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Billet de blog 10 novembre 2025

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Brahim Koutari, d’une cité d’Échirolles au théâtre de Saint-Denis

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Illustration 1
Scène de "24 place Beaumarchais" © Jean-Louis Fernandez

Magie des rencontres. Le jeune Brahim Koutari habite 24 place Beaumarchais à Échirolles dans la banlieue de Grenoble. Famille musulmane modeste, études poussives, contrôles de police au faciès, foot, amour du quartier. Un jour, il rencontre la grenobloise et formidable metteuse en scène Chantal Morel. Il suit plusieurs ateliers avec elle et d’autres avec Ali-Djilali- Bouzine. Les deux se relaient pour fortifier en lui son regard sur lui-même. Un jour, Chantal Morel l’entraîne à la Cartoucherie de Vincennes où Brahim Koutari rencontre Ariane Mnouchkine.

« A partir de ce moment-là, j’ai su que je voulais être acteur » explique-t-il. Il participera à d’autres ateliers à Grenoble avec Nasser Djemai ou Arnaud Meunier, passera par le Jamel Comedy club. Tout cela le conduit à passer le concours d‘entrée à l’école nationale de théâtre de Saint-Étienne. Il est reçu. Julie Deliquet, marraine de sa promotion, le distribue dans son spectacle Huit heures ne font pas un jour. Et ainsi de suite.

Aujourd’hui Julie Deliquet, directrice du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis accueille son spectacle autobiographique dont le titre 24 place Beaumarchais est une adresse : celle de la cité HLM où où il a grandi à Échirolles.

Après avoir raconté son enfance plutôt heureuse dans un quartier qui est comme un cocon cependant agacé par les contrôles au faciès, sa jeunesse dans une famille aimante et musulmane, son spectacle (où il est seul en scène) développe longuement son approche et son apprentissage du théâtre, du jeu, de l’être (seul ou pas) en scène, exemples l’appui.

Après de longs entretiens avec Brahim Koutari, Adèle Gascuel a écrit le texte du spectacle, simple, rythmé, souvent percutant, sachant moduler les inflexions au fil  des réflexions de l’acteur tout en tenant à distance les pièges de la fiche autobiographique pour mieux mettre en évidence le travail tâtonnant d’apprentissage de l'acteur depuis ses premiers pas et jusqu'à aujourd'hui, là devant nous. .

Très bien dirigé par la metteuse en scène Catherine Hargreaves, sans le moindre narcissisme et dans une volonté de partage, l‘acteur porte en scène des pans de sa vie avec un évident plaisir sans cependant céder à la complaisance du stand up, lui préférant la complicité tacite avec le public.

TGP de Saint Denis du lundi au ven 20h, sam 18h, dim 16h50, relâche le mardi. Jusqu’au 16 nov. Puis tournée:le 19 mars à La Rampe, La potanière d’Échirolles, les 8 et 9 avril à la Comédie de Colmar.

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