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Billet de blog 19 mai 2014

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De la médiathèque à la dame pipi

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bien souvent, l’action publique urbaine possède un train de retard. Explications.

Dans une ville, chaque mandat électoral est l’occasion de redéfinir des priorités, lesquelles passent bien souvent par des projets emblématiques : nouveaux équipements, nouveaux quartiers : les maires, bâtisseurs, souhaitent laisser leur empreinte. La majorité de l’argent publique va à de grands projets urbains dont le temps de réalisation est de 6 ans pour les plus rapides à 20 ans pour certains autres. Ils sont censés donner aux villes le dynamisme qui leur manque. La machine alors se met en marche et produit du projet.

Dans le même temps, la vie urbaine évolue, les quartiers changent, certains se dégradent. Le contexte économique bouge lui-aussi, localement comme dans le réseau de territoires auquel appartient la ville. Alors, quand la réalisation advient, non seulement elle se retrouve décalée de la réalité mais, focalisant argent, moyens humains, compétences et attention, elle a participé d’une certaine façon à la déqualification du reste du territoire. Scénario catastrophe ? Non, pratique courante, bien que présentée ici de façon caricaturale.

Effet collatéral : les budgets d’investissements grossissent, ceux de fonctionnement sont limités au maximum. Ce qui ne peut être mécanisé disparaît peu à peu et il y a de moins en moins de personnel pour assurer des services quotidiens.

Tokyo : on peut faire pipi dés que l’envie s’en fait sentir. Paris ou ailleurs: comment faire pipi si l’on n’a pas de pièce pour utiliser les sanisettes ou si l’on n’a pas toujours envie d’aller prendre un café pour cela ? Tokyo et ailleurs: des plantes, des fleurs dans les rues, sur les façades. Les grandes villes françaises : des arbres et des plantes de décoration dans des massifs ciblés, ailleurs du minéral. Même si l’on comprend leur souci du à la diminution continue du nombre d’agents, les services d’espaces verts des villes ne seraient-ils pas devenus les pires ennemis du végétal en ville (dixit un paysagiste qui s’y connaît) ? Cette contradiction mérite réflexion !  

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