Une parabole, et la triste réalité
(j'ai reçu ce texte d'un haut fonctionnaire retraité)
Premièrement :
Deux entreprises, dont une française, décident de faire une course d'aviron dans le but de montrer leur savoir-faire dans le domaine de la "galvanisation" des troupes.
Les deux équipes s'entraînent dur.
Lors de la première épreuve, les "étrangers" gagnent avec plus d'un kilomètre d'avance.
Les Français sont très affectés. Le management français se réunit pour chercher la cause de l'échec.
Une équipe d'audits constituée de seniors managers est désignée.
Après enquête, ils constatent que l'équipe française, qui est constituée de dix personnes, n'a qu'un rameur, alors que l'équipe étrangère comporte un barreur et neuf rameurs.
La direction française décide de faire appel au service de consultants internes.
Leur avis, entouré de précautions oratoires, semble préconiser l'augmentation du nombre de rameurs.
Après réflexion, la direction décide de procéder à une réorganisation.
Elle décide de mettre en place un manuel qualité, des procédures d'application, des documents de suivi...
Une nouvelle stratégie est mise en place, basée sur une forte synergie.
Elle doit améliorer le rendement et la productivité grâce à des modifications structurelles.
On parle même de zéro défaut dans tous les repas brainstorming.
La nouvelle équipe constituée comprend maintenant:
- 1 directeur général d'aviron
- 1 directeur adjoint d'aviron
- 1 manager d'aviron
- 1 ingénieur qualité d'aviron
- 1 consultant de gestion d'aviron
- 1 contrôleur de gestion d'aviron
- 1 chargé de communication d'aviron
- 1 coordinateur d'aviron
- 1 barreur
- 1 rameur
La course suivante a lieu et les Français ont deux kilomètres de retard !
Humiliée, la direction prend des décisions rapides et courageuses:
- Elle licencie le rameur n'ayant pas atteint ses objectifs, vend le bateau et annule tout investissement.
- Et avec l'argent économisé, elle récompense les managers et superviseurs en leur donnant une prime, augmente les salaires des directeurs et s'octroie une indemnité exceptionnelle de fin de mission.
Deuxièmement:
Cette épidémie a fait découvrir que nous avions en France :
- 1) Le Ministre de la Santé –
- 2) Le directeur-général de la Santé
- 3) La direction de Santé Publique France
- 4) Le Directeur de la Haute Autorité de Santé
- 5) 26 Directeurs des Agences Régionales de Santé
- 6) Le Directeur de l'Agence Nationale Sanitaire
- 7) la Direction de l'Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé : Épidémiologie-France
- 8) Le Centre National de Recherche Scientifique en Virologie Moléculaire
- 9) L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et de la Santé.
- 10) Un nombre d'infectiologues parisiens incroyablement et anormalement élevé, probablement lié au fait que les virus et bactéries descendent de l'avion à CDG et ouvrent leur siège social près de la place de l'étoile.
- Mais comme tout cela ne suffit toujours pas ! - Et suite à cette Épidémie , nos chers politiques, monstres d'efficacité, de pragmatisme, toujours soucieux d'économiser les finances publiques, ont créé :
- 11) le Haut-Commissariat de Lutte contre les Épidémies
- 12) Le Haut Conseil de Veille Sanitaire
- 13) L'Agence Nationale de Sécurité de Logistique Médicale .
- 5 000 fonctionnaires en plus (et les petits copains à placer) et où ça ? : à Paris, évidemment !
La prochaine fois, on aura peut-être des masques mais il va manquer les gants ! Cool...
La médecine française croule en effet sous "l'administratif centralisé"... géré par des technocrates dits "experts, mais totalement "incompétents !
Alors, SVP, faites vite votre déclaration d’impôts !... il va falloir payer tout ce petit monde !
Cette allégorie de nos instances dirigeantes est évidemment d'une scandaleuse et malveillante inexactitude puisqu'on parle toujours du char de l'Etat et non de navire de l'Etat.
A moins que n'aient été recrutés des rameurs pour tirer ledit char, ce qui peut en expliquer les performances! Il est donc urgent de réunir:
- un comité d'audit
- un comité de pilotage pour guider le comité d'audit
- un cabinet de conseil pour élaborer la grille d'audit
- un comité d'experts pour vérifier la certification dudit cabinet
- un groupe de synthèse indépendant pour mettre en forme les résultats de l'audit
- enfin un comité d'évaluation, extérieur aux instances ci-dessus, qui ne se réunira jamais puisque le travail ne sera jamais achevé.
- Et n'oublions pas une armoire pour ranger tous les rapports d'étape qui ne seront jamais lus!
Bien entendu, au préalable on aura eu soin d'élaborer une grille de rémunérations pour tous les membres des comités , sans oublier leurs services administratif et comptable.
Et j'espère qu'ils auront un régime indemnitaire à la hauteur des enjeux.
Un très anonyme ancien haleur du char