Le cartel bleu[1]
Andrés Gómez Vela
Publié le 9 octobre 2016
Le 19 mai dernier quand Juan Ramón Quintana, ministre de la Présidence, inventa le slogan « cartel du mensonge », je l’ai pris pour une bronca passagère de l’ancien élève de l’école des Amériques des États Unis (berceau des dictateurs les plus sanglants de l’époque de la guerre froide) causée par le scandale Gabriela Zapata[2].
Mais quand le slogan fut répété avec insistance par le président Evo Morales, le vice-Président Álvaro García et d’autres politiciens du MAS, j’ai compris qu’il s’agissait d’une campagne violente de diffamation. J’en ai eu la confirmation il y a une semaine quand les réalisateurs d’un documentaire m’ont contacté pour enregistrer un entretien à propos du « cartel ».
Qu’ai-je à voir avec un cartel? Me suis-je demandé. J’ai ouvert mon dictionnaire : « Un cartel est une « organisation illégale qui se livre au trafic d’armes ou au trafic de drogues ».
Qu’ils le disent une fois, ça passe. Qu’ils le clament à tous les vents, comme de bons élèves de Joseph Goebbels, cela sent le fascisme. Je n’ai pas trouvé de cartel de journalistes en épluchant les journaux. Mais du côté du MAS, j’ai fait les découvertes suivantes.
En juillet 2012, sur la base de rapports d’une unité de renseignements de la police bolivienne, un article de la revue brésilienne Veja révéla « une relation directe entre un homme de confiance d’Evo Morales, le ministre de la présidence Juan Ramón Quintana, et un narcotrafiquant brésilien (Maximiliano Dorado Munhoz Filho) ».
Le gouvernement annonça qu’il allait intenter un procès au magazine Veja. Mais il y renonça, et Veja ne démentit jamais l’information. En novembre 2012, le journaliste Wilson García, sur la base de quatre enregistrements, dénonça que le narcotrafiquant Mauro Vásquez avait travaillé pour Quintana en tant qu’agent occulte d’un groupe militaire, « pour faire en sorte que les assassinats de Porvenir (Pando),[3] commis par sa propre bande de sicaires, soient imputés aux ennemis personnels et politiques de Quintana ». Wilson vient de se réfugier au Brésil après que Quintana l’eut traduit en justice pour sédition.
En mars 2015, l’ancien sénateur Róger Pinto, réfugié au Brésil, a déclaré qu’en 2010, il avait remis au président un dossier provenant des services de renseignements de la police qui prouvait « qu’ un ministre, deux anciens ministres, et deux anciens sénateurs du MAS » étaient mouillés dans le trafic de drogue.
Quelques jours auparavant, l’ancien commandant de la police Óscar Nina avait été emprisonné pour ses liens avec le trafic. Quatre ans plus tôt, en février 2011, le directeur des services de renseignement du ministère de l’Intérieur, René Sanabria, ancien directeur de la Fuerza Especial de Lucha Contra el Narcotráfico (FELCN) pendant les premières années du gouvernement du MAS, avait été emprisonné et jugé aux Etats Unis, lui aussi pour trafic de drogue. Sanabria était retraité de la police, mais il avait été invité à reprendre du service par le ministre de l’Intérieur, Sacha Llorenti.
L’année dernière, au mois d’avril, le colonel Germán Cardona confiait au magazine Veja que Quintana avait créé le Cártel de las estrellas, un appendice du Cartel de los Soles vénézuélien. Selon ce militaire, le cartel exportait de la cocaïne depuis le Chimoré (Cochabamba). À la suite de cette confession, Cardona, s’exila en Espagne, puis il revint et se rétracta.
Et pour compléter ce tableau, on sait qu’Evo Morales est non seulement Président de la Bolivie, mais encore des cocaleros du tropique de Cochabamba, dont 94% de la production alimente le trafic – selon l’ONU.
