Il y a ceux qui disent : « Bah ! ça ne sert à rien. Rempardé par la constitution, ce Président ne bougera pas d'un pouce. Un million, deux millions, et alors ? ». Je leur sers la fable des deux souris tombées dans un pot au lait. L'une, intelligente, comprend qu'il n'y a pas d'espoir : le bord du pot est trop loin. Elle abrège son agonie, se laisse couler et meurt. L'autre, qui est complètement idiote, ne voit rien, ne comprend rien, se démène s'agite et nage, nage. On le sait, ainsi baratté, le lait devient devient plus solide, crème, beurre, finalement il y a de quoi prendre appui, elle saute et sort du pot.
Cela ne sert à rien ? OK. Signe !
Un autre me dit : les gens qui signent savent-ils ce qu'ils signent ? Savent-ils la différence en un vague soupçon et une certitude ? Pour un risque infime, peut-être, de cancers, faut-il abandonner les betteraves et les noisettes ?
Oui, ils savent, non, ils ne savent pas. Ils signent contre les pesticides, mais aussi, c'est vrai, contre tout ce qui, à leurs yeux, ne va pas, tout ce qui les exaspère, les révolte : les pesticides, le recul de l'âge de la retraite, la hausse du coût de la vie, la complicité de l'UE dans le génocide à Gaza.
Deux millions ? Voilà pourquoi.
Et voilà pourquoi il faut aller très au delà. Car les gens qui ont signé (et continuent de signer) sont des gens qui signent. Il y a d'autres millions de gens qui ne signent pas les pétitions.
Je prétends qu'il est possible de faire des réunions dans les quartiers, dans les villages. On a des documents (lettres de scientifiques, de médeçins, de biologistes). On peut faire des affiches, des dazibaos. Réunir des gens et souligner l'essentiel : on ne se bat pas contre les paysans, on défend la santé de nos enfants.
On peut faire venir des responsables de la Confédération Paysanne, des médeçins.
Nageons, remuons la vase médiatique informe, prenons exemple sur la souris bête !