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Billet de blog 26 février 2024

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Un vent de folie !

Le salon de l’agriculture ; les mots de Bardella et le reste...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Qu’arrive-t-il à la classe politique ?

Devine qui vient dîner ? Les Soulèvements de la Terre ! Mais noooon ! Le Président de la République déclare, assure, jure n’avoir jamais pensé à les inviter, la preuve : lui il voulait les interdire ! Le Conseil Constitutionnel l’a contredit...

Baltazar Gracian, dans "Les mémoires d’un homme de cour", conseille de ne pas gémir publiquement d’un échec : l’interlocuteur en déduit simplement ce qu’on peut infliger à celui qui se plaint.

Macron voulait les interdire. Première baffe… Mais alors qui a lancé cette invitation ? On fait des choses comme ça dans ton dos, président ?

Les conséquences arrivent tout de suite : la FNSEA se décommande (il était question d’un débat). Aussitôt, l’invitation (qui n’avait jamais été lancée), est annulée. Tant pis, la FNSEA boude quand même. Le dit mouvement éco-terroriste « Les Soulèvements de la Terre » informe, comme une évidence, que si cette invitation lui était parvenue, évidemment il l’aurait refusée.

Chahuté parmi les vaches, comme aucun prof de solfège dans le pire collège de banlieue ne le fut jamais, un peu colère, Manu se met à accuser… le Rassemblement National, qui ne ferait rien qu’à l’embêter !!!

Mais M’sieur l’Président, le RN, c’est toi, et tes potes, comme l’Yaël Braun-Pivert pour ne citer qu’elle, qui lui avez soufflé dans le cul tant et tant pour en faire une Montgolfière ! Alors maintenant, l’agonir ? Où est la logique ?

Mais c’est pas tout, mais c’est pas tout… Bardella, führer du RN, d’un revers de volée puissant, traite notre Président de la France de schizophrène paranoïaque, pas moins, ce qui évidemment suscite aussitôt de l’indignation d’une presse prenant fait et cause pour les 600 000 français victimes de ces graves maladies…

Que signifient ces agitations grotesques, ce tohu bohu pour reprendre le terme biblique désignant le chaos ?

À mon avis, que la classe dirigeante (le Capital) est troublée. Gouverner comme aujourd’hui, ce n’est plus guère possible, et de lourds nuages noirs s’accumulent dans les domaines économique, social, écologique. Passer la main et la laisser à une expérience fasciste ? Oui, mais : danger ! L’action suscite la réaction, toujours. Et la réaction, l’action. Qui sait jusqu’où ? Volens et non volens

Du côté des classes laborieuses exploitées, objectivement, il y a un boulevard. La possibilité d’un gouvernement ouvrier et paysan, un gouvernement des salariés, et laissez-moi y ajouter tout le petit artisanat, redéfinissant la propriété (c’est ce que Thomas Piketty estime nécessaire), un gouvernement de salut public qui ferait de l’État le plus général des services publics, cette possibilité est objectivement là, accessible par la voie démocratique.

Mais les partis traditionnels, PS et PCF, usés jusqu’à la corde par tout un grand siècle de trahisons, rétamés par les deux dernières campagnes présidentielles de Jean-Luc Mélenchon, ne se livrent plus qu’à des simagrées dérisoires. Le PS s’offre à un ultra-réactionnaire mi-georgien, le PCF croit se relustrer à la viande et au vin rouge… Le parti écologique, EELV, aujourd'hui c'est pas mal, mais jusqu'à quand ?

Du côté de celui qui a créé l’évènement, Mélenchon, qui a fait surgir ce que désirait Baudelaire : DU NOUVEAU-- on ne pourra pas lui retirer cela--, une stratégie plus que lacunaire et chaotique, encore. Il est contre toute union (de 2017 à 2022), ou plutôt, l’espace d’un instant, pour l’union (la NUPES), et finalement contre (« la Nupes est morte ! »). Mais surtout, il ne veut pas d’un peuple organisé dans un parti démocratique de masse, parce qu’alors, c’est cette foule qui déciderait. Il n’aime pas cette foule si elle est organisée, puissante. Il la veut gazeuse, impuissante, à sa botte.

Cette phrase de l’internationale : «Ni Dieu, ni César, ni Tribun ; travailleurs, sauvons-nous nous-même, décrétons le salut commun!» cette phrase, il la conchie, soyons clairs. Elle lui fait horreur.

La FI gazeuse est là non pour faire surgir une organisation de masse utile au monde du Travail, mais pour l'empêcher. Cependant, elle ne fait que s'empêcher elle-même. A preuve les derniers épisodes ridicules relatifs à une liste européenne FI qui ne se fera pas avec le NPA, à cause ! à cause ! de l'Ukraine ! ni avec "Générations", à cause de... on ne sait quoi...

Alors ce parti éco-socialiste démocratique de masse, dont Mélenchon ne veut pas, il tente de se constituer malgré tout, à la manière dont, dans le vaste espace, tendent à s’agglomérer les poussières de gaz interstellaire.

Des groupes se forment, se font, se défont : le P.G, GDS, GES, PEPS, NPA, POI, Ensemble, des groupes et des revues…

Qu’en résultera-t-il ? La loi de la gravitation veut que, tant qu'une masse critique n'est pas atteinte, les petits agrégats restent instables.

Vive la dynamique gazeuse des espaces infinis !

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