Il apparaît assez clairement que “en haut”, chez les militants «historiques» c’est à dire la formidable “deuxième ligne” de la France Insoumise, les Corbières, Coquerel, Autain, Garrido, Ruffin, comme “en bas” chez les militants qui font du porte-à-porte, collent des affiches et distribuent des tracts, les “décisions(Sic)” de l’Assemblée clairement non représentative qui s’est tenue le 10 décembre, sont nulles et non avenues.
Comment faire pour que ne soit pas détruit le mouvement lancé en 2016 qui a regroupé jusqu’à plus d’un demi-million de soutiens déclarés ?
Ce qui suit n’est que la modeste suggestion d’un « vieux militant coincé dans les vieux schémas » comme disait Mélenchon dans ce mémorable entretien qu’il a accordé à l’hebdomadaire Le UN en octobre 2017,
Je suggère à Manuel Bompard de se montrer beau joueur et de convoquer une Assemblée Représentative. Je veux dire, composée de représentants élus mandatés par les GA. S’il ne la convoque pas, que la deuxième ligne le fasse, et sinon, les militants eux-mêmes. Naturellement, dans ce dernier cas, ce sera plus compliqué, mais point impossible…
Cette Assemblée sera délibérative, elle débattra, votera et prendra des décisions.
Dans mon esprit, elle ne comptera qu’environ 100 ou 120 délégués, pour qu’il puisse y avoir un débat apaisé. Ce sera la tâche de ses organisateurs (soit l’équipe autour de Bompard, soit la deuxième ligne, soit les militants) que de définir le nombre de délégués par région. Un pour cinquante militants présents ?
Elle se tiendra sur deux jours. D’un samedi 14h au dimanche suivant 16h, pour permettre aux délégués d’arriver, et de repartir. Il seront logés samedi soir dans un hôtel, aux frais de la trésorerie de la FI.
Son ordre du jour sera le plus simple possible.
1) On débattra et on votera l’adoption du programme LAEC dans sa dernière version. Il ne s’agira pas, à cette étape, d’une discussion de fond ni de propositions d’amendements. On prendra plutôt acte des qualités de ce programme et du consensus réel de la grande masse des militants pour l’approuver, en renvoyant tout autre débat au Congrès.
2) On débattra et on renouvellera l’adhésion à la NUPES et la remarquable rédaction des 600 propositions. Là encore, il ne s’agira pas d’en souligner les difficultés, mais au contraire les succès.
3) On demandera un rapport financier aux personnes qui gèrent les finances, et on le votera, même s’il y a des points litigieux.
4) On élira une direction provisoire du mouvement, de dix membres, chargée de préparer un congrès dans les trois mois et d’y présenter des statuts et un règlement intérieur,
Dès l’ouverture de cette assemblée véritablement représentative, on désignera par un tirage au sort une tribune composée de quatre militants qui tiendront les débats et seront remplacés toutes les deux heures. Lorsqu’ils seront à la tribune, ils liront et feront adopter l’ordre du jour, distribueront la parole et surveilleront l’enregistrement. Ils ne voteront pas.
On me dira que cette Assemblée n'aura pas beaucoup travaillé et guère démontré sa nécessité. Oui, mais, SI ! Le but de cette Assemblée c'est de souligner qu'il ne s'agit pas de détruire, mais au contraire de cimenter, par la démocratie, par le vote, pour entrer dans une nouvelle étape en donnant acte de tout ce qui a été accompli de positif.
Tâchons de voir plus loin. Le congrès se tiendra donc quelques semaines plus tard.
On y votera les statuts, et le règlement intérieur, dont une première version aura été présentée aux militants un mois plus tôt.
Une fois adoptés les statuts, on imprimera 500 000 cartes et on lancera un appel à la population pour adhérer à la France Insoumise, dans l’objectif de l’émancipation du monde du Travail, contre le monde de l’argent, du Capital, des actionnaires et des milliardaires.
On élira une direction pour deux ans, jusqu’au prochain congrès. Pour moi, la direction idéale à ce stade ce serait Mélenchon, Garrido, Ruffin, Autain, Coquerel, Corbières, et pourquoi ne pas faire appel à Charlotte Girard ? À Corine Morel-Darleux ?
On pourra débattre des grandes lignes d’un plan politique qui mettra au premier plan l’action commune avec les syndicats contre la réforme des retraites, contre la réduction des allocations chômage, pour le blocage des prix, pour le rétablissement et l’alourdissement de l’ISF, etc,
On pourra envisager l’élection présidentielle de 2027. Il n'est pas vrai que c'est trop tôt. Il faut lever les hypothèques afin d'avoir des débats sereins.
Selon moi, le meilleur candidat est Mélenchon, s’il souhaite et s’il peut se présenter. Dans le cas contraire, et en tous cas pour 2032, je pense que le meilleur candidat est une candidate : Raquel Garrido. Pourquoi elle ? Parce qu’elle a le caractère qu’il faut : fort, posé. Elle parle bien et très clairement.
Si Mélenchon est notre candidat, il doit être entouré d’une équipe comprenant, autant que possible, des responsables écolos, des responsables du PCF, et du PS. Il devrait avoir un « second » qui serait Raquel Garrido.
Pour l’élection européenne, nous pourrions d’emblée soutenir la liste EELV : c’est eux qui ont les meilleurs résultats dans cette élection. Pour les régionales, nous devrions intégrer des équipes dirigées par le PS, ou le PCF. Puis, entrer dans les futures équipes municipales !
Pour les prochaines législatives nous devrions investir prioritairement des travailleurs, des ouvriers, des paysans, des enseignants de premier degré, des employés, des éleveurs…
Ah ! C’est mon réveil qui sonne. Je me précipite sous la douche !