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Billet de blog 16 mars 2020

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Y aura-t-il un Macron « d'après » ?

Que peut-on attendre d'Emmanuel Macron à moyen et long terme ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le discours du 16 mars 2020 d'Emmanuel Macron

Aujourd'hui, le président de la République s'est à nouveau exprimé sur la crise épidémique du Covid-19.

Il s'est mis en mode anaphorique en répétant six fois « Nous sommes en guerre ! », histoire de donner à son intervention une facture gaulienne.
Passons…
Il affronte une situation tout à fait inédite, et ses annonces étaient somme toute plutôt rationnelles.

Il a mis en avant le rôle de l'État, tant pour limiter la circulation des personnes (et donc du virus), que pour soutenir les personnels soignants, et pour secourir les entreprises et les travailleurs.

Je me focaliserai sur les dernières phrases de son intervention :

Y aura-t-il un Macron " d'après " ? © Jean-Paul Richier
  • « Nous gagnerons, mais cette période nous aura beaucoup appris. Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, seront remises en cause. Beaucoup de choses que nous pensions impossibles adviennent. Ne nous laissons pas impressionner. Agissons avec force mais retenons cela : le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant. Nous serons plus forts moralement, nous aurons appris et je saurai aussi avec vous en tirer toutes les conséquences, toutes les conséquences. »

 
Emmanuel Macron dix ans plus tôt

Illustration 2

Il y a dix ans, en avril 2010, la revue trimestrielle des élèves de l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po), "Rue Saint-Guillaume", publiait un article intitulé "Emmanuel Macron, 32 ans, gérant à la banque Rothschild".

Illustration 3

Voici des extraits (dans le désordre) de cet entretien.

  • Quel est l’événement qui vous a le plus marqué ces dix dernières années ?
    C’est une question très difficile... En réalité, je ne suis pas si sûr d’être marqué par les événements. C’est peut-être en réaction à un monde où l’événement devient quotidien. Pour moi, les événements fondateurs sont des choses qui se sédimentent dans le temps, et je ne suis pas sûr qu’ils soient datables.
  • Comment voyez-vous votre génération ?
    Très contrainte dans ses choix. Nous commençons notre vie active dans un environnement sur-contraint, où la dette publique va largement déterminer et réduire l’horizon de nos possibles.
  • Où vous voyez-vous dans dix ans ? Avez-vous une idée, un axe ?
    Tout est ouvert. Je ne me suis jamais projeté à dans dix ans. Mes fidélités personnelles, intimes et intellectuelles vont au-delà d’une affectation ponctuelle à une activité quotidienne. Ce sont elles qui me structurent. L’expérience que j’acquiers ici me transforme. Je construis ici de nouvelles compétences, de nouvelles relations et elles contribueront à déterminer ce que je ferai demain.
  • Êtes-vous heureux à la banque Rothschild ?
    Absolument. J’ai toujours eu trois critères pour choisir un nouveau métier. Le premier est que mon métier m’apprenne quelque chose et m’aide à me construire sur le long terme.

Alors ?

Le premier critère de M Macron serait donc : « que mon métier m’apprenne quelque chose et m’aide à me construire sur le long terme. »

Nous verrons, au sortir de la crise, si Emmanuel Macron a réellement compris que la main invisible du marché, même après s'être frottée au gel hydro-alcoolique, ne peut pas à elle seule assurer la vie d'une société.

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