En revanche, du côté des journalistes attaqués, je n’ai décelé aucun lien avec les trafiquants ou les organisations criminelles. Aucun n’a jamais été terroriste, aucun n’a travaillé pour les trafiquants, aucun n’est allé en prison, aucun ne s’est rendu coupable de vol de l’argent public, et aucun n’est titulaire d’une licence bidon[4]. Et même si Evo et Quintana ont présenté Carlos Valverde comme un narcotrafiquant, ces accusations sont fausses.
En conséquence, je peux affirmer que l’accusation «cartel du mensonge » est un mensonge. Le véritable cartel est au Palais (présidentiel). C’est le « cartel bleu[5]». Faut-il pour autant en faire un film de propagande? Je ne sais pas ce que vous en diriez, mais pour ma part, je réponds non, parce qu’ils sont innocents tant que la preuve de leurs forfaits n’a pas été apportée. Je préfère que nous propagions le slogan suivant : « N’accuse pas des innocents des délits qu’ils t’attribuent ».
Agrandissement : Illustration 1
À propos de la propagande bidon et de la peur qui gagne les gouvernants[6]
Raúl Peñaranda Undurraga
Publié le 15 décembre 2016
L’un affirmait être titulaire d’une licence et on apprit qu’il mentait. L’autre a prétendu n’avoir pas vu son ancienne amante depuis 2007, mais quand circula une photo du couple prise à l’occasion du Carnaval d’Oruro, il expliqua qu’il ne l’avait pas reconnue. Le même affirma qu’il ne savait pas que l’entreprise aérienne LaMia opérait dans le pays et on le vit ensuite assis dans un de ses avions[7]. Un troisième assura que Walter Chávez[8] n’avait jamais été conseiller du gouvernement. Plusieurs signalèrent qu’ils avaient appris la répression de Chaparina « par les medias », tandis que l’un d’eux soutint que « la chaîne de commandement avait été rompue ». Les mêmes prétendirent qu’ils ignoraient la corruption au sein du Fondo indígena etc. Et tous, maintenant, chose curieuse, utilisent les ressources publiques pour produire un documentaire qui s’en prend à une poignée de journalistes et de médias indépendants. J’en fais partie.
Il est révoltant que ceux qui falsifient, qui occultent et manipulent l’information aient le front d’accuser de mensonge un groupe de journalistes. C’est le monde à l’envers : les loups se déguisent en agneaux (los conejos hablando de dientes).
L’affaire Zapata a bien eu lieu. Le 5 février Morales a déclaré publiquement qu’il avait eu un enfant avec Gabriela Zapata, mais que cet enfant était décédé (plus tard nous avons appris qu’il ne savait pas, en réalité, si cet enfant était né ou non). De plus, c’est un fait que son ancienne amante a obtenu un travail au sein d’une entreprise chinoise, à charge pour elle de négocier des contrats avec l’État, à 26 ans et sans qualification professionnelle. Et l’entreprise a obtenu des contrats millionnaires, la majorité d’entre eux sans adjudication. Seule une justice indépendante pourrait conclure ou non à un trafic d’influence. Mais aujourd’hui, l’ancienne amante est détenue, ainsi qu’un chauffeur et une fonctionnaire intermédiaire, et on ne sait pas grand-chose de l’affaire proprement dite.
L’«officialisme» croit qu’il doit sa défaite au referendum à la seule diffusion de cette affaire, mais il oublie de mentionner que préalablement à celle-ci il avait déjà perdu de nombreux votes en raison de la corruption du Fondo Indígena (1400 dirigeants ont reçu un total de 514 millions de dollars sur leurs comptes bancaires personnels)[9], des souffrances qu’il a infligées aux handicapés[10], de son mépris pour le mouvement civique de Potosi[11], de sa politique de construction de palais au lieu de penser au développement, de sa folie de pouvoir, de son inefficacité, de sa corruption, etc. À l’heure de voter, les gens ne sont pas sots. Tout cela amena 51% des voix (pour le non) et engendra la première défaite de sa vie de son excellence.
