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Billet de blog 24 juin 2016

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Problèmes d'Amérique latine (2)

Le n° 99 de la revue Problèmes d’Amérique latine vient de paraître. Composé par Evelyne Mesclier et Cécile Faliès, il est consacré à l’agriculture de la périphérie des grandes métropoles d’Amérique latine.

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Problèmes d'Amérique latine 2015/4 (N° 99). 106 pages.

Sommaire

Dossier : Agriculture des métropoles : voie d’avenir ou cache-misère ?

Cécile Faliès, Évelyne Mesclier

Page 5 à 11

Introduction. Agriculture des métropoles : voie d’avenir ou cache-misère ?

Héloïse Leloup

Page 13 à 30

Trajectoires de l’agriculture (péri) urbaine à Lima : entre désintérêt et renouveau de l’activité

Cécile Faliès

Page 31 à 47

L’agriculture métropolitaine à Santiago du Chili : une agriculture urbaine qui prend la clé des champs

Julie Le Gall

Page 49 à 66

Nouveaux producteurs urbains, nouvelles agricultures urbaines ?

Migrants boliviens et « bolivianisation » de l’approvisionnement en légumes de Buenos Aires

Fernando Saavedra Peláez

Page 67 à 81

L’agriculture urbaine dans la Ville de Mexico : analyse critique des politiques

Varia

Jean-Pierre Lavaud

Page 83 à 93

Les élections locales en Bolivie. Un avertissement pour le gouvernement d’Evo Morales

Illustration 1

Deux articles ont un rapport avec la Bolivie, dont voici les résumés.

Les élections locales en Bolivie. Un avertissement pour le gouvernement d’Evo Morales

Bien que globalement gagnées par les candidats du Movimiento al socialismo (MAS), les élections locales boliviennes (départementales et municipales) du 29 mars 2015 ont été marquées par des défaites cuisantes des suiveurs d’Evo Morales dans les plus grandes villes du pays et dans le département de La Paz, en dépit d’un ensemble de trucages et d’une campagne officielle outrageusement dispendieuse.

Nouveaux producteurs urbains, nouvelles agricultures urbaines ? Migrants boliviens et « bolivianisation » de l’approvisionnement en légumes de Buenos Aires

À Buenos Aires, l’activité maraîchère périurbaine est caractérisée par la présence des migrants d’origine bolivienne. L’article s’interroge sur le rôle que tient cette origine dans les transformations des territoires agricoles. Il s’agit de dépasser l’idée de rupture évoquée par les acteurs traditionnels pour montrer que se surimposent des dynamiques innovantes initiées par ces derniers puis relayées les migrants d’origine bolivienne, et d’autres innovations propres aux boliviens qui (re)confèrent au maraîchage le visage d’une petite production familiale, mais pas forcément paysanne.

Notes à propos des migrations et des émigrants boliviens

Selon un rapport de l’Organisation des états américains (OEA) de l’année 2013 consacré aux migrations internationales dans les Amériques, 2,1 millions de boliviens vivent à l’extérieur du pays, la majorité en Argentine, puis dans l’ordre en Espagne aux Etats Unis et au Brésil[1]. On mesure la saignée que représente cet exode en rapprochant ce chiffre de celui de la population nationale : 10 millions 389.913 habitants (recensement de 2012),.

Si le nombre d’émigrants a diminué depuis dix ans sous le double effet de la croissance économique bolivienne (5% par an en moyenne) principalement due à la hausse des prix des matières premières – le gaz surtout – et de la crise économique qui a frappé l’Espagne, le solde migratoire bolivien n’en demeure pas moins négatif.

Pendant la période 2012-2014 les sorties augmentaient de 55% tandis que les retours croissaient de 53%[2]. La migration nette pour la période 2011-2015 (le nombre total net des migrants au cours de cette période : soit le nombre d'immigrants total moins le nombre d'émigrants annuel) était de -61 794[3].

