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Billet de blog 23 novembre 2015

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« Le Noshow », une incongruité québécoise avec acteurs, portables et marshmallows

Comme son nom l’indique, « Le Noshow » est un show sans show, enfin si, mais non, mais si. No comment. Nonobstant l'incapacité d’en parler, on vous recommande « showdement » ce non-spectacle drôle et imprévisible qui nous vient du Québec.

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Acteur, c'est un métier

Sans dévoiler la soirée – ce qui serait vider de leur plaisir les poches du spectateur que tu es en puissance, cher lecteur –, énumérons quelques informations et indices.

Le Noshow est l’enfant arrivé à terme de la réunion de deux compagnies. D’un côté, le théâtre Dubunker formé il y a dix ans par des ex-élèves du Conservatoire d’art dramatique de Montréal situé, jurent-ils, dans un sous-sol sans fenêtres, d’où le nom de leur compagnie. Le fonctionnement y est démocratique à l’extrême : tout projet de création doit être voté à l’unanimité. De l’autre côté, le collectif Nous sommes ici, fondé en 2008. Comme leurs collègues, le collectif façonne des créations originales. Lesquelles sont présentées au théâtre Périscope de Québec.

Illustration 1
© Christophe Pean

Les deux compagnies se sont réunies en 2010 pour créer Le Noshow sans doute après une soirée de déconne et d’engueulades avec chum et champ’, une soirée arrosée jusqu’au petit matin et pas seulement de sirop d’érable. Sans doute ont-ils disserté toute la nuit sur leur métier (c’est le sujet préféré de la plupart des acteurs loin devant les droits de l’homme, le réchauffement climatique, etc.), sur la condition de l’acteur,  les notions de valeur, de talent, de carrière, le prix à payer pour exercer ce foutu métier. Tous ces sujets sont au cœur du Noshow.

N'oubliez pas votre téléphone portable

Le spectacle a été présenté en première mondiale en 2013 au Carrefour international de théâtre de Québec. Après deux ans de réflexion, poussé par la rumeur et le succès, le Conseil des arts et des lettres du Québec a décerné au Noshow le prix « Œuvre de l’année 20015 » ce qui n’est pas donné à tout le monde.

Certains, à commencer par eux-mêmes et leurs amis, parlent avec fièvre du Noshow comme d’un « happening théâtral hors du commun » qui ose aborder des choses « taboues » dans les milieux culturels bien tempérés, comme « l’argent ». Excepté le mot « happening », bien mal venu et prêtant à confusion, cela n’est pas faux.

On peut même aller jusqu’à dire que l’argent et tout ce qui s’ensuit (salaires, valeur marchande, pourcentage, recettes, succès public, prix des places, chasse aux spectateurs, etc.) tient lieu de colonne vertébrale au Noshow, par ailleurs spectacle bien déjanté et en partie aléatoire. Celui que j’ai vu n’est pas exactement celui que vous verrez. A chaque soir sa donne, vous verrez pourquoi. N’oubliez pas votre téléphone portable, je ne vous en dis pas plus.

Ah si : la réservation par Internet est un régal qui vous donnera un avant-goût du Noshow. Et les marshmallows du titre ? No comment.

Théâtre Paris-Villette, mar, mer, jeu et sam 20h, ven 19h, dim 15h30, jusqu’au 28 nov.

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