Les Français ont foi en M Valls ? Amen…

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Les derniers sondages
Sondage IFOP-Paris Match :
François Hollande est toujours désavoué dans les grandes largeurs (74% vs 26%), sauf par les sympathisants PS (38% vs 62%) qui approuvent "l’action de François Hollande comme Président de la République".
Et Manuel Valls caracole toujours en tête, selon l'expression chère aux commentateurs. La plupart des Français approuvent (58% vs 37%, 5% NSP) "l’action de Manuels Valls comme Premier ministre". A deux exceptions : le FN, qui le désapprouve, et la gauche radicale (FDG/NPA/LO), qui est partagée kif-kif.
Ce sondage se base sur 969 entretiens téléphoniques du 4 au 5 Avril 2014.
Manuel Valls venait d'être nommé le 31 mars, et avait annoncé la composition du gouvernement le 2 avril (comme on sait, juste 2 ministres entrants, et quelques déplacements ministériels).
Quant au discours de politique générale, il n'allait être prononcé que le 8 avril, et les secrétaires d'État nommés le 9 avril.
Sondage IFOP-JDD :
François Hollande est bien sûr désavoué (18% de "satisfaits" et 82% de "mécontents"), y compris par les sympathisants PS (48% vs 52%, mais notons que la marge d'erreur statistique est de 2,2 %).
Manuel Valls est bien sûr approuvé (58% de satisfaits et 35% de mécontents, 7% NSP). Sauf par le Front de Gauche et le Front National, pour des raisons qu'on imagine radicalement différentes.
Ce sondage se base sur 1909 entretiens téléphoniques du 4 au 12 avril 2014.
Que faut-il en conclure ?
Nous autres, Homo sapiens®, sommes assez peu rationnels (moi y compris, of course). Faute de pouvoir analyser l'ensemble des tenants et des aboutissants d'une situation (trop complexe, c'est sûr, trop complexe...), nous nous en remettons au meilleur communicant.
Hollande et Ayrault étaient désastreux.
Valls est bon, hélas, je l'ai toujours dit.
Pour ce qui est de l'importance des chefs de file, on sait par exemple, à la gauche de la gauche, que LO a baissé avec la mise à la retraite de Laguiller (figure historique plus que communicante, d'ailleurs), NPA a baissé avec la mise en retrait de Besancenot (qui depuis est revenu au front), et le PG tient grâce à Mélenchon.
L'UFD avait cartonné aux présidentielles de 2007 avec François Bayrou qui tenait tête aux journaleux, mais n'a pas suivi comme tel.
L'UMP avait convaincu en 2007 grâce à Sarkozy. Après lui, Fillon n'a pas tenu la route en terme de charisme, et Copé s'est montré tellement manipulateur que même maints sympathisants UMP s'en sont trouvés mal à l'aise.
Le FN doit beaucoup au talent médiatique de son ancien chef, qui a installé sa fille pour lui faire suite sur un mode plus soft.
La Nouvelle Donne de Larrouturou est une alternative intéressante, mais entre les médias abonnés au PS et ceux abonnés à l'UMP, il a malheureusement peu de chances d'être relayé.
Oui, nous autres, Homo sapiens®, sommes assez peu rationnels.
Je sais, si on fait part de sympathie pour la gauche radicale, on s'expose à : "Mais mon pôvre petit chou, la France n'est pas un village isolé du monde, elle doit composer avec tous les autres pays, et toutes les instances européennes et internationales, et la mondialisation financière dont elle ne peut pas décider de s'extraire."
Sans doute, oui.
De la même manière que sous l'Ancien Régime on disait aux contestataires "Mais mes pôvres petits choux, votre village n'est pas un village isolé, la monarchie, en France comme en Europe - est la garante de l'ordre incontournable qui évite le chaos, et au-delà, de l'ordre de Dieu."
Au fait, et Dieu, dans tout ça ?
On nous apprend que Manuel Valls se rendra au Vatican le 27 avril pour assister à la double canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II.
A qui se réfèrent tous les médias qui rendent compte de cette information ? Au site L'Opinion. C'est quoi, L'Opinion, auquel de toute évidence M Valls a donné la primeur de cette information ?
« Sa ligne éditoriale est claire : libérale, pro-business, européenne »
Donc Manuel Valls, pour ceux qui en doutaient, est de droite au sens économique et au sens identitaire.
Mais attention, hein, il n'est pas de droite au sens souverainiste : c'est l'Europe qui commande.
L'Europe, l'Europe, l'Europe !
Enfin, quand je dis l'Europe, il s'agit de la Commission Européenne et la Banque Centrale Européenne.
La présentation par la France du PSC (pacte de stabilité et de croissance) et du PNR (programme national de réformes) à la Commission européenne, devrait avoir lieu fin avril.
On sait que le gouvernement (qu'il soit d'ailleurs de gauche ou de droite) est pris entre le marteau des protestations du corps électoral français, et l'enclume de la gouvernance économique et budgétaire de Bruxelles. Surtout depuis le TSCG (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) et le"two packs" (règlement 472/2013/UE et règlement 473/2013/UE), entrés respectivement en vigueur en janvier et en mai 2013.
La France et la Slovénie sont les deux pays de la zone euro dans le collimateur de la Commission, qui leur a enjoint par sa communication du 5 mars dernier de veiller à corriger leur déficit.
Le tournant annoncé par François Hollande fin 2013-début 2014 montrait qu'il privilégie l'enclume bruxelloise. La nomination de Manuel Valls le confirme.
Je suis à fond pour l'Europe, évidemment.
Mais pas vraiment pour celle-là.