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Billet de blog 9 juillet 2015

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Onze notes inspirées de la situation grecque

« La situation en Grèce reste à mon avis très difficile, très fragile. C’est maintenant que commencent les vraies difficultés », alerte Alain Badiou, dans une tribune parue ce jeudi dans Libération. En onze notes, le philosophe explique pourquoi « il est urgent d’internationaliser la cause du peuple grec. Seul l’effacement total de la dette portera un “coup idéologique” au système européen actuel. »

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« La situation en Grèce reste à mon avis très difficile, très fragile. C’est maintenant que commencent les vraies difficultés », alerte Alain Badiou, dans une tribune parue ce jeudi dans Libération. En onze notes, le philosophe explique pourquoi « il est urgent d’internationaliser la cause du peuple grec. Seul l’effacement total de la dette portera un “coup idéologique” au système européen actuel. »

1. Le « non » massif du peuple grec ne signifie pas un refus de l’Europe. Il signifie un refus de l’Europe des banquiers, de la dette infinie et du capitalisme mondialisé.

2. Une partie de l’opinion nationaliste, voire de la droite extrême, a voté aussi «non» aux exigences des institutions financières ? Au diktat des gouvernements réactionnaires européens ? Et bien, nous savons que tout vote purement négatif est en partie confus. L’extrême droite, depuis toujours, peut refuser certaines choses que refuse aussi l’extrême gauche. Seule l’affirmation de ce que l’on veut est claire. Mais tout le monde sait que ce que veut Syriza est opposé à ce que veulent les nationalistes et les fascistes. Le vote n’est donc pas un vote obscur contre les exigences antipopulaires du capitalisme mondialisé et de ses serviteurs européens. C’est aussi un vote qui, pour le moment, fait confiance au gouvernement Tsípras.

3. Que ceci se passe en Grèce, et non, comme il serait normal, partout ailleurs en Europe, indique que la «gauche» européenne est en état de coma dépassé. François Hollande ? La social-démocratie allemande ? Le PSOE espagnol ? Le Pasok grec ? Les travaillistes anglais ? Tous ces partis sont désormais, de façon ouverte, des gestionnaires du capitalisme mondialisé. Il n’y a pas, il n’y a plus de «gauche» européenne. Il y a un petit espoir, encore peu clair, du côté de formations politiques tout à fait nouvelles, liées au mouvement de masse contre la dette et l’austérité, à savoir Podemos en Espagne et Syriza en Grèce. Les premiers, au demeurant, refusent la distinction entre «gauche» et «droite». Je la refuse aussi. Elle appartient au vieux monde de la politique parlementaire, qui doit être détruit.

4. La victoire tactique du gouvernement Tsípras est un encouragement pour toutes les propositions nouvelles dans le champ politique. Le système parlementaire et ses partis de gouvernement sont en crise endémique depuis des décennies, depuis les années 80. Que Syriza remporte en Grèce des succès, même provisoires, fait partie en Europe de ce que j’ai appelé «le réveil de l’Histoire». Cela ne peut qu’aider Podemos, et tout ce qui viendra, ensuite et ailleurs, sur les ruines de la démocratie parlementaire classique.

LIRE LA SUITE ICI :

http://www.liberation.fr/monde/2015/07/08/onze-notes-inspirees-de-la-situation-grecque_1345294

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