Les travailleurs des fast-foods de New York ont fait grève et ont manifesté, jeudi 29 novembre, pour obtenir des salaires décents et le droit de former des syndicats. Un premier mouvement d'ensemble qui fait écho à celui des employés de la chaine de distribution Walmart qui, il y a quelques jours, ont mené leur première action commune à l'échelle des États-Unis.
Les télévisions locales ont notamment montré des images de plusieurs dizaines de grévistes devant un restaurant McDonald's de Manhattan, l'un d'eux affirmant vivre dans la pauvreté à cause de salaires de l'ordre de 8 dollars l'heure, un autre affirmant dépendre de bons alimentaires pour vivre.
Une pétition sur le site Fastfoodforward.org avait recueilli plus de 12 000 signatures jeudi [18 000, samedi à 20h]. Adressée aux PDG de Wendy's, McDonald's, Pizza Hut, Domino's, KFC, Taco Bell, et Burger King, elle déclare : « Je soutiens les travailleurs du secteur de la restauration rapide de New York qui ont débrayé pour demander 15 dollars par heure et le droit de former des syndicats sans interférence de la part de la direction de leur entreprise. »
Le site déclare que les employés des chaînes de fast-food de la ville de New York gagnent à peine assez pour survivre. « La plupart d'entre nous gagnent le salaire minimum, 7,25 dollars de l'heure, soit 11 000 dollars par an seulement. »
« Les multinationales comme McDonalds, Wendy's, Taco Bell, KFC, et Pizza Hut génèrent d'énormes bénéfices et octroient des rémunérations exorbitantes à leurs patrons pendant que la plupart de leurs employés dépendent de bons alimentaires », ajoute le site.
McDonald's indique de son côté dans un communiqué transmis à l'AFP « vouloir continuer à dialoguer sur les façons dont nous pouvons nous améliorer en permanence et apporter un environnement de travail positif pour tous ».
Toutefois, souligne la chaîne, « la majeure partie des restaurants McDonald's à New York et dans le pays appartiennent et sont gérés par des hommes et femmes d'affaires indépendants. La majorité d'entre eux offre à leurs employés des salaires compétitifs et des avantages qui correspondent au mieux à leurs besoins individuels », assure le groupe.
« La dynamique des grèves du Black Friday »
Le contrôleur de la ville de New York, John Liu, a soutenu les grévistes. « Trop d'employés de la restauration rapide à New York ne gagnent pas assez d'argent pour avoir à manger chez eux, et ils ont le droit de s'organiser (en syndicats) et de demander des salaires décents. »
« C'est une honte que beaucoup de ces employés dépendent de l'aide publique alors que les entreprises pour lesquelles ils travaillent sont parmi les plus riches du pays et que leurs directeurs généraux gagnent des millions », a-t-il ajouté.
Sur son site internet, Fast Food Forward explique que les travailleurs des fast-food new-yorkais rejoignent « la dynamique des grèves du Black Friday », faisant ainsi le lien entre leur combat et la première action commune des travailleurs de la chaine de distribution Walmart, le 23 novembre dernier, le « Black Friday », jour des soldes aux États-Unis. LIRE « Les travailleurs étasuniens montent à l'assaut de Walmart » : http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-anselme/271112/les-travailleurs-etasuniens-montent-lassaut-de-walmart
Comme le mouvement des employés de Walmart, celui des travailleurs des fast-food new-yorkais a bénéficié du soutien actif d'Occupy Wallstreet : http://occupywallst.org/
Avec l'AFP/New-York
Le site des travailleurs des fast-food new-yorkais, Fastfoodforward.org :
http://www.fastfoodforward.org/