
Chaque week-end, des centaines de groupes de rock embrasent les salles de concert de l'hexagone. Au cœur de ce bouillonnement, les Shaggy Dogs, au fil des dizaines de milliers de kilomètres avalés en 14 ans, ont conquis une renommée bien méritée. Découverte des « Chiens hirsutes », à l'occasion de la sortie de leur cinquième CD. Électrique et vitaminé...


« On fait de la musique sans appellation. C'est le sens du titre de notre dernier CD, “Renegade Party”, on est assimilé à des “renégats” parce qu'on aurait trahi la “cause du blues”. En fait, on mélange les genres et les styles pour faire la musique qu'on aime, explique Toma, le bassiste des ShaggyDogs. On n'est pas sur les grands medias parce qu'on n'a pas d'étiquette et on est dans un système où, si on ne peut pas te caser quelque part, on ne parle pas de toi. »
Alors, blues ? Pas seulement. Pub rock ? Trop restrictif, même si les Shaggy Dogs prennent racine dans ce rock « réélectrifié » dans les pubs de Grande-Bretagne, dans les années soixante-dix, avec Dr Feelgood comme fer de lance. Pour Rock and Folk, les Shaggy ont trouvé « la force de renouveler le genre, tout en restant attaché aux racines du pub rock ». Alors, pub rock, rock, soul ?... Ils revendiquent d'être tout cela à la fois, un mélange simple et savant qu'ils appellent Fiesta Blues'n'roll, « du rythm'and blues électrisé et vitaminé ».

Si les grands medias les ignorent, la presse spécialisée, elle, ne s'y est pas trompée. Depuis des années, elle les piste de CD en CD et au gré des festivals. En substance : pour Rock & Folk, les Shaggy Dogs « tiennent l'hexagone depuis les cantons » avec un« pub rock surpuissant, volumineux, fracassant de joie » ; « le meilleur du pub-rock en version originale » selon Blues Magazine ; Rock First vante la « décontraction et le niveau de jeu » du groupe...
Ces dernières années, le quatuor francilien — Toma (basse), Jacker (guitare), Guillermo (batterie), Red (harmonica et chant) — a repoussé son horizon à travers des tournées régulières en Belgique, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Suisse, au Luxembourg et au Japon. En mars dernier, les Shaggy Dogs représentait la France à l'«eurovision du blues», l'European blues Challenge, à Toulouse. Ils seront cet automne à un festival de rock international, Synchonicity, qui accueillera 20 000 personnes à Kampur, en Inde.

« On fait pas ça pour l'argent, on fait du rock par nécessité », revendiquent les quatre membres du groupe qui gagnent leur vie en bossant dans l'éducation et dans le social. Le rock c'est « un style de vie, un angle de vue, c'est rencontrer les gens, partager la musique... on voit la vie comme ça ».
Et aussi comme ça, comme les paroles d'une des chansons de leur dernier CD (écrite, comme les douze autres, en anglais, par un maître du genre, Laurent Bourdier, biographe de Stephen King et organisateur du Buis Blues Festival) : « Les riches deviennent plus riches, tandis que les pauvres deviennent plus pauvres... j'espérais un monde meilleur pour ma fille mais elle va devoir se battre comme vous et moi... »

Pour découvrir les Shaggy Dogs, leur dernier CD et, absolument, aller à un de leurs concerts :
• Leur site : http://www.shaggy-dogs.com/
• Sur facebook : https://www.facebook.com/shaggydogs