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Billet de blog 12 septembre 2025

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Corps à corps entre deux portes

Dernière facétie, furie et fantaisie du groupe belge Peeping Tom « Diptych : the Missing Door and The Lost Room ». Les corps ont la parole. Il s’aiment, s’engueulent, se cherchent, se trouvent pour mieux se perdre. Beauté des éperdus.

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Illustration 1
Scène de "Diptych.." © Virginia Rota

Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, ainsi Alfred de Musset titrait-il l'une de ses pièces, laquelle sera mise en scène début octobre par Eric Vignier au Théâtre Montansier de Versailles. Rien de tel pour la compagnie belge Peeping Tom laquelle, sous la houlette de Gabriela Carrizo et Franck Chartier, prouve depuis vingt-cinq ans que, pour eux, toute porte ne saurait être que fermée ET ouverte. Sur le vide ou la multitude.

C’est ce que prouve leur dernière création titrée Diptych : the missing door and the lost room avec, en scène, une équipe de danseuses et danseurs vélocement acrobatiques. Des portes donc qui s’ouvrent, s’entrouvrent ou résistent à l’ouverture au gré des moments et des actions en veux tu en voilà encore et je n’ai rien dit du hors champ. Ruades, courses, poursuite, fuites, ruses, gags, glissages, étreintes, retournements, ça n’arrête pas.

Tout commence par un lavage non de cerveau, quoique, mais du sol. Table rase si l’on veut. Sommes nous dans une chambre, un campement, un chantier inachevé, un salon sam suffit ouvert au vent des coulisses, un coin cosy tanti, on n’en sait rien. On suppose, on extrapole, on s’en fout, on oublie car on est déjà ailleurs dans un autre corps à corps. D’ailleurs, ils ne disent rien, leurs corps en implosion permanente parlent pour eux.

Pas le temps de s’attarder même sur un lit où ils, elles foncent, se cognent, s’étreignent, s’enlacent et s’entrelacent, s’emmêlent les jambes, les dos, se renversent, se cherchent pour mieux se trouver, se détrousser. L’étreinte est leur credo et sa chute leur espéranto.

Pas d’arrêt dans leur furie de vivre, de se tordre et de s’étreindre, ça bondit pour mieux rebondir, fesses en l’air ou jambes en goguette. Dernière danse avant l’apocalypse, chant énervé des cuisses et des rotules, l‘effroi et l’émoi explosent les corps et puis d’un coup c’est fini.

Théâtre du Rond-Point jusqu’au 14 sept, 31h, sam 20h, dim 15h

Si vous ne trouvez pas de place au Rond Point, vous pouvez toujours aller à les voir à Tokyo au Setagaya public theatre, ils y seront du 27 au 30 sept.

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