Et donc, apprendre que Jean-Luc Mélenchon, qui ne supporte aucun débat contradictoire, va diriger un Institut La Boétie, ne peut que susciter des haussements dubitatifs de sourcils !
Les vagues de bêtises qui aujourd'hui submergent en partie la France Insoumise expriment la faiblesse extrême de la formation moyenne des militants. Mais celle-ci résulte directement de l'absence de démocratie.
Ainsi, on m'informe qu'un groupe de jeunes militants de la FI du Var sont partis en claquant la porte parce qu'ils auraient voulu qu'Adrien Quatennens soit définitivement exclu de la FI...
Dans d'autres GA on a discuté durant plus d'une heure de cette captivante question : faut-il que ce député soit exclu du mouvement ? Pour un mois ? Pour un an ? Doit-il remettre sa démission de député ? Et aller faire pénitence dans le désert, sans doute ? De tels excès qui sont à leur place dans la bouche de Sandrine Rousseau, étonnent dans les assemblées d'un mouvement qui se mobilise contre la hausse des prix, contre la réforme des retraites et autres sujets évidemment pas aussi palpitants que la baffe d'un homme jeune, embourbé dans un divorce cruel (comme tous les divorces).
En outre, ce criminel a déclaré à la presse que dans cette aventure, son ex-épouse aurait, relativement aux engagements de son mari, "un sentiment de toute puissance !". Quelle vilenie de sa part ! Mais si c'était vrai ? N'est-ce pas que qui a été prouvé vrai dans une affaire concernant l'acteur américain Johny Deep ? Pourquoi ne pas lui dire, à lui aussi, ADRIEN,"ON TE CROIT !" ?
Il est accusé, aussi, de "violences psychologiques". Mais a-t-il jamais existé un divorce (et même une vie commune relativement heureuse) sans moments de "violence psychologique" ? Autrement dit, des engueulades ?
Les avocats américains qui sont, sur toute la planète, ce qui se fait de plus odorant en matière d'avocats, ont inventé dans les années 1960 la notion de "cruauté mentale". Cela fut un moment très à la mode. Avec le divorce "par consentement mutuel", la cruauté mentale (c'est tellement vrai que l'âme est cruelle !) a un peu disparu. Elle ressurgit aujourd'hui sous son nouveau nom : "violence psychologique"...
Je dis que l'importance donnée à toutes ces niaiseries dans un mouvement, après tout fondé sur un programme courageusement progressiste, dans un moment social douloureux et dangereux pour les classes populaires, un moment où le fascisme est aux aguets, témoigne d'une faiblesse idéologique spectaculaire.
Mais cette faiblesse, j'affirme qu'elle est la conséquence directe de l'absence de démocratie.
Cela peut étonner certains lecteurs mais Lénine expliquait le "centralisme démocratique" ainsi : «La démocratie pour la formation, le centralisme pour l'action».
Car il ne suffit pas que le débat contradictoire fasse émerger les moins mauvais arguments, il faut que ce débat ait des conséquences. Dans les GA, aucun vote n'a lieu, et si un vote avait lieu, rien de "remonterait" au "national" et si d'aventure quelque chose remontait, il est avéré que le "National" n'en aurait rien à foutre.
C'est cette irresponsabilité foncière qui produit des débats interminables et parfaitement oiseux ! Du coup, on est au café du commerce, on peut blablater jusqu'au petit matin !
D'ailleurs, Raquel Garrido en témoigne : dans le groupe parlementaire FI, la discussion sur "l'affaire Quatennens" a eu lieu. Elle a aboutit à un vote sur une position (que l'on peut trouver contestable, mais qui est tout de même modérée et raisonnable), à un accord, et à une conclusion.
Le débat contradictoire est indispensable, mais le débat responsable, c'est à dire celui dont on aura à répondre, parce qu'il a des conséquences. Un débat dont les conclusions seront confiées à un délégué qui les portera jusqu'à une direction elle-même démocratiquement élue.
La nécessité de la démocratie est au cœur de tous les problèmes de notre époque. Dans la FI exactement comme au Khazakstan.
Le refus de la démocratie produit de la bêtise, du chaos et de la violence.