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Billet de blog 25 juin 2024

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Mélenchon plaide sa cause

devant l'Oligarchie

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le leader de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a affirmé samedi qu'il était "bien évidemment" prêt à devenir Premier ministre si l'alliance de gauche l'emportait aux législatives, malgré les réticences de plusieurs voix dans son camp.

"J'ai l'intention de gouverner ce pays", a déclaré sur France 5 Jean-Luc Mélenchon, en revenant sur la nécessaire unité à gauche qui impose que ce ne soit "pas le foutoir, pas le bazar, pas l'Assemblée générale permanente, le pia-pia des gauchistes qui passent leur temps à s'engueuler entre eux".

Cette déclaration martiale "J'ai l'intention de gouverner ce pays..." est adressée à L’État Profond. Elle prend en compte le fait que sans doute, le 6 juillet, le pays sera "ingouvernable", la crise des institutions parvenant à un blocage complet. Elle s'adresse à nos oligarques et leur assure : « Vous remettre en selle : Macron n'y est pas arrivé, Bardella n'y arrivera pas. Moi, avec la confiance d'une large partie du peuple, je peux le faire et je vous jure que ça n'ira pas au delà de ce qui est acceptable".

C'est précisément cela que dit Mélenchon. Quand il parle des « gauchistes » --qui n’existent pas-- il pense plutôt à un mouvement hors de tout contrôle, comme celui des gilets jaunes...

Et c'est plausible, ou du moins ce serait plausible s'il n'y avait pas eu des épisodes comme celui de "la perquisition". L’oligarchie sait que Mélenchon ne contrôle même pas ses nerfs

D'ailleurs les "purges" ont le même sens. La visée essentielle n'est pas d'éliminer Garrido, Simonnet, Davi, Corbière, ni même d'isoler Autain et Ruffin. C'est, bien sûr un message envoyé aux autres candidats LFI : «Taisez-vous et obéissez ».

Mais c'est aussi, on le comprend mieux avec la déclaration "j'ai l'intention de gouverner ce pays...", un message envoyé à l'oligarchie : "voyez, je n'ai pas d'états d'âme, je suis capable de liquider des proches, des camarades, des amis de dix ans, quinze ans, trente ans, et de le faire grossièrement, sans débat, sans avoir la décence de le leur dire en face ! ; voilà pourquoi, humainement et politiquement, vous pouvez me faire confiance !».

C'est un message abject, mais avant tout ... fantasmatique, hors sol.

Mélenchon se voit en un Mitterrand maîtrisant le tournant de la rigueur. Il se voit en une sorte de Kerenski capable, lui, de barrer la route à un assez improbable Lénine...

Il n'est et ne peut être rien de tout cela. 

Être un grand dirigeant politique exige tout un ensemble de talents.

Il en a certains, il est un grand orateur avec un certain sens politique. Mais il lui en manque d'autres, aussi essentiels : une lucidité froide, la maîtrise de soi, l'intuition du sens du vent, minute par minute sans perdre le cap. Mélenchon est dominé par son hybris et sa névrose d'échec. Il oscille sans cesse. Il ne sait que perdre et faire perdre son camp.

Je termine avec mon refrain habituel : nous n'avons pas besoin d'un "grand dirigeant politique", nous avons besoin d'une équipe de camarades, avec un capitaine avisé, qui est Ruffin.

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