Si aujourd’hui près de 70% des étudiants médecine sont des étudiantes, longtemps très longtemps les études médicales furent une exclusivité masculine ; aussi en ce 8 mars ne résistons-nous pas à reproduire un articulet du docteur Emmanuel de Viel ( www. leplaisirdesdieux.com) paru dans LE QUOTIDIEN DU MEDECIN du 23 janvier 2003 , numéro 7258 .
« L’Eve des internes.
Lorsqu’on compulse un index des rues de Paris, après trente-huit »Drs » (de la place du Dr-Alfred-Fournier à la place du Dr Yersin), on a la surprise de tomber sur un « Drs » - un seul : la rue des Drs -Déjerine. Tiens, il y avait donc deux docteurs Déjerine ? Père et fils ? Pas du tout : mari et femme . Jules et Augusta, neurologues.
Jules fut professeur et épousa en 1888 l’une de ses étudiantes, Mlle Augusta Marie Klumpke, américaine, née le 15 octobre 1859 à San Francisco. Berlin, puis Genève, Lausanne et enfin Paris. Lorsqu’Augusta commence ses études de médecine à Paris en 1877, cela ne fait que deux ans que Madeleine Brès était devenue la première femme médecin française.
Novembre 1881 :les femmes élèves externes demandent à être autorisées à présenter le concours de l’internat. Refus de l’administration. Nouvelle demande en juin 1884, nouveau refus : « Les raisons de discipline, de morale et d’exigences du service hospitalier s’y opposent. » Mais un an plus tard, la bataille est gagnée avec l’arrêté préfectoral du 31 juillet 1885 : «Les élèves externes femmes qui rempliront les conditions déterminées par le règlement sur le service de santé seront admises à prendre part au concours de l’internat. » Ce qui déclenche une campagne de presse et presque une émeute le jour du concours.
Du concours 1886 est issue la promotion du 28 janvier 1887 : Mlle Klumpke Augusta (américaine) est la première femme reçue au concours de l’internat des hôpitaux de Paris, pour son sujet « Circonvolution de l’écorce cérébrale. Signes et causes de l’hémiplégie organique ».
Un bastion masculin est tombé. L’année suivante, une Russe Mme Wilbouschewitch, est la deuxième femme reçue interne des hôpitaux de Paris. »
Merci au docteur de Viel et au QUOTIDIEN DU MEDECIN .