Les sommes retournées au pays par les migrants atteignaient 1.178 millions de dollars en 2015, dont 44,7% provenaient des boliviens résidant en Espagne[4]. Elles avaient légèrement augmenté relativement à 2014 : 1,28 %[5]. En 1973, le total des remesas équivalait à 1,65% du PIB. Cet apport familial sert principalement pour l’alimentation, l’habillement, l’éducation  des enfants et la construction de maisons ou d’appartements.

La question migratoire bolivienne est bien documentée dans nombre de travaux de chercheurs français, principalement des géographes, dont le lecteur intéressé trouvera diverses contributions sur la toile : Laetitia Perrier-Bruslé et Sophie Blanchard (migrations internes vers les départements orientaux), Nicolas d’Andrea  (Argentine), Virginie Baby-Collin et Geneviève Cortes (Espagne, États Unis, Argentine …).

Je ne saurais trop conseiller la lecture du livre de Geneviève Cortes, Partir pour rester : survie et mutations des sociétés paysannes andines (Bolivie), IRD, 2000, 412 pages. En se fondant sur une enquête de terrain rigoureuse, Geneviève Cortes analyse finement les stratégies migratoires des familles et leurs conséquences sociales et économiques tant pour elles-mêmes que sur l’environnement régional.

Je voudrais mentionner aussi deux articles du sociologue Dominique Vidal, qui se complètent l’un l’autre, consacrés aux travailleurs migrants boliviens de la confection au Brésil.

Revue européenne des migrations internationales, vol. 28 - n°4 | 2012
Les migrants boliviens dans le secteur de la confection à São Paulo : les effets des cadres juridiques[6] 

À partir d’une enquête sur les migrants boliviens dans le secteur de la confection à São Paulo, cet article examine les effets de cadres juridiques sur les formes de leur insertion dans cette métropole. On le verra en s’intéressant dans un premier temps à ce que signifie travailler comme ouvrier dans un atelier de confection, en insistant en particulier sur les marges de négociation qui éloignent, ceux et celles qui les font fonctionner, de l’image d’esclaves que le sens commun plaque sur eux. On poursuivra en évoquant l’ouverture des frontières brésiliennes en trompe-l’œil qui limite l’installation des immigrants. On abordera alors les effets de l’action publique sur les producteurs et les vendeurs de vêtements issus de l’immigration bolivienne.

Plan de l'article

Travailler dans un atelier de confection

Une unité élémentaire et un point de départ

Le stigmate du travail esclave

Un monde de choix contraints et de négociations

Une ouverture des frontières en trompe-l’œil : l’usure du sans-papier

Le droit, support de nouvelles étapes dans le parcours migratoire

Devenir indépendant

Devenir commerçant

Conclusion

Critique internationale 2012/4 (n° 57)

Les immigrants boliviens à São Paulo : métaphore de l’esclavage et figuration de l’altérité [7]

Plan de l'article

1.     L’ombre toujours pesante du passé esclavagiste

2.     Le comparatisme ordinaire des migrants boliviens

3.     L’idéal du métissage à l’épreuve de la saillance de l’ethnicité


[1] http://spanish.peopledaily.com.cn/31617/8191811.html

[2] http://www.la-razon.com/index.php?_url=/suplementos/especiales/Migracion-van-Bolivia_0_2323567684.html

[3] http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SM.POP.NETM

[4] Selon les données de la répertoriées par la Banque centrale bolivienne (BCB).Les apports restants se répartissent ainsi : États Unis (13,2 %), Argentine (12,8 %), Chili (7,2 %), Brésil (4,6 %), entre autres pays.

[5]http://www.eldeber.com.bo/economia/remesas-migrantes-bajan-b olivia.html

[6] https://remi.revues.org/6230

[7] Vidal Dominique, « Les immigrants boliviens à São Paulo : métaphore de l'esclavage et figuration de l'altérité », Critique internationale 4/2012 (N° 57), p. 71-85
URL : www.cairn.info/revue-critique-internationale-2012-4-page-71.htm.
DOI : 10.3917/crii.057.0071.

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