Mais la commande disproportionnée (et irréfléchie) d’un film documentaire contre quatre médias et quatre journalistes, liés pour former un supposé «cartel du mensonge», en utilisant des ressources publiques, et assurer ensuite sa diffusion gratuite à la télévision et au cinéma, démontre à quel point le gouvernement est affecté par la presse indépendante. Il prouve aussi que certains responsables veulent à tout prix se dédouaner vis-à-vis du président, et que la peur commence à gagner les autorités.
Deux remarques supplémentaires. L’entourage d’Evo lui avait assuré qu’il gagnerait le referendum. Et il l’a perdu. Comment en répondre vis-à-vis du chef ? Comment effacer cette honte ? En admettant une erreur ? Jamais! Ce qu’ont fait ses proches, comme toujours, c’est passer à l’offensive et accuser quatre lampistes (gatos), d’avoir provoqué la défaite. Si un groupe minuscule de journalistes locaux, pour certains acculés, ont causé la défaite du « oui » au referendum, alors Evo et son gouvernement sont beaucoup plus affaiblis qu’on ne pourrait le croire.
Mais le plus important, c’est que le gouvernement cherche à terroriser un groupe de journalistes, de chroniqueurs, d’ONG, d’intellectuels … pour s’éterniser au gouvernement. L’exaspération et la soif de pouvoir de l’entourage courtisan ne peuvent plus être masquées. Cette mamelle nourricière (mamadera) est décidément beaucoup trop savoureuse pour la lâcher.
Et au bout du compte, il y a la peur. Ces courtisans savent qu’ils seront en danger le jour du changement de gouvernement. Leurs abus, leurs agiotages, leurs fraudes sont si énormes qu’ils savent bien qu’ils ne pourront pas éviter des punitions sévères. Ils s’accrochent donc becs et ongles. Mais les enquêtes montrent que le MAS perdrait les élections, avec ou sans Morales.
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Página Siete est un quotidien bolivien, édité à La Pazdepuis le 24 avril 2010. Il a été fondé par Raúl Garáfulic, actuel président de son directoire, et Raúl Peñaranda, qui en fut le directeur jusqu’au 22 août 2013. Soumis au harcèlement des autorités[12], ce dernier décida de démissionner pour éviter la clôture du journal[13]. R. Garáfulic est le fils d’un entrepreneur de médias qui, dans les années 1990, fut propriétaire des journaux La Razón et Extra, et de la chaîne de télévision ATB, aujourd’hui passés aux mains d’un entrepreneur vénézuélien proche du pouvoir.
Journaliste bolivien de renom, Raúl Peñaranda a travaillé pour les journaux Última Hora et La Razón et il a fondé les hebdomadaires Nueva Economía et La Época.En avril 2014, il a publié à compte d’auteur le livre Control Remoto[14] où il détaille la manière dont le gouvernement d’Evo Morales a créé un réseau de médias publics et parapublics, et ses plans pour acculer la presse indépendante. Il édite actuellement le supplément Aldea global de Página Siete et il travaille aussi pour l’Agencia de noticias Fides (ANF). Il a reçu la médaille Elisabeth Neuffer des Nations Unies en 2012 pour sa défense de la liberté de la presse, le « LASA media award 2014 » et le prix Cabot de journalisme décerné par l’Université de Columbia, en 2015.
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Le réseau Educación Radiofónica de Bolivia (ERBOL), est né le 18 juillet 1967. En 2009, il comprenait 151 radios et institutions d’éducation, disséminées sur tout le territoire national. Il se définit comme « une association de radios populaires et d’institutions d’éducation et de production, d’inspiration chrétienne, qui promeut la démocratisation de la connaissance, l’information, et qui valorise la diversité culturelle, l’équité de genre, le plein exercice des droits de l’homme et l’intégration nationale ».
