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Billet de blog 5 décembre 2024

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Le Cas Coquerel

On ne l'a pas vu arriver : il est là.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C'est le président de la commission des finances de l'Assemblée Nationale qui a présenté la motion de censure faisant tomber, avec 331 suffrages, le gouvernement de Michel Barnier.

Ce ne fut pas la présidente du groupe, Mathilde Panot, ni le "coordinateur" de la FI, Manuel Bompard.

Ce fut Eric Coquerel.

Son discours donne une juste idée de ce qu'il est aujourd'hui : un acte d'accusation implacable, mais mesuré, sans outrances, chaque mot pesé.

Coquerel a un passé trotskiste (la LCR de Krivine) : il connaît le marxisme. Il est passionné de politique depuis l'âge de quatorze ans, au point d'avoir raté son bac (avant de le réussir en candidat libre) et raté le CAPES d'histoire. Il a suivi, dans les quarante dernières années, près du PS mais à l'extérieur, sur la gauche, toutes sortes de constructions (le MARS...) et de compagnonnages (Chevènement) sans jamais se compromettre dans une alliance qui passerait outre aux barrières de classe : Coquerel est du côté du Travail.

Cela ne l'a pas empêché de devenir un petit entrepreneur prospère, en lien avec son activité sportive (la Voile), et la communication.

C'est un homme tranquille, il a soixante six ans, sept ans de moins que Mélenchon. Dans l'entourage du Tribun, il est le seul de cette tranche d'âge. Les autres sont plus jeunes, ou beaucoup plus jeunes.

Il est en bon termes avec tout le monde, y compris les "purgés", proche depuis plus de vingt ans de Clémentine Autain, en particulier, mais aussi d'Alexis Corbière et des autres. J'ai souvent entendu, dans la FI « il est le prochain !». Mais non. Mélenchon ne s'y est pas attaqué.

Les abonnés qui me font la faveur de me lire savent que je ne cherche pas un " tribun" pour remplacer le Tribun, un nouveau "maître" pour remplacer le Maître.

Je suis convaincu que la gauche ne peut accéder au affaires que CONTRE la Vème République et ceci, dès l'élection présidentielle, en y présentant non un "Duce", mais une EQUIPE.

Une équipe pluripartisane, fraternelle, incarnant aujourd'hui le NFP, avec Faure, Vallaud, Roussel, Faucillon, Castets, Tondelier, Autain, Garrido, Ruffin, Guetté... Coquerel.

Mais, me dit-on, il faudra bien un chef d'équipe, dont le nom sera sur le bulletin. C'est vrai. Mais un "chef d'équipe" qui ne se prenne pas pour le Messie, qui ne hurle pas "La République c'est MOA !".

Eric Coquerel n'est pas mal dans ce rôle. Il est ferme, il est calme, il n'a pas de comptes à régler avec la vie. Il sait parler (Ruffin n'a jamais voulu apprendre).

Mélenchon ne voudra sans doute pas d'une candidature unitaire. Ce sera sa dernière erreur.

Les semaines et les mois à venir nous diront si Eric Coquerel est prêt, en cas de nécessité, à franchir le Rubicon, s'opposer à JLM.

Il y aura, comme toujours, un moment pour le faire. Passé ce moment, ce sera trop tard.

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