Mais n'y font-ils pas déjà appel ?
Ayant, ces derniers temps, vu deux films conseillés par la rumeur, je me pose la question.
"CONCLAVE" (Edward Berger, film americano-britannique), tout d'abord. Gros moyens, bons acteurs, basé sur un roman...
Le Pape est mort, un nouveau Pape est appelé à régner (non, je ne vais pas réciter Prevert...). La mise en scène pompeuse et la musique (en tous les cas le son) nous indiquent clairement qu'il va se passer des choses... énhaurmes. C'est un thriller, attention...
Et en effet ! Les cardinaux font assaut d'ambition et de soupçon... Un cardinal africain est en passe de remporter l'anneau... patatras... il est disqualifié... par une femme qu'il a bibliquement connue trente ans auparavant et dont il a eut un enfant !
On se dit : «Ah bon ! Il y a eu un pape un peu nazi, des évêques un peu pédophiles... mais le fait d'avoir, à vingt ans, trempé sa mouillette suffit à disqualifier, aujourd'hui ? Oh ! Dommage ! Il aurait été le premier pape ..."noir" !».
Bah ! Il est possible que ce soit le Pape décédé qui ait organisé le dévoilement de cette "faute" horrible... Un document est caché dans sa chambre portuaire : jusque derrière la lampe de chevet.
Spectaculaire rebondissement : un autre Cardinal aurait concédé des sommes d'argent à des collègues pour qu'ils votent pour lui ! Jésus Marie Joseph ! C'est pas Dieu possible !!! On se croirait ...(euh, non je ne donne pas le nom d'une ville, trop dangereux) lors d'une élection législative ou municipale...
Bon, donc, tout le monde il est méchant et pécheur, sauf le doyen (Ralph Fiennes), et, et, et... un mexicain, basané, archevêque de ... Kaboul !
Lui, il est gentil. Inévitablement, il est élu. Le conclave s'achève donc, les cardinaux se dispersent, tout le monde est content. Le film s'arrête là.
Cependant, il aurait pu se passer quelque chose, car... l'évêque de Kaboul... est une femme ! C'est le Doyen qui est appelé, du fait d'un petit problème : le nouveau Pape ne veut pas qu'on le déshabille. Il se confesse : il a toujours pensé qu'il était comme tout le monde, au séminaire, les gens sont très pudiques, etc.
Eh bien en dehors du fait que dans ce film il ne se passer RIEN, c'est une escroquerie, car il pouvait se passer quelque chose de conséquent : évoquer, contester la place des femmes dans la doctrine, le fait qu'elles ne peuvent être prêtre, par exemple. Mais n'importe quel catholique peut être élu pape, il n'est pas nécessaire d'être cardinal, ni d'être prêtre... alors ?
Eh bien, la question ne sera pas posée. Le doyen ferme sa bouche. Le Pape est une femme. Et personne (à peu près) ne le saura...
Quel rapport avec l'IA, me direz-vous ?
Eh bien, l'IA peut "composer" de la musique d'ascenseur, elle ne peut pas composer quelque chose comme le concerto pour clarinette de Mozart. Elle peut écrire le scénario de "Conclave", en collectant des bouts de choses qui traînent, elle ne composera jamais "les ailes du désir", ni "toto le héros", etc...
J'ai vu également, "La Fanfare", qui, me semble-t-il, relève également d'une écriture "IA"...
Un chef d'orchestre de niveau international va mourir d'une leucémie s'il ne trouve un donneur de moelle osseuse. A cette occasion, il apprendra que sa sœur n'est pas sa sœur parce qu'il a été adopté... Et qu'il a un frère... Ce frère vit dans un bassin minier dévasté par le chômage, et, outre sa moelle osseuse (qu'il va bien sûr donner) est lui aussi très doué pour la musique. Ce don, n'a pas été cultivé, mais il joue dans la fanfare et repère, sans problème, qui a fait une fausse note et laquelle (il a l'oreille "absolue"...).
Nous avons donc là un film dans le quel il y a de la (bonne) musique : l'ouverture d'Egmont, un adagio de Mozart, le Boléro ... Quel est le sujet ?
L'hérédité des facultés musicales ? L'injustice d'une adoption incomplète (la famille aisée n'a adopté que l'un des deux frères... parce qu'un enfant "naturel" est venu...) ? L'infranchissable distance sociale ? Un peu tout... Plus autre chose : au cours de la scène finale, on entend de larges extraits d'une œuvre musicale originale qui, elle, n'a pas été composée par ChatGPT... "Quadrature" d'un certain Michel Petrossian.
La Fanfare est un film "ni fait, ni à faire" avec pas mal de bonne chose, et pourtant, aucune poésie. Cela ne se tient pas. C'est en ce sens que l'on peut dire, "c'est de l'IA".
Mais si ce film n'existe que parce que Petrossian a voulu faire connaître sa musique, alors moi je l'absous. La scène finale, pour un musicien, est irrésistible.