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Les Atrides, c’est une patate chaude que les gens de théâtre se repassent de génération en génération, Sophocle, Eschyle, Euripide servant d’inépuisables passeurs. De Jean-Pierre Vernant à Pierre Judet de la Combe, les spécialistes sont aux taquets. Dans les années 90, Ariane Mnouchkine et le Théâtre du soleil avaient monté un spectacle titré Les Atrides qui allait faire le tour du monde.
Alors il faut se réjouir de voir Jean-François Sivadier écrire, en puisant aux bonnes et inépuisables sources, une version des Atrides pour la scène, destinée à des jeunes actrices et acteurs, tout juste sortis du Conservatoire de Paris. Ils s’en sont nourris, ils s’y sont engloutis, ils en sont sortis grandis, magnifiés, prêtes et prêts à tout.
Nommons les : Cindy Almeida de Brito, Manon Leguay, Arthur Louis-Calixte, Alexandre Patlajean, Marcel Yildiz, Walid Caïd, Aristote Luyindula, Elena El Ghaoui, Rodolphe Fichera, Marine Gramond, Mohamed Guerbi, Olek Guillaume, Olivia Jubin, Sébastien Lefebvre . La scénographie évolutive et très ambianceuse, étant assurée par des étudiants en 4eme année à l’École des arts décoratifs de Paris : Xavi Ambroise, Martin Huot, Violette Rivière.
Alors voici que se profilent dans le désordre le sacrifice d’Iphigénie, Atrée invitant son frère Thyeste et lui offrant à manger ses propres enfants préalablement tués et rissolés, Thyeste se consolant en violant sans le savoir sa propre fille laquelle enfanta d’Egisthe et épousa son oncle Atrée qui éleva l’enfant sans connaître que son père était son frère. Fils d’Atrée, Agamemnon et Ménélas s’exilèrent à Sparte, le premier épousa Clytemnestre dont la sœur Hélène fut enlevée par Pâris, ce qui allait déclencher la guerre de Troie, et bientôt on entendra parler d’Oreste le fils d’Agamemnon et on reverra Iphigénie en fait sauvée du sacrifice par un divin tour de passe passe et qui elle même sauvera Oreste en le reconnaissant, etc. Tous les jeunes actrices et acteurs se jettent dans ces destins aux légendes millénaire avec une formidable envie d’en découdre, faut qu’ça saigne comme disait Boris Vian. Du théâtre aussi saignant que saillant . Vivant, quoi.
Créé au Printemps des comédiens, après unelongue tournée, le spectacle arrive au Théâtre du Rond-Point mar-ven 19h, sam 18h, dim 20h, du 19 au 29 juin