que ça sente un peu la merde … mais pas trop », que j’ai souvent préféré énoncer dans l’autre sens : « la politique c’est comme l’andouillette … ».

Mais, là, je pense que le dosage en excréments est nettement excessif.

Beaucoup de régimes ont été marqués par des saloperies transfrontalières similaires, à commencer par l’enlèvement et l’exécution du Duc d’Enghien en 1804, ou celui du colonel ARGOUD en 1963 (On sait l’horreur que j’éprouvais à l’encontre de l’OAS mais l’enlèvement de cet homme, à Munich, un an après la fin de la guerre d’Algérie fut sûrement un fait d’armes pour des barbouzes, mais pas une des plus hautes gloires du Général DE GAULLE).

Quel avantage stratégique doit donc attendre François HOLLANDE de cette vilenie, pour avoir couvert, si ce n’est ordonné, l’arrestation d’une Française au profit de laquelle il avait pourtant prôné la clémence durant sa campagne électorale ? Quand parlait-il vrai ? Quand il faisait campagne et que chaque voix, même des voix basques, comptait ? Quand il paradait à côté de Mariano RAJOY, en exprimant à quel point on pense de la même façon des deux côtés des Pyrénées … probablement pour atténuer les conséquences des divergences avec l’outre-Rhin ?

En tout état de cause le sort d’une jeune Française de trente trois ans n’avait pas à être ainsi bradé. Le déferlement des contre feux allumés par l’Elysée, la Place Beauvau, la Place Vendôme pour dédouaner François HOLLANDE à la suite de la grenade balancée par Médiapart ne pourra prendre un semblant de crédibilité que si l’Elysée s’investit pour faire revenir très vite Aurore MARTIN en s’appuyant sur le fait que la justice espagnole lui demande des comptes pour des faits que la France a fait exclure du MAE. S’il ne le fait pas, cela aura valeur d’aveu.

Les poissons pourrissent d’abord par la tête … les Présidents commencent leur dégringolade par le mensonge et la lâcheté.

                                                                                                Jean-Paul Bourgès 8 novembre 2012

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