III. L'alignement des planètes
- 31 mars 2020
- Par Jean-Pierre Charbonneau
- Blog : Urbanisme, urbanité

Mais elle montre également un état psychologique bizarre. Ne faut-il pas être dérangé pour toujours regarder le présent à l’aune de ce qui pourrait être après ? Il peut sans doute y avoir du bon, du positif dans ce drôle de trait de caractère, dans la profession que j’exerce par exemple. Mais il y a surtout une étrange et troublante appréciation de la réalité qui méritera que l’on y revienne.
« Vivre l’instant présent ». Ce peut être une véritable découverte. Imaginons quiconque a passé sa vie à espérer autre chose que ce qu’il avait, que ce qu’il était, à vouloir vivre ailleurs, accompagné d’autres que ceux avec qui il vivait. Le résultat ? Probablement une insatisfaction chronique, du fait de l’attente toujours d’un changement et de l’impossibilité à apprécier la vie présente. Dans ces conditions, le travail intérieur qu’il faut faire pour littéralement atterrir doit être considérable et probablement partagé par nombre d’entre nous, fut-ce à des degrés différents. Car prendre conscience du caractère précieux du réel et de notre propre présence sur terre n’est pas donné à tout le monde. Il faut aller le chercher. Et le trouver n’est pas sans effet sur le point de vue que l’on porte sur le monde et sur notre capacité à y agir. Comme une conséquence, la finitude de la vie devient ainsi tangible, évidente. Cette découverte, cette certitude nouvelle apprise risquerait-elle de créer de l’amertume ? Au contraire, elle apporte de la sève, de la valeur à ce qui reste de vivre. Comme une source à laquelle chaque jour s’abreuver.
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