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Billet de blog 25 avril 2017

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La tentation autoritaire

Quelques remarques personnelles succinctes d'après vote

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un candidat démocrate arrive en tête de ce premier tour des élections présidentielles. Mais rien n’est joué, même si la plupart des analystes donnent le candidat Emmanuel Macron gagnant du second tour. De plus, des élections législatives vont suivre en juin prochain. Et, s’il est élu, le jeune candidat Macron du jeune parti En Marche aura bien du mal à trouver une majorité présidentielle. Si bien qu’il aura sans doute de grandes difficultés pour gouverner.

Mais surtout, deux constats sont particulièrement inquiétants pour l’avenir. D’abord le fait que la France d’en bas, celle des ouvriers, des employés, des travailleurs précaires, des chômeurs, des moins instruits, ait majoritairement voté Le Pen,  alors que ce sont plutôt les couches sociales aisées et diplômées qui ont voté Macron.  Et c’est la France urbaine qui a voté Macron, tandis la France rurale qui souffre de la désertion des services publics et des crises agricoles a largement favorisé madame Le Pen.

Illustration 1

Le vote met aussi en évidence une fracture générationnelle. Les jeunes qui ont un horizon d’emploi bouché, et qui craignent le chômage et le déclassement social sont nombreux à opter pour un vote « anti système », soit pour Mélenchon, soit pour Le Pen.  Portés à mettre dans le même sac tous les partis « sociaux-démocrates » et « libéraux » qui ont gouverné la France depuis des dizaines d’années, ils sont tentés par des solutions radicales.

Par conséquent, la France est entrée dans une zone de turbulences sociales dont elle n’est pas prête de sortir ; des turbulences qui pourraient avoir des conséquences économiques et politiques que la plupart des protagonistes n’envisagent pas, ou n’imaginent pas. Elles ne sont d’ailleurs pas débattues.  Et je suis frappé par l’oubli des enchaînements historiques qui ont mené, ici et là, en Europe et ailleurs, à des régimes autoritaires aux dérives tragiques.

Il est plus urgent que jamais de comprendre que la démocratie est un bien fragile qui résulte d’une volonté commune et  d’un combat quotidien, et que les régimes autoritaires, quels qu'ils soient, mènent invariablement à une aggravation des conditions de vie des populations.

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