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Deux femmes et un homme, dans la trentaine. Chaque corps, isolé, se détache sur une longue bande blanche dent par ôter leur maillot jaune pour mieux emmêler leurs chairs. Ils sortiront en coulisses, chacun.e de son côté, laissant isolés au sol, les trois maillots tortillés. Une heure, au plus, une souffle continu. Soufflant ! Rhabillés, ils reviennent saluer. Ovation !
Originaire de Bretagne, Joachin Maudet s’est formé à la danse au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Pscendant des cintres. Les trois portent un maillot jaune comme le premier du Tour de France cycliste, ils font équipe. Comme arrêtés dans leur mouvement, ils ne bougent pas, chacun figé ou plutôt arrêté dans une pose le temps que le public s’installe. Puis ils commenceront à bouger, à peine, comme de gros insectes, puis à se rapprocher, se flairer, s’apprivoiser, puis à s’effleurer, bientôt à se toucher, en accord avec les circonvolutions obsédantes de la musique ( création sonore Julien Lafosse en alternance avec Rebecca Chamouillet). Et les voici maintenant dans un triple corps à corps, ils se mêlent, s’enroulent, s’emmêlent, font la bête à trois dos, six bras et autant de pieds, de jambes, de coudes, serpent à trois têtes, chaque corps luttant pour retrouver un peu d’air. Les trois finiroaris au carrefour des années 2010 tout en obtenant une licence en Art et Spectacle Chorégraphique à Paris VIII. Il a commencé à danser auprès de Tatiana Julien, puis l’Akran Khan Dance compagnie, la Noord Nederlandse Dans, etc. Il est « regard extérieur » de projets auprès de Mathilde Bonicel et Chloé Zamboni. Joachim Maudet a créé la compagnie Vagues en 2017 à Rennes, voulant travailler sur la dissociation du corps et de la voix. Welcome est son troisième spectacle.
Ses partenaires, Pauline Bigot et Sophie Lèbre, sont sorties du même Conservatoire de Paris et chacune développe également un travail personnel. Plus performatif que chorégraphique, le spectacle est d’abord inclassable. Beau comme une rêverie, tendu comme une peau de tabla, secret comme un poème, d’ailleurs Joachim Maudet cite René Char : « Qui n’a pas rêvé, en flânant sur le boulevard des villes , d’un monde qui, au lieu de commencer avec la parole, débuterait avec les intentions? » Welcome , c’était la belle découvert du septième et dernier (?) festival WET puisque Jacques Vincey qui en fut à l’initiative quittera son poste de directeur du CDN de Tours à la fin de l’année.
Sirènes, réunissait trois actrices, Hélène Bertrand (sortie l’école de Limoges), Margaux Desailly (sortie de l’école de Saint-Étienne) et Blanche Ripoche (sortie de l’école du TNS et vue chez Creuzevault) . Elles cosignent ensemble le spectacle. Qu’est-ce qu’une sirène aujourd’hui ? Où nagent-elles ? Quels sont leurs pouvoirs, ceux d’une sorcière ? Le spectacle, agréablement nautique et doucettement érotique, barbote entre deux eaux, se contente trop de peu. Elles sont heureuses d’être ensemble, soit, mais cela ne suffit pas pour que le spectacle accède aux sirènes de la renommée.
L’île aux pères réunissait trois interprètes, Florian Bessin, Julien Moreau et Thibault Villette, autour de Liza Machover, autrice et metteure en scène . Après un prologue assez vain en extérieur, nous voici dans l’île aux pères. Après l’écoute de trois monologues pesants autour de pères disparus, les spectateurs sont invités à parcourir l’île. Ici on écrit ce qu’on n’a jamais osé dire au père, là on visionne des films de famille, ailleurs on gribouille une carte postale au père vivant ou mort. Sur un mur, une beau et long texte : celui que Liza Machover a lu à l’enterrement de son père.
Il y avait cinq autres spectacles que je n’ai pas vus ou dont je préfère ne rien dire. Par le passé, le festival WET avait accueilli des compagnies, alors naissantes, comme le collectif Marthe, le collectif O’SO, Marion Siefert, la compagnie Animal Architecte soit Camille Dagen et Emma Depoid , ou encore la compagnie les Trois Parques de Julie Delille. C’était well WET.
Welcome : les 15 et 16 juin au CCBRB de Rennes, le< 1er juilety aux centres de Seine Saint-denis, les 4 et 4 juillet du Festival de la Cité de Lausanne, du 8 au 26 juillet au Train bleu (festival d’Avignon Off), du 24 au 27 août aux Brigittines à Bruxellesle 26 sept au festival D’ici danse à Puech, le 18 nov au Manège de Reims.
Sirènes les 11 et 12 avrill au festival Mythos à Rennes, du 11 au 15 mai du TGP de Saint-Denis