
Agrandissement : Illustration 1

Dans la pénombre, tout se dérobe. L’espace apparaît, disparaît sans cesse, revient, reconnaissable, méconnaissable, recomposé. La musique accompagne ou contrarie le mouvement, l‘entraîne dans d’étranges méandres, coulées, tracés. En quête d’issue, d’air, d’ouverture. Plein d’argile dans les mains, l’homme bientôt entièrement maculé de terre grasse, s’affaire à colmater une brèche ou bien à l’agrandir pour s’y engouffrer et disparaître à demi ou complètement ou revenir.
Les murs semblent bouger entre deux vrilles de lumières à peine naissantes. Ici apparaît un couloir, là un goulet. Cave ou caverne. Ou encore antre du ressac. Maître de l’argile, l’homme en est aussi son esclave, il s’y englue, s’en extirpe, remet ça, façonne des tracés, plaque des tas, refaçonne des formes informes. Incessant et harassant combat. Le noir final et le son qui cesse sont comme une délivrance. Ou un sursis. L’homme, maculé d’argile, salue.
Romain Bertet a conçu ce premier spectacle en 2016 au CCN d’Orléans dirigé par Josef Nadj, il y revient à Dijon au festival Théâtre en mai pour le porter plus loin encore accompagné par Barbu Bejan ( manipulation de l’argile), Marc Baron (composition musicale), Charles Perrichaud (lumières) et Viviane Balsinger (dramaturgie).
« Ce travail a commencé à partir du moment où je me suis mis de l’argile sur le visage pour reprendre "May B "de Maguy Marin » dit-il. S’est alors ouvert « un imaginaire associé à la terre » fait « de strates et de recouvrement, de deuils et de naissances ». Le titre dit spectacle ...De là-bas dit ce mouvement double que la lumière toujours faible et changeante accompagne autant que la musique, entre offrande et engloutissement.
Festival Théâtre en mai au Consortium muséum jusqu’au 26 mai. Ce dim 17h, lun 18.30. Puis le 27 nov 26 à L'arc Scène nationale Le Creusot et en mai 27 à l Espace des Arts de Chalon-sur-Saône