Ce réseau d’information et d’éducation a énergiquement contribué à l’élan et au succès du courant politique indiano-marxiste, puis il a relayé sans vaciller les messages du gouvernement d’Evo Morales. Cependant, son directeur Andrés Gómez Vela, a annoncé publiquement en mars 2009 qu’ERBOL reprenait sa liberté de ton. Voici comment il s’en est expliqué un an plus tard : « Notre organisation décida d’appuyer le processus de changement qui démarra avec force en 2000 et atteint son climax en 2003. Puis elle décida d’impulser et de défendre l’assemblée Constituante et de soutenir le processus de changement face à la droite fasciste et apatride…En mars 2009, ERBOL décida de surveiller le processus de changement en encourageant la pensée critique et en exigeant du gouvernement qu’il ajuste ses actes à ses principes, parce que, selon Fidel Castro « les principes ne sont pas négociables ». L’assemblée de 2010 ratifia cette orientation et décida de la diffuser afin que le changement parvienne à chaque foyer bolivien. Car, comme l’a écrit Ernesto“Che”Guevara, tout changement révolutionnaire a besoin de la critique pour durer.»[15]
Andrés Gómez Vela est journaliste et avocat. Il a travaillé dans la presse, notamment dans les journaux de La Paz, La Razón et La Prensa. Il a été nommé coordinateur général d’ERBOL en mai 2003, puis il en est devenu le directeur exécutif jusqu’en avril 2015.
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Comme on peut aisément le constater ces deux journalistes ont travaillé pour des entreprises de type différent et avec des orientations idéologiques distinctes. L’un a dirigé un journal fondé avec des capitaux privés, l’autre s’est trouvé à la tête d’un réseau d’information et d‘éducation sans but lucratif. Le premier revendique le droit à une information libre. Le second aussi, mais il affiche clairement une option idéologique d’inspiration marxiste (et chrétienne à la fois), et se positionne tour à tour en faveur du gouvernement d’Evo Morales – dont il a préparé l’avènement – puis contre.
Aujourd’hui, le pouvoir exécutif les a plongés dans le même sac : celui du « cartel du mensonge ». L’attaque contre la presse privée indépendante était prévisible. Et en 2010, il ne pouvait échapper aux fondateurs du quotidien Página siete qu’il y avait plus de coups à prendre que d’argent à gagner dans cette entreprise d’information.
La traque des médias (et des ONG) financés par des donations ou des fondations était en fait tout aussi prévisible dès lors qu’au lieu de se contenter de relayer la propagande du pouvoir, ils s’appuieraient sur les faits pour informer la population. Ce qui étonne, c’est la naïveté (et l’apparente surprise) de ceux qui travaillent pour ces médias. Quand ERBOL changea son fusil d’épaule, un commentateur perspicace qui signait El Ciudadano prédit avec acuité leur infortune actuelle[16].
« Il est tard pour ouvrir les yeux » disait-il. ERBOL fait partie de ceux qui ont divinisé (endiosado) Evo Morales. Le réseau pourra sans doute respirer encore deux ans de plus pendant lesquels le MAS réservera sa « guillotine » à l’Orient bolivien, aux gouvernorats et aux mairies d’opposition, aux chaînes de télévision UNITEL et PAT, aux journaux El Deber et La Prensa et à Radio Panamericana. Mais que personne ne mette en doute qu’ensuite la main totalitaire s’abattra sur ERBOL et sûrement qu’Amalia Pando[17] et Andrés Gómez seront les premiers persécutés».
Quoiqu’il en soit, les auteurs de ces deux chroniques, accusés de mensonge par les fabricants de mensonge, sont aujourd’hui menacés du seul fait qu’ils défendent la liberté d’information avec âpreté et talent.
[1] http://eju.tv/2016/10/el-cartel-azul/
[2] Ancienne amante du président, actuellement en prison, dont il aurait eu un enfant. Voir mes précédents billets relatifs à cette question.
[3] Lieu d’un affrontement entre un groupe de paysans menés par le MAS et des partisans du préfet du Pando, le 11 septembre 2008, qui a fait plus d’une dizaine de morts. Le département est ensuite passé sous contrôle militaire. Des centaines d’habitants de Cobija ont fui vers le Brésil. Le préfet a été emprisonné. Il n’est toujours pas jugé. Divers plaignants et l’Assemblée permanente des droits de l’homme de Bolivie (APDHB) ont retiré leurs plaintes en considérant que les véritables responsables n’étaient pas poursuivis.
