Jean-Pierre Charbonneau (avatar)

Jean-Pierre Charbonneau

urbaniste, consultant en politiques urbaines ou culturelles

Abonné·e de Mediapart

174 Billets

1 Éditions

Billet de blog 20 décembre 2013

Jean-Pierre Charbonneau (avatar)

Jean-Pierre Charbonneau

urbaniste, consultant en politiques urbaines ou culturelles

Abonné·e de Mediapart

Certaines des conditions du vivre ensemble

Jean-Pierre Charbonneau (avatar)

Jean-Pierre Charbonneau

urbaniste, consultant en politiques urbaines ou culturelles

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Résumé de l'intervention aux Rencontres du Vivre ensemble organisées par Habitat et Humanisme à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon le 16 décembre

L’action urbaine : certaines des conditions du vivre ensemble.

Sur les généralités, tout le monde ou presque est d’accord. Mais on ne peut en rester aux injonctions et aux déclarations de principe : il faut agir, ce qu’illustrent la vie et les actes de Bernard Devert. Lorsque l’on parle des villes l’on doit intervenir dans un milieu complexe qui mêle l’habitat et les modes de vie, l’économique et l’humain, le politique et le technique, le culturel et le social…Quelqu’un parlait du vivre ensemble comme d’un puzzle dont la partie n’existerait que par l’agencement du tout. Et pour cela, il faut mobiliser de la compétence ou encore la construire et améliorer le logement, les espaces publics, les transports, l’éducation, la sécurité…

Un autre intervenant aux rencontres citait : « il faut s’accepter comme participant à une société dans l’état où elle est ». Une des conditions en effet pour aider au changement est d’être dans la prise en compte du réel et non dans l’illusion d’une perfection inatteignable ou la nostalgie d’un monde perdu. Il faut avoir envie que les choses évoluent et y mettre de l’énergie car rien ne se fait naturellement. En fait l’on doit s’engager, faute de quoi les leviers du changement, les projets chaque fois singuliers, ont bien peu de chance de voir le jour tant ils impliquent de déstabiliser certitudes et habitudes. Ainsi le sujet des bancs est toujours source de conflit : l’on ne devrait pas en mettre de peur que des jeunes fassent du bruit le soir ou que des SDF s’y allongent. Quelle société est représentée par une ville sans bancs, un espace public sans débat, une rue sans échange ? Comment rendre plus facile la déambulation de personnes âgées qui doivent se reposer régulièrement quand elles marchent ?

L’on est confronté à l’obligation de choisir car tout n’est pas possible. Vivre ensemble dans les villes n’est pas naturel mais des décisions peuvent y aider. Ainsi ce choix des élus de Lyon, au début des années 90, de conserver son rôle de lieu de socialisation des jeunes des banlieues à la rue de la République, à l’occasion de sa rénovation. Alors qu’un projet précédent entendait lui ôter son caractère piéton et retrouver la rue impériale du début du 20ème siècle. Dans le même sens, le Défilé de la Biennale de la Danse, qui voit la représentation dans la Presqu’île d’écoles de danse issues des quartiers de grands ensembles de l’agglomération, est un grand moment collectif de partage d’un territoire.

Bien d’autres choix sont à faire ou pourraient l’être : combien de personnes en difficultés pourrait-on aider intelligemment pour le prix d’un rond-point inutile ? Quelle politique d’attention au vivre ensemble pourrait-on conduire pour le prix d’un équipement public somptuaire ? Et bien d’autres questions encore méritent d’être posées…

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.