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Depuis 2006 et jusqu’à aujourd’hui Monica Mariniello œuvre à enrichir son Theatrum mundi. Ce sont des têtes en terre cuite fichées en haut d’une tige d’acier. Yeux parfois clos , souvent ouvert sur une béance obscure, ça et là maculés d’aplats aux contours indistincts (bleus, crème, rouge ...) ces êtres de terre nous regardent. Comme de l’intérieur. Sans mots, nous interpellent, dialoguent avec notre silence.Nous habitent. Nous obsèdent. Nous poursuivent longtemps après les avoir quittés. L’un porte un entonnoir retourné sur sa tête, cet autre un début de couronne, il arrive que leurs oreilles soit proéminentes. Leur crâne est souvent nu ou plutôt voué à des aplats colorés comme jetés, du nez à l’occiput. L’une de ses œuvres (2020) à pour titre « Hamlet », ce n’est pas une tête fichée sur une tige, mais un visage comme tordu, enfermé dans une boite
Le centre céramique de La Borne ( petit village du Berry où vivent et travaillent une multitude de potiers depuis que Jean et Jacqueline Lerat et quelques autres s’y sont installés au sortir de la guerre et on fait de La Borne un lieu voué à l’art) présente donc sous le titre « Matrices », une trentaine d’œuvres de Monica Mariniello, artiste italienne qui a quitté sa Toscane (elle est née à Sienne) et , après avoir l’école des Beaux Arts à Paris où elle est entrée en 1982, l’artiste travaille depuis longtemps dans son atelier de Montreuil.
Ici une magnifique Piéta dialogue de loin avec Miche Ange, ailleurs des Voyageurs ont pour monture ici un lièvre, là un cochon. La jeune fille aux épines (de rose) voisine avec L’homme aux mains fleuries . Ailleurs une femme, jambes ouvertes enfante d’un oiseau. L’une des ses œuvres récentes (2025), Petit théâtre du monde, poursuit la fascinante série des têtes. Et la dernière et trente et unième œuvre (2023) a pour nom Terre humaine un titre en un seul mot qui résume l’artiste Monica Mariniello
Exposition au centre céramique de La Borne jusqu’au 26 août. associationceramiquelaborne@gmail.com