Quelles confusions !
Compromis... Évidemment que le NFP peut faire des compromis.
Le NFP est minoritaire. Il en ferait même s'il avait la majorité absolue. Il n'y a pas de dictature de la majorité absolue qui ne mène au précipice.
La vie est faite de compromis. L'élan vital se compromet, c'est pour cela qu'il évolue, avance et survit.
La question est : QUELS compromis ? Ou plutôt : sur quoi nous ne voulons PAS faire de compromis. La retraite ... ont sait que l'AN aurait voté contre. On sait que 75% de la population est contre.
La hausse du SMIC. Elle est indispensable. De même que celle des salaires, des pensions et des minima sociaux. La progression constante de la grande pauvreté dans l'un des pays les plus riches du monde est un scandale.
Le rétablissement de l'ISF et la taxation des dividendes, la hausse des impôts pour les riches et les ultrariches, c'est nécessaire, sinon, il n'y a pas de rentrées dans le budget, surtout si on veut alléger la TVA, etc, etc. Investir dans l’École, les Hôpitaux, la Recherche, la réindustrialisation.
Le sujet ce n'est pas " LE COMPROMIS " en soi !
La question gouvernementale s'aborde pareillement. "Des ministres du bloc central" dans un gouvernement du NFP ? Pourquoi pas ? S'ils adhèrent à un accord politique intégrant les mesures qui nous semblent indispensables ?
Mais exclure d'un gouvernement NFP, la FI, par principe au motif que c'est "l’extrême gauche" ce n'est pas acceptable parce que c'est accepter un mensonge et une connerie.
La FI n'est pas plus "extrême" que ne l'était le PCF en 1981, dans le gouvernement de Mitterrand. Un homme comme Eric Coquerel, une femme comme Clémentine Autain, ont toute leur place dans un gouvernement de gauche, même "de compromis".
Un gouvernement Cazeneuve qui ne serait pas un gouvernement du NFP, est également envisageable, sans ministres FI, et le NFP, qui DOIT rester uni, ne le censurera que s'il refuse les quelques mesures que nous jugeons indispensables : abrogation de la loi sur les retraites, hausse du SMIC, rétablissement de l'ISF et taxation des dividendes. Ou bien s'il prend des dispositions que nous jugeons réactionnaires par ailleurs.Bref : assez de schématisme, assez de généralités absurdes, assez de sectarisme !
Rester sur l’Aventin, ne pas s'engager, miser sur la paralysie de l’État et la démission du Président, cela peut sembler une manœuvre hardie.
Le problème c'est qu'il ne se manifeste, dans le pays, aucune volonté d'exiger la démission du Président. Ce mot d'ordre naît, vit et meurt sous un seul crâne : celui de Mélenchon, avec une justification connue de tous : MOI-JE veut se présenter à l'élection présidentielle, toussuite.
Comparez avec ce qui se passe en Corée du sud : des dizaines de milliers de manifestants convergent vers le Palais du Président. L'Armée a refusé d'obéir. Le Parti du Président l'a démis de ses fonctions.
Cela pourrait arriver en France, mais aujourd'hui, on en est loin.
Donc il faut demander à aller au gouvernement, le PS a raison. Et faire des compromis. Bien sûr, pas n'importe quels compromis.
Ce n'est pas facile, mais c'est la bonne attitude.