[4] Allusion au vice-président Álvaro García, ancien guérillero qui a cambriolé les caisses de l’université de San Simon de Cochabamba (ce pourquoi, il a été emprisonné) et fait ostentation d’un titre de licence qu’il n’a jamais obtenu.
[5] La couleur des affiches électorales du MAS.
[6] http://www.lostiempos.com/actualidad/opinion/20161215/columna/documentales-truchos-del-medio-autoridades
[7] Celui qui s’est écrasé en Colombie le 28 novembre 2016 avec à son bord l’équipe brésilienne de football de Chapeco (71 morts et 6 rescapés).
[8] Journaliste péruvien, ancien membre du MRTA, accusé de terrorisme au Pérou et réfugié politique en Bolivie à partir de 1992. Dès 2005, il conseille Evo Morales en matière de communication et de campagnes électorales. Il fuit le pays en février dernier à la suite de différents avec le pouvoir exécutif. http://eju.tv/2016/03/ocaso-refugiado-politico-walter-chavez-exasesor-evo-morales-buscaba-asilo-argentina-fue-detenido/
[9] Voir mon billet : https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-lavaud/blog/040116/corruption-tout-va-en-evolandia
[10] En avril dernier une caravane d’une centaine d’handicapés est arrivée à La Paz après un périple de 400 kilomètres. Ils réclamaient un subside mensuel de 500 bolivianos (75 dollars) au lieu des 150 qu’ils recevaient. Ils ont campé à La Paz plus d’un mois. Ils ont été à plusieurs reprises réprimés et gazés. https://www.youtube.com/watch?v=AK89qHncses
[11] Les représentants de Potosi sont venus manifester à La Paz en juillet 2015. Ils ont bloqué la ville pendant une quinzaine de jours et se sont affrontés à la police. Ils réclamaient notammentla création d’un aéroport international, une usine hydroélectrique, des hôpitaux, une cimenterie, une verrerie et une chaulerie. http://www.bbc.com/mundo/noticias/2015/07/150720_bolivia_protestas_la_paz_potosi_ao http://eju.tv/2015/07/potosi-convierte-su-derrota-en-triunfo-y-desafia-al-mas-declara-12-horas-para-reabastecerse/
[12] Il est brocardé en tant qu’«agent chilien», « vendepatria », « traître », « lié à l’extrême droite », « fonctionnaire du département d’État », « allié du pinochetismo chilien », « marionnette des États-Unis »…
[13] http://eju.tv/2013/08/ral-pearanda-renuncia-a-la-direccin-de-pgina-siete/
[14] http://www.raulpenaranda.net/
[15] AndrésGómez, La historia y Erbol, ERBOL, 17 avril 2010. « Esta instancia decidió apoyar el proceso de cambio que arrancó con intensidad el año 2000 y llegó a su clímax el 2003. También determinó impulsar y defender la Asamblea Constituyente y sostener el proceso de cambio frente a la derecha fascista y apátrida… ERBOL decidió en marzo de 2009 cuidar el proceso de cambio fomentando un pensamiento crítico y exigiendo consecuencia en las acciones gubernamentales porque “los principios no se negocian”, diría Fidel Castro. La Asamblea de 2010 ratificó esa posición y determinó informar para que el cambio llegue a cada uno de los hogares de los bolivianos. Pues, todo cambio revolucionario requiere pensamiento crítico para sostenerse en el tiempo, escribiría Ernesto“Che”Guevara.
[16] Commentaires de l’article d’Andrés Gómez, La historia y Erbol, 17 avril 2010.
[17] Sous la pression, Amalia Pando a quitté le réseau ERBOL. Elle n’a plus d’autre alternative que de continuer son travail de journaliste sur la toile. https://www.youtube.com/channel/UC5VqglKzLt8-MxX7Y_mC6RQ