À ce point de notre questionnement, mettons-nous dans la peau de l’inspecteur G.
D’abord, de qui s’agit-il ? Un travesti, un transexuel, ou une femme ? À première vue, il ne peut s’agir d’un travelo, tous les attributs primaires sont féminins. Alors, transexuel ou femme ? Examinons les différences :
*les seins sont hémisphériques et de taille habituelle ;
*la toison pubienne est de type gynoïde, le buste aussi ;
*les varicosités complètent le panorama.
*Première déduction de l’inspecteur G. : pas de doute, il s’agit bien d’une femme.
Deuxième problème : où nous situer par rapport au déroulement de l’histoire ? Avant, après l’événement ? S’il apparaît que notre arrivée est postérieure aux faits, y-a-t-il eu violence ou consentement éclairé ? Corps relâché, regard absent, insaisissable. Est-elle en chambre, à l’hôtel, sur la banquette d’une voiture, ou allongée dans un bois sa robe lui servant de drap ? Femme surprise dans son sommeil : sieste ou sommeil d’Epémide ? Rêve-t-elle ? de qui, de quoi ? Rêve éveillé ? à qui, à quoi ? Postlude après concerto à quatre mains, caudalie de saveur d’un bonheur parfait, ou sidération après l’innommable ?
*Vieux rose mamillaire déclinant sur le galbe du sein droit : ébats récents.
*Plage érythrosique circinée inguinale gauche débordant sur la face supéro- interne de la cuisse. *Périnée et alentour lie de vin, tout comme l’épine iliaque antéro-supérieure droite qui a pu servir de point d’appui. *Grandes lèvres légèrement bouffies, de contentement probablement.
*Chevelure vénusienne hurlupée à sa base mais bien rabattue de part et d’autre d’une vallée prolongée par le raphé médian et s’égarant dans le pli interfessier.
*Pointe inférieure ou dorsale du V vulvaire= fossette vestibulaireDe la pointe inférieure du V vulvaire, s’écoule dans le val, un liquide translucide.
* Conclusion de l’inspecteur G. sur cette partie : cette femme vient de participer à un contact hétérosexuel non violent, certainement après consentement éclairé.
Troisième question : avec qui ? Son amant, le peintre, ou son peintre-amant ?
*Si c’est avec son amant, que faisait l’artiste pendant ce temps ? Tenait-il la chandelle ?
*Si c’est l’homme de l’art, l’amant jouissait-il par candaulisme ?
* Péroraison de l’inspecteur G. : le peintre était l’amant.
Malgré une enquête sérieuse, l’inspecteur de police G. n’a pas résolu l’énigme taraudant le spectateur. C’est pourquoi, dans ce lieu de silence et de méditation qu’est le montier, j’espère que mes prières à Dieu Père créateur de toutes choses et tout être de la Terre et du Ciel m’aideront à répondre à cette question obsédante : « Que me veut ce sexe ? » Elles étayeront ma quête du décryptage du mystère non pas celui de l’origine du monde, mais du monde des origines.
(La suite, demain)