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- Ah bon, la monnaie est un actif, c'est-à-dire (soyons parfaitement clairs) quelque chose qui, dans un paiement, vient en contrepartie de ce qui est payé ?
OR…
1° L’€ comme actif :
l'intuition(*) de la… DUPLICATION de l’endettement international des pays emprunteurs
Le système monétaire européen fonctionnant ainsi qu’il fonctionne aujourd’hui, c'est-à-dire, ceci pour s’en tenir aux ‘’fondamentaux’’ ici pertinents, 1° avec une monnaie unique (l’€) considéré comme un actif, 2° avec une banque centrale (la BCE) comme l’intermédiaire entre les pays européens prêteurs et ceux qui sont emprunteurs, soit un emprunt de 100 € de la Grèce à la BCE.
C’est clair, au-delà de la BCE, la Grèce déficitaire aura emprunté aux pays excédentaires qui auront prêté à la BCE.
A cet égard, simplifions à l’extrême : admettons que ‘’ces’’ pays ne soient qu’un ; et admettons que ce pays, ce soit l’Allemagne.
Alors, ceci parce que, dans l’opération, la BCE ne sera que l’intermédiaire entre l’Allemagne et la Grèce (cf. supra), que donc, on pourra ne pas la représenter, le schéma de l’emprunt de la Grèce à l’Allemagne sera le suivant :

vraisme1
Schéma n°1
Aussitôt, c’est au-delà de toute contestation : l’Allemagne échangeant 100 € comme actif contre une reconnaissance de dette de la Grèce, disons des ‘’Je Vous Dois’’ (dans la suite, des ‘’JVD’’), c'est-à-dire de simples mots, cet ‘’échange’’… n’en sera pas un ! : l’Allemagne donnera plus à la Grèce que ce que celle-ci lui donnera.
Observable par tout un chacun, c’est l’asymétrie des prêts.
La conclusion est donc qu’aujourd’hui, dans le système monétaire européen tel qu’il fonctionne, l’Allemagne prêtant 100 € à la Grèce, aussitôt, l’Allemagne fait… un don (un don !) à la Grèce !
Le gain de la Grèce dans l’affaire ?
Là aussi, c’est au-delà de toute controverse : la Grèce gagnera ce que l’Allemagne lui aura donné (100 €) et (= en plus !), ce qu’ ‘’en contrepartie’’, elle (la Grèce)… n’aura pas donné à l’Allemagne pour avoir ce que celle-ci lui aura donné (100 €).
D’où cette première conclusion : aujourd’hui, dans le système monétaire européen tel qu’il a été conçu, quand l’Allemagne prête 100 € à la Grèce, en réalité, ce que l’Allemagne donne à la Grèce, c’est… 200 €, LE DOUBLE !!!!
Sauf que l’Allemagne ‘’prêtant’’ 100 € à la Grèce, 1) elle ne lui fait pas un don, 2) ce qui, contractuellement, est convenu entre eux est que ce que l’Allemagne a donné à la Grèce, la Grèce s’oblige à le lui rendre ; d’où l’endettement de la Grèce vis-à-vis de l’Allemagne.
Or, ne venons-nous pas de le voir : l’Allemagne prêtant 100 € à la Grèce, en réalité, l’Allemagne lui aura donné… 200 €.
D’où la conclusion finale : l’Allemagne prêtant 100 € à la Grèce contre sa promesse (celle de la Grèce) de la rembourser, ce à quoi, instantanément, la Grèce s’obligera vis à vis de l’Allemagne, ce sera à lui rembourser… 200 (DEUX cents) !!!!
A ce sujet, soit cet autre argument : oui ou non, la Grèce ayant emprunté 100 € à l’Allemagne, ceci lui ayant permis de payer (payer !) à l’Allemagne des importations excédentaires de 100 €, et l’Allemagne, de ce fait, devant être considérée comme ayant recouvré (recouvré !) les 100 € qu’elle a prêtés à la Grèce, n’est-il pas incompréhensible que, en plus (en plus !) du paiement effectif dont elle aura été créditée, l’Allemagne détiendra une créance de 100 € sur la Grèce ? Et en effet, le jour où la Grèce s’acquittera de sa dette vis-à-vis de l’Allemagne, ce jour-là, son importation excédentaire de 100 €, ne l’aura-t-elle pas, tout compris, payée… 200 (DEUX cents) € !!!!
