Simone Veil nous a quitté à l'âge de 89 ans. Sa disparition suscite un hommage authentique de l'ensemble des médias français, mais également étrangers.

Sont ainsi rappelées les attaques odieuses dont elle a été l'objet quand elle a défendu l'IVG lors des débats à l'Assemblée nationale, en 1974.
L'IVG est devenue un droit acquis de nos jours, sauf pour quelques bondieusards attardés, mais à l'époque il fallait du courage pour la défendre. Rappelons que l'Ordre des Médecins (auquel je suis toujours contraint de payer annuellement ma cotisation) s'était formellement opposé à la légalisation de l'IVG. Mme Veil savait parfaitement que l'avortement est toujours un choix particulièrement douloureux pour une femme. Dans un monde idéal, on ne devrait pas y avoir recours, mais notre monde n'est pas idéal.
Ces attaques renvoient à une autre attaque odieuse dont elle a fait l'objet en juillet 2011.
Je faisais référence dans mon billet précédent, suite à une chanson sur la mort d'un toréador, au communiqué publié sur le site de l'association intitulée Observatoire National des Cultures Taurines (ONCT). Ce communiqué assénait « sont dépassées les limites de la bêtise [..], mais surtout de l'ignominie », dénonçait « une volonté délibérée d'offenser », et exigeait « des excuses publiques de la part de l'auteur ».
Le président de cette association dédiée au lobbying tauromachique est André Viard. Il a écrit sur son site, en juillet 2011, un billet sur Simone Veil qui se prête particulièrement bien au texte susmentionné.

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En juillet 2011, Simone Veil avait eu le malheur de prendre position contre la corrida, et de se prononcer contre l'accès des moins de 16 ans à ces spectacles, en signant le manifeste de la FLAC.
André Viard la renvoya immédiatement dans cet éditorial au génocide dont elle était responsable, « l'assassinat des feotus(*) dans le ventre de leurs mères » ayant entraîné les « 7 millions et demi d'être(*) humains en puissance qui ont été privés du droit d'exister », enchaînant « Les chiffres de ce -inscrivez ici le mot de votre choix- perpétré au nom de principes dont il ne s'agit pas ici de débattre, madame Weill(*) les connaît bien, ce qui aurait dû l'inciter à plus de décence : peut-on justifier l'avortement des humains et condamner la mort du toro ?» et concluant « il est navrant de constater combien elle semble ne plus être en mesure de hiérarchiser les problèmes. Ce qui […] est un signe navrant d'obsolescence. »
(*) : je conserve l'orthographe de celui qui se présente sur son site hispanophone comme un « universitaire »...
A quel autre mot le « mot de votre choix » pourrait-il renvoyer, sinon au mot « génocide » ?
Chacun sait que le génocide juif a laissé des traces terribles dans l'histoire personnelle et familiale de Simone Veil, rescapée du camp d'Auschwitz-Birkenau.
Bref, en réponse au communiqué publié sur le site de l'ONCT, la directrice de France-Inter et le médiateur de Radio-France ne pouvaient que balayer de prétendues protestations portées par un tel personnage.
André Viard, le porte-parole de la tauromachie en France, a toujours été à la hauteur de la cause qu'il défend.
