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Billet de blog 1 avril 2015

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Une instruction ministérielle incite à embaucher des infirmières gonflables

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PARIS, 01 avril 2015 (AMP) - Une instruction ministérielle incite à embaucher des infirmières gonflables.

En avril 2014, le gouvernement avait annoncé un plan d’économies de 50 milliards d'euros sur les dépenses publiques entre 2015 et 2017. Dans la foulée, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait  présenté les grandes lignes d’un plan destiné à dégager 10 milliards d’euros d’économies pour l’Assurance maladie, dont 2 milliards pour l’hôpital.

Le rapport de la Cour des comptes sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale, ainsi que les propositions de l'IGAS et l'IGF pour la maîtrise de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM), appelaient à une gestion rigoureuse des effectifs et de la masse salariale dans la fonction publique hospitalière.

Illustration 1

Dans une circulaire qui vient d'être diffusée, le ministère de la Santé dévoile une partie de son plan qui risque de faire polémique. Les directeurs d'établissements de santé, appuyés par les Agences Régionales de Santé (ARS), sont invités à faire en sorte qu'une infirmière sur deux partant à la retraite soit remplacée par une infirmière gonflable, dont le modèle est spécifié en annexe. (Circulaire n°DGOS/RH4/2015/104 du 1er avril 2015 sur la mise en œuvre gonflable, dans les établissements relevant de la Fonction Pneumatique Hospitalière, de la loi n° 2014-1554 du 22 décembre 2014 de financement de la sécurité sociale pour 2015). Le SNPIG (Syndicat national des professionnels infirmiers gonflables) s'est logiquement « félicit[é] de cette décision audacieuse », s'attirant les critiques du SNPI (Syndicat national des professionnels infirmiers) qui a réagi en le qualifiant d'« organisation baudruche à la botte du gouvernement ».

Du côté des cadres de santé, un représentant syndical a mis en garde : « Si chaque service n'est pas pourvu en temps voulu d'un gonfleur électrique, nous nous battrons jusqu'au bout ».

L'INPH (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers) dénonce quant à lui une nouvelle décision administrative unilatérale : « Le ministère est vraiment gonflé de ne pas nous avoir consulté sur le modèle retenu ».

Cette instruction ministérielle, alors même que vient de commencer hier à l'Assemblée nationale la discussion en séance du projet de loi relatif à la santé, risque de susciter d’importants mouvements de protestation dans le milieu hospitalier. Cependant, un haut fonctionnaire de la DGOS (Dégonflage général de l'offre de soins) se veut rassurant : « Nous avons déjà commandé un stock d'infirmières gonflables à disposition des directeurs d'établissement en vue de remplacer les grévistes. »

mh/eh/AMP polsan
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