(*) pour la démonstration rigoureuse, cf : ''Auditer la dette grecque ? Non ! (FOUTAISE!) : comprendre pourquoi, la Grèce empruntant 100 €, aussitôt, sa dette est de 200 €''.
2° L’€ comme actif :
la… DUPLICATION du paiement des intérêts dus par les pays emprunteurs
La Grèce amortissant le prêt de 100 € qu’ ‘’hier’’, l’Allemagne lui a accordé, ne parlons pas du remboursement du capital auquel (évidemment !) la Grèce devra faire face ; ne parlons que des intérêts qu’au titre de cet amortissement, la Grèce devra en outre payer à l’Allemagne.
Commençons en disant qu’une dette d’intérêts est une dette NETTE, c'est-à-dire une dette qui, à son échéance, n’apporte aucune contrepartie à celui qui, à partir de ce moment, la porte.
La Grèce ayant à payer à telle date à l’Allemagne, par exemple 10 € d’intérêts, cela veut donc dire qu’à cette date, la Grèce se trouve dans la situation où elle doit donner à l’Allemagne quelque chose (10 €) que l’Allemagne ne lui a pas donné.
Ce grâce à quoi elle pourra s’acquitter de cette dette ‘’vide’’ (= sans €) ?
C’est on ne peut plus clair : avec… des € qui, eux, seront sonnants et trébuchants, c'est-à-dire de parfaits actifs !
Moralité ?
Plaçons-nous après le paiement par la Grèce d’une dette d’intérêts de 10 €, c'est-à-dire, insistons-y, d’une dette qui ne lui aura apporté aucun €.
La Grèce ayant donné à l’Allemagne 10 € contre… RIEN, cela ne voudra-t-il pas dire qu’elle (la Grèce) aura donné à l’Allemagne 10 € ET (EN PLUS !) ce que l’Allemagne aurait dû donner à la Grèce pour que soit justifié qu’aujourd’hui, la Grèce rembourse 10 € à l’Allemagne ?
Le coût de ce qu’alors, l’Allemagne n’aura pas donné à la Grèce ?
Evidemment, ce coût est de 10 €.
D’où la conclusion : la Grèce payant 10 € d’intérêts à l’Allemagne, ce faisant, elle lui aura donné… 20 € (= 10 € de paiement + 10 € parce que, cela se démontre par a + b, et cela se vérifie, le paiement CONCRET par la Grèce de sa dette d’intérêts, encore une fois, une dette nette, n'est concevable que sur la base du... maintien en l'état de cette dette –ceci alors que, bien entendu, cette dette nette étant payée, comme toute dette payée, elle ne devrait plus exister).
L’Europe en étant là où elle en est, c'est-à-dire en passe d’être emportée par la crise de la dette, qui ici ne le verra : c’est (très) profondément que le système monétaire européen DOIT être réformé.
3° De la réforme du système monétaire européen
3.1 Non plus une ‘’BCE’’ comme intermédiaire entre prêteurs et emprunteurs, mais…
… une Banque Supranationale Européenne (une BSE), c'est-à-dire une instance qui TECHNIQUEMENT (et NON PAS ''POLITIQUEMENT'' !) soit ‘’supérieure’’ aux pays européens
Telle est donc maintenant l’impératif catégorique : le système monétaire européen DOIT être reconstruit DE TELLE MANIÈRE que la monnaie européenne (l’€) n’y fonctionne plus comme un actif.
Sauf qu’alors, tel est le préalable : que l’€ ne soit pas un actif, est-ce seulement concevable ?
Or si l’on dit que, pour exister, un échange n’a besoin d’aucune autre chose que des deux biens qui sont… échangés ; que donc l’€ peut n’être rien d’autre que l’instrument de la monétisation des échanges. Très concrètement, si l’on dit que l’Allemagne (par exemple) et la Grèce (par exemple) échangeant, l’€ n’est que ce grâce à quoi cet échange pourra être dit ‘’de tant d’€’’ ?
A cet endroit, la difficulté est la suivante : l’Allