Les lois Macron qui vont arriver par ordonnances aboutissent pratiquement à rétablir l'esclavage. Oui, la négociation du contrat et des conditions de travail par entreprise, sous la menace du licenciement (au cas où les travailleurs ne céderaient pas) tandis que, en même temps, le régime des allocations chômage va être modifié de manière à ce que le travailleur qui ne sera pas prêt à accepter n'importe quelles conditions (salaire, déplacement, horaires, conditions de travail) ne pourra plus nourrir sa famille.
Tous les compartiments de la condition de salarié seront ravagés : travail, salaire, sécurité, santé, école.
Le plan est simple : hausser de manière considérable le niveau d'exploitation du travail au prix de la précarité, de la misère et de la santé des travailleurs, pour produire davantage de richesse au profit des riches, et faire quelques cadeaux à quelques couches moyennes plus ou moins parasitaires pour rester "majoritaires".
Et pourquoi n'y aurait-il pas une "majorité" pour le retour de l'esclavage ? Ce sont des majorités qui ont décidé la boucherie de 1914 au profit des marchands de canons. Une large majorité de citoyens allemands a accepté le pouvoir d'Hitler. Une majorité (au sens des institutions américaines) a porté Trump au pouvoir. Une large majorité maintient au pouvoir le gouvernement raciste de Netanyahou.
La démocratie formelle postule qu'un homme vaut une voix. Mais il n'y a pas égalité entre le travailleur et le parasite. On peut être convaincu que moralement, il y a égalité, mais en pratique, ce n'est pas le cas et la preuve s'appelle : la GREVE.
Comme le disent les médias au service des oligarques, il peut arriver que les travailleurs "bloquent le pays". Je l'ai déjà écrit : cette expression, est un aveu. Les travailleurs peuvent bloquer le pays, parce qu'ils font tourner le pays. Tout ce qui se fait de pratique et d'utile, tout ce qui nourrit, habille, chauffe, transporte, loge, éduque, soigne, les femmes, les hommes et les enfants de tous les pays, ce sont les gens qui travaillent.
Le capital n'est qu'une avance, le profit, les dividendes, sont des réalités purement parasitaires qui ne doivent leur puissance qu'à des dispositions juridiques ad hoc. Ces réalités n'ont aucune utilité réelle.
Lorsque les marxistes parlaient de "dictature du prolétariat" ils ne faisaient que mettre en avant ceci : ceux qui font marcher le pays doivent le diriger. Les horreurs du pouvoir stalinien ont discrédité le mot, mais il reviendra à la mode, parce qu'il dit quelque chose de vrai : la démocratie élective n'est certainement pas le dernier mot du "pouvoir du peuple".
Il a du sens ce mot du chant des ouvriers : "La terre n'appartient qu'aux hommes, l'oisif ira loger ailleurs". Hommes signifiant ici travailleuses et travailleurs.
Il ne me semble pas impossible que les macroniens le constatent dans les mois qui viennent. Le monde du travail, en France, n'acceptera pas facilement la ruine et l'esclavage.