Jean-Luc Mélenchon a fustigé, me dit-on, les abstentionnistes des dernières élections, en les opposant aux esclaves du temps de Spartacus qui, eux, contre leurs maîtres romains "se remuaient, combattaient, se faisaient assassiner..." au contraire des abstentionnistes qui sont là, regardent et disent : "cela ne me convient pas...".
Ainsi, si l'abstention augmente à chaque élection, ce serait parce que les citoyens ne sont pas à la hauteur. Si la candidature de Mélenchon, publiée voici UN AN, et qui ne séduit actuellement que 8 à 10% des votants s'avèrait le couronnement d'une carrière politique faite d'échecs ... ce serait la faute des "gens".
L'immortelle boutade de Berthold Brecht s'applique : Mélenchon, mécontent du peuple, voudrait le destituer et en désigner un autre...
Pour ce qui me concerne, je l'avoue : cela ne me convient pas.
S'il y a plusieurs candidats de gauche à l'élection présidentielle, PCF, FI, EELV, PS, je ne voterai pour aucun d'entre eux.
Car ils savent tous que dans ces conditions, Macron ou Le Pen seront élus.
La candidature Roussel n'a de sens que pour sauver ce qui peut encore l'être de la cohésion du PCF.
La candidature Mélenchon n'a de sens que de conforter son EGO et prouver qu'il est le meilleur des perdants.
La candidature de EELV, celle du PS n'auraient de sens que de préparer une négociation de futurs postes avec le vainqueur Macron.
Il y a une droite politique, pour laquelle la seule boussole, c'est le profit des ultra riches et des actionnaires.
Il y a une gauche politique, pour laquelle ce qui doit compter ce sont les intérêts des travailleurs, salaires, emplois, défense des acquis sociaux, préservation et restauration de l'environnement, renouvellement et approfondissement de la démocratie.
L'unité est possible, elle a été réalisée dans de grandes villes aux élections municipales. Aucune divergence ne peut servir de prétexte, lorsque, en face, sont les trois droites. Des débats menés de bonne foi peuvent tout régler.
Sans l'unité, je m'abstiendrai, et nous serons des millions à faire de même jusqu'à, si nous le pouvons, ruiner la signification politique d'une élection dont nous serions, de fait, écartés par les diviseurs.