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Billet de blog 8 septembre 2008

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Guerre et villes

N’y aurait-il pas deux poids deux mesures dans la manière dont les villes sont considérées dans le monde ?

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N’y aurait-il pas deux poids deux mesures dans la manière dont les villes sont considérées dans le monde ? D’un côté les pays occidentaux, nous, faisons grand cas (à juste titre) de notre patrimoine, de notre confort, de nos cités, de l’autre, dans les pays en guerre, des quartiers, des villes sont rayés de la carte, des habitants vivent dans des conditions insupportables.

Car la guerre ne fait pas que donner la mort, elle touche aussi aux lieux de la vie. Et comme tous les morts ne sont pas égaux dans le monde, que l’on meurt français ou américain ou que l’on meurt irakien à Bagdad ou africain sur un bateau de fortune, toutes les villes non plus ne sont pas égales. Il n’est que de voir New York, Bagdad ou Gaza.Toucher aux villes, les raser parfois est un instrument de guerre : Dresde, Varsovie et bien d’autres, récemment Beyrouth (encore et toujours).

L’humanité a-t-elle vraiment avancé ? Il faudra du temps dans les pays en conflit pour arrêter la guerre et retrouver la paix. Combien en faudra-t-il pour reconstruire les villes, les quartiers, pour que renaissent des ambiances, des lieux, pour que se recréent ces sociétés urbaines qui sont nos lieux contemporains de vie en communauté.

Rappelons-nous le temps qui fut nécessaire pour reconstruire les villes françaises détruites durant la deuxième guerre mondiale. Si l’on est optimiste, l’on se dira que, depuis plusieurs décennies, elles se sont reconstituées comme villes et comme espaces sociaux ou culturels.

Si l’on est pessimiste, l’on pensera, au-delà des peines et du nombre des morts, à la lourdeur des pertes de mémoire, à l’argent, à l’énergie qu’il aura fallu mettre, aux liens, aux réseaux que l’on aura du retisser, aux capacités de travail qu’il aura fallu recréer.

Si l’on est optimiste, l’on se dira que toujours l’humanité renaît de ses cendres. Si l’on est pessimiste, l’on ne pourra pas ne pas penser au prix à payer pour cela.

Jean-Pierre Charbonneau, urbaniste, consultant

http://jpcharbonneau-urbaniste.com

Paris le 8 septembre 2008

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