Voilà maintenant... combien de mois ? Plus d'un an ? que nous n'avons pas vraiment de gouvernement. Des Barnier, des Bayrou, des Retailleau, des "ministres" ? qui n'ont pas même le temps de poser quelques photos souvenir dans leur bureau, d'apprendre le prénom de leur chauffeur... de prévenir le cuisinier de leurs allergies... de toucher quelques indemnités... avant de déménager, puis, peut-être, de réemménager...
Et ? Comment se porte le pays, comment allons-nous, vous et moi ? L'hôpital va mal. Toutefois, les médecins soignent, opèrent de leur mieux.
L’École va mal, mais les enseignants enseignent et il y a des élèves qui s'efforcent d'apprendre.
Avec ou sans pesticides, l'agriculture, l'élevage, vont mal. Mais il y a des légumes et des fruits au marché. En ce moment, les poires sont délicieuses. Il y a de la viande, du poisson, des œufs. Il y a des produits laitiers.
Entre dix et vingt millions de français sont étranglés par le coût de la vie et la précarité, il survivent plus qu'ils ne vivent. Les eaux, la terre, les forêts se dépeuplent, les bêtes sont décimées par les pollutions et dans tous les domaines, les cancers liés aux dégradations de notre milieu progressent.
MAIS ... ni plus ni moins que depuis au moins quarante ans. Le fait que nous n'ayons pas de gouvernement, que l’État fonctionne en mode réflexe, automatisé, sans "direction politique" n'a presque aucun effet, excepté peut-être dans des domaines très limités, par exemple les subventions attendues à Mayotte... Encore faut-il sans doute faire là la part de la mauvaise volonté.
On peut se demander «à quoi sert cet Etat qui nous cause tant de soucis et coûte un pognon de dingue !!!»
Lénine a écrit il y a cent vingt ans environ : "L’État et la Révolution". Il y explique que le déracinement du Capitalisme exige un état fort, de même que le déracinement de la Royauté a exigé 1793.
Mais qu'un état populaire, ouvrier et paysan (j'y ajoute, à notre époque, des artisans, des enseignants, et même (conformément au "programme de transition de Léon Trotski) de petits entrepreneurs) serait BON MARCHÉ !
Oui, ce qui coûte un pognon de dingue, c'est l’oppression, et les polices, les armées, dont le rôle est avant tout de perpétuer l'oppression.
En effet à quoi nous sert la police, sinon à tabasser les manifestants ? A-t-on vu les trafics, les arnaques, les truanderies s'effondrer grâce aux centaines de milliers de policiers ? Pas du tout. La délinquance ne cesse de croître. Et pourquoi ? Parce que l'enrichissement capitaliste EST une délinquance et que tout se tient.
À quoi nous sert une armée qui émarge à des milliards d'euros ? À nous faire jeter du Sahel, du Gabon, du Burkina Fasso, à tenter de maintenir notre semi-colonisation au Tchad, à ne pas soutenir l'ordre international ni en Ukraine, ni à Gaza.
Avec un état populaire, ouvrier et paysan, les ministres, sous-ministres et toute la haute administration seraient payés au maximum à hauteur d'un double SMIC. De même les députés et les différents élus.
À quoi sert cet état ? À rien. À MOINS que rien.
Certes un état populaire aurait de nombreuses tâches, pour organiser une société complexe et entretenir des échanges et des relations complexes avec ses voisins. Il serait au service de l'intérêt général, c'est à dire prioritairement l'intérêt des travailleurs, ouvriers, paysans, employés, artisans, petits entrepreneurs, artistes, enseignants, medecins.
Cet état aurait certes une armée, ce serait le peuple en armes, instruction militaire pour tous et participation à la défense du pays.
Il aurait certes une police, proche du peuple, qui éradiquerait le crime organisé et les trafics de drogues et de prostitution forcée.
Vous me direz que je rêve ! Oui, je rêve, en attendant Godot, ou Lecornu, ou je ne sais qui ni quoi.
CET état, objet de désirs visqueux de tant d'hommes et de femmes politique, cet état PUE et ne sert à RIEN qu'à perpétrer plus de misère d'un côté et plus de parasitisme ploutocratique de l'autre.