Eprouvant en particulier pour les soutiens de la candidature de JL Mélenchon, puisque nous avons commencé la lutte en février 2016, et nous n'aurons fait guère de pause durant ces dix huit mois !
Dès le lendemain du second tour des législatives, ce sera le temps du bilan et des réflexions sur l'avenir.
Un monde politique disparaît, un autre émerge. Le Parti Socialiste paye pour sa politique : il s'effondre. Le PCF paye pour ses errements : il continue de décliner. EELV est bien prêt de disparaitre.
Avec sept millions de voix à la présidentielle, la France Insoumise s' est affirmé comme le jeune mouvement du progrès humain, social, démocratique, écologique dans notre pays.
Le fait que seulement deux millions et demi soient allé voter aux législatives s'explique par un ensemble de raisons. Beaucoup de gens, et spécialement les jeunes, nombreux à voter à la présidentielle, n'ont pas eu du tout la même motivation à aller voter pour X ou Y, France insoumise à la législative. D'autres ont été "écoeurés" par "la division". Pour eux, peu importe de savoir QUI est responsable : c'est une responsabilité collective.
On sait que les plus pauvres, les chômeurs, sont un peu allé voter à la présidentielle, mais sont restés chez eux aux législatives.
Enfin, aux législatives, les gens votent pour quelqu'un qu'ils connaissent. Cela explique que le PS a fait un peu mieux que Hamon. Ils avaient 285 sortants !!!
Les législatives ont tout de même mit les points sur les « i ». Le mouvement le plus large à gauche, c'est la FI. Chez nous, la candidature PS-EELV a fait 5%, le PCF 5%, et nous 15%. On sait où on en est.
Savoir si le mouvement autour de Jean-Luc Mélenchon, et JLM lui-même, ont fait des erreurs durant les deux campagnes, c'est un débat normal, mais qui ne m'intéresse pas beaucoup. La situation passée était exceptionnelle : la FI n'était rien d'autre que l'ensemble des gens soutenant la candidature de JLM. La FI a été animée, plutôt que dirigée. Chacun a fait un peu à son gré, et pourtant, l'ensemble a été assez cohérent.
L'important, maintenant, c'est la suite. Que va devenir la FI, comment va-t-elle s'organiser, sur quelles bases de philosophie politique ?
Parmi les "méchancetés" qu'on lit contre nous dans Mediapart, venant de la LCR, il y en a une qui me touche : j'ai été choqué de ne voir que des drapeaux tricolores dans la manif à Paris, les seuls drapeaux rouges étant apportés par le PCF.
Je pense que notre priorité, la mienne en tous cas, c'est d'étendre notre influence en direction des travailleurs pauvres de la ville et de la campagne et des chômeurs.
Je suis favorable à ce qu'il y ait des drapeaux rouges (pas que). Je suis de gauche, pas ni droite ni gauche. Mélenchon n'avait peut-être pas tort de ne pas vouloir « disputer au PS le qualificatif de gauche, ou de vraie gauche », mais ce moment est derrière nous, et la gauche, ce mot ou adjectif qui signale le progrès et l'égalité depuis la grande révolution française, reste un marqueur tout à fait pertinent.
Les bases du marxisme, même s'il faut les revisiter, sont cent fois plus solides que la théorie de Lacau et Mouffe. Le « populisme », à bien y regarder, s'avère une catégorie bien creuse.
Voilà de quoi discuter, mais sans méchanceté, sans agressivité, entre camarades et amis.
Le bon modèle d'organisation est à rechercher, selon moi, du côté de la première internationale : coexistence de systèmes de pensée différents, seulement unis par le combat du côté des travailleurs, pour l'émancipation du travail (revisiter la charte d'Amiens).
Parmi ces systèmes, je me sens personnellement proche du communisme, une position politique, faut-il le préciser ? complètement absente du parti communiste (en tant que parti) bien sûr, depuis bien longtemps, mais présente et vivante chez beaucoup de militants sincères, dans et hors du PCF.
C'est dans cet esprit que j'accorde beaucoup d'importance à cette phrase du manifeste communiste de Marx et Engels : « les communistes ne constituent pas un parti à part des autres partis ouvriers. Ils n'en sont que la fraction la plus résolue ».
On peut dire aussi que les communistes doivent être la fraction la plus conséquente et résolue du mouvement progressiste, et saisir toutes les occasions de faire avancer la cause de l'émancipation.
Dans ce domaine, une question absolument centrale est celle de la transition, et du programme de transition. Je crois que le programme « L'avenir en commun » doit être analysé comme tel.
JPB, 13/6/17