Né en 1957 à Mostaganen en Algérie, Miloud allait très vite rencontrer en France des metteurs qui surent apprécier sa nature singulière, sa présence coupante, son timbre si reconnaissable. Jean-Marie Serreau fut l’un des premiers à le repérer et à le distribuer, ainsi que Jorge Lavelli qui devait souvent faire appel à lui dans ses spectacles tels L’île pourpre d’après Boulgakov, La mante polaire de Rezvani, La nuit de Madame Lucienne de Copi ou encore Merlin ou la terre dévastée de Tankred Dorst.
Il fut l’un de ces acteurs hors catégories que Claude Régy appréciait et il le distribua dans Par les villages de Peter Handke, Grand et petit de Botho Strauss, Ivanov de Tchekhov et Le cerceau de Slavkine. On le retrouve encore auprès de l’exigeant Jean- Marie Patte (Rodogune de Corneille, Faust de Marlowe), d’Alain Ollivier (Toute Nudité sera châtiée de Nelson Rodrigues) ou de Chéreau ( Les paravents de Genet et Peer Gynt d’Ibsen). Mais encore trois spectacle d’après les textes d’Edmond Jabès avec Marie André, deux spectacles de Daniel Jeanneteau dont Adam et Eve de Boulgakov, mais encore Les parisiens du jeune Pascal Rambert sur l’île de la Barthelasse, sans oublier Jacques Lassalle, Olivier Py et Jean-Michel Rabeux. Et enfin, présence précieuse, Marie Vayssières qu’il allait retrouver plusieurs fois et plus encore. Lui-même avait signé deux mises en scène passant des Suppliantes d’Eschyle à Oh les beaux jours de Beckett. Sa carrière au cinéma fut parcellaire (plusieurs films avec Saïd Ould-Khelifa).
C’est Marie Vayssières qui nous a appris son décès. Auprès d’elle, il avait chanté Virgile.