La note de service n° 2017-024 du 14-2-2017[1] relative à la mise en œuvre pédagogique des TPE dès cette année 2017 en vue du baccalauréat 2018 traduit la prise en compte de préoccupations maintes fois exprimées par tous ceux qui sont attachés à l’éducation aux médias et à l’information et jusqu’ici absentes de la précédente note de service rédigée en 2011.
La première insertion ajoutée au texte de 2011 est révélatrice : « Cette production devra attester d'un usage pertinent des nouvelles technologies de l'information et de la communication, qui nécessite de la part des élèves un travail d'analyse des sources auxquelles elles donnent accès ». Elle a en effet l’avantage de comporter une définition de l’usage pertinent des instruments numériques : l’indispensable « travail d’analyse des sources » auxquelles ils donnent accès.
D’autres amendements confortent cette attention portée aux sources de l’information. Par exemple, le carnet de bord «Témoin de la démarche adoptée, il permet aux professeurs encadrant les TPE de dialoguer avec les élèves en portant la trace des conseils et des précisions apportés, notamment en ce qui concerne le respect des consignes méthodologiques relatives à la citation des sources ».
L’apprentissage du bon usage des citations passe par le respect du droit d’auteur, que la présente note de service place au cœur de l’accompagnement par les professeurs des TPE : « Les professeurs, tout au long du déroulement des TPE, prendront soin de sensibiliser les élèves au respect du droit d'auteur. Ils veilleront ainsi à définir clairement, dès le début de l'année, les conditions d'utilisation des ressources documentaires. Afin d'éviter les phénomènes de plagiat, on pourra présenter aux élèves une définition de cette notion. Celle-ci recouvre une forme de contrefaçon qui consiste à intégrer dans une production, sans le signaler d'une façon ou d'une autre, l'intégralité ou les extraits d'une œuvre dont on n'est pas l'auteur. Cette forme de contrefaçon est sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle. On veillera donc à expliquer aux élèves que les passages extraits d'une œuvre dont ils ne sont pas les auteurs doivent comporter l'indication de leur source et une mise en forme adaptée à la citation ». On notera la référence aux « ressources documentaires » et à leur utilisation. N’y aurit-il pas là une incitation à poursuivre, dès l’entrée en seconde, le travail accompli au collège et un encouragement, pour les équipes de direction des lycées à faciliter le travail commun de professeurs de discipline et de professeurs-documentalistes ?
Il ne s’agit pas seulement de conseiller, d’accompagner le travail d’élaboration ; le respect des consignes est clairement pris en compte dans l’évaluation des TPE : « Le non-respect des consignes relatives à la citation et à l'analyse des sources documentaires peut être doublement sanctionné lors de l'évaluation du TPE, d'une part au titre de la composante évaluant la démarche personnelle et l'investissement du candidat au cours de l'élaboration du TPE, d'autre part au titre de la composante évaluant la pertinence de la réponse à la problématique ».
La note rappelle également les sansctions dont est passible celle ou celui qui se rend coupable d’un plagiat pour tromper le jury : « Enfin il sera rappelé que, dans le cadre des TPE, la production par un candidat d'un ou de documents identiques à une œuvre antérieure, lorsque peuvent être démontrées la volonté du candidat de tromper le jury sur la réalité du travail effectué et la conscience qu'il avait de se rendre coupable d'un plagiat, est susceptible de constituer une fraude qui rend son auteur passible d'une procédure disciplinaire codifiée aux articles D. 334-25 et suivants du code de l'éducation. »
Certains penseront que ces recommandations devaient déjà aller de soi, et il ne fait pas de doute que c’était bien souvent le cas. Mais l’intérêt de cette mise à jour pédagogique tient aussi au fait qu’elle prolonge en quelque sorte pour les TPE en classe de première les orientations nouvelles des nouveaux programmes des cycles de l’école et du collège[2], qui comportent désormais une entrée consacrée à l’éducation aux médias et à l’information. Et qu’elle fait écho à l’enseignement d’éducation morale et civique, notamment consacré en classe de première, aux « enjeux moraux et civiques de la société de l'information[3] ». Les élèves de première sont appelés dans les TPE à une mise en œuvre concrète des principes d’une éthique de l’information abordés en EMC.
Tous ceux qui, à l’université, sont confrontés dans les travaux des étudiants qu’ils dirigent à des insuffisances touchant à la citation des sources, voire parfois au plagiat, ne peuvent que considérer positivement cette explicitation de quelques enjeux de culture de l’information et des médias en classe de première.
[1]http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=113091
[2] http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=94753 (cycle 2)
http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=94708 (cycle 3)
http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=94717 (cycle 4)
[3] http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=90243