J'ai dis que je pensais utile que le quatuor qui semble diriger à la fois la FI, les députés FI et le parlement populaire crée tout de suite, un grand parti écosocialiste démocratique.
Tout de suite parce que le premier tour est encore proche. Ce fut un ECHEC, comme le savent les presque 8 millions d'électeurs, mais les dirigeants et militants, eux, n'ont pas compris qu'il s'agit d'un échec. Pour eux, un "presque premier succès", ça a un sens.
Et en effet, ça en a un : c'est le moment fécond où l'on peut créer un GRAND parti écosocialiste démocratique. Dès le mois de juin, surtout si (comme je le crains) les élections législatives signent logiquement un autre échec, il sera trop tard.
Je dois dire ici, en un mot, ce que j'entend par parti "eco socialiste". Est-ce un parti communiste ? Socialiste ? Marxiste ? Léniniste ?
Plutôt que d'adapter ces références précieuses, mais qui ne veulent plus dire grand chose pour des millions de gens, je partirai d'un autre point.
Il y a deux camps, le capital et le travail. Le Capital exerce le pouvoir actuellement. Le Parti Ecosocialiste souhaite accompagner le Travail au pouvoir.
On peut décliner cela de cent manières différentes. Mais de cette manière très simple, ça a un sens aujourd'hui.
On me dira : mais où est alors l'écologie ? Eh bien, le capital c'est une machine, une logique : ça accumule. Bien sûr, il y a des riches, des sangsues, de grands actionnaires, des capitalistes. Mais ce n'est pas parce qu'ils sont pervers et inhumains, voraces, (parfois ils le sont) qu'ils détruisent la planète. C'est parce que la machine capital les y oblige. Un film comme "Un autre Monde" le montre. Si un patron veut être humain, il est détruit. S'il se soucie de l'environnement, il fera faillite.
Le travail, ce sont les gens. On n'est plus dans la machine, on est dans la délibération de ce qui est le mieux pour la collectivité. C'est la démocratie qui décide, ce sont les gens. Dès lors, il n'est pas nécessaire de souligner le fait que les gens ont besoin de gérer les déchets, de contrôler les émissions de gaz à effet de serre, de faire la mutation énergétique, etc : c'est un aspect nécessaire et obligatoire du débat. A notre époque, l'environnement VITAL de l'humanité est menacé de destruction. Le socialisme est nécessairement écologique.
J'en viens au moment présent.
Le relatif succès (même si c'est un échec) de Mélenchon n'est pas, pour le moment, l'objet d'une construction. On entend : "un puissant pole populaire est constitué" etc, mais ce sont des mots. Constituer, ça ne veut rien dire si ce n'est pas organiser. Et organiser ce sont des cartes, des cotisations des statuts, des délégués élus et un congrès de fondation.
Rien n'est constitué. Soit. Mais là, tout de suite, une question se pose : comment un électeur de Mélenchon, comment un militant qui a fait sa campagne, comment un militant de la FI, du PG, de l'UP ... va-t-il voter dimanche prochain ? Macron ? Le Pen ? Blanc, Nul, Abstention ?
Comme il voudra ! La consultation des gens qui ont donné leur adresse (moi j'ai fait la campagne, mais je n'ai pas donné mon adresse, donc je n'ai pas été consulté) révèle qu'un tiers des soutiens de Mélenchon (ayant donné leur adresse te souvent de l'argent) vont voter pour le candidat du Capital, Macron.
Car c'est Macron, le candidat du Capital, ce n'est pas Le Pen. Le Pen est candidate à être le nouveau laquais du capital. Mais elle est coincée. Un excellent article de Médiapart montre toutes les garanties qu'elle a donné aux différents secteurs financiers, par les votes de ses élus à Bruxelles. Pour avoir des voix populaires (car la démagogie xénophobe ne rapporte plus autant que jadis) elle a prétendu, sur chaque sujet, le contraire de ce qu'elle exprimait à Bruxelles... C'est raté. Elle est minable.
C'est ce que lui reproche Zemmour. Mais peut-il faire mieux, du fait que la lubie d'un oligarque lui a permis de faire campagne ? Pas du tout. Le bon élève des oligarques, c'est Macron. Et c'est pour lui, au nom d'un rite folklorique appelé "barrage", que des gens qui ont voté Mélenchon vont voter...
Mais il y a pire, tout le monde sait qu'une proportion non négligeable des électeurs de JLM vont voter ... Le Pen, la candidate xénophobe entourée d'une petite bande de voyous fascistes...
De quel degré de désarmement politique ces deux votes témoignent ? Voilà ce que c'est qu'une organisation "gazeuse". Elle ne pèse rien, elle n'éclaire rien. Ce qu'elle dit fuse comme un pet.
Un parti aurait donné la seule consigne saine et honnête : ABSTENTION ! On ne vote pas pour nos ennemis !
Que signifie le refus de créer un parti ? C'est le refus de donner du pouvoir aux gens. C'est la volonté de se magouiller tranquillement entre soi sans devoir débattre. C'est la primauté du caprice. On est passé du caprice de l'un au caprice des quatre. C'est un progrès.
Il faut accepter les gens, des centaines de milliers de militants.
Sinon, organiser les masses, les fascistes vont le faire. Les SA étaient des millions. Le KKK aux USA, à une époque, organisait des centaines de milliers.
La réticence à ORGANISER les gens, nous allons la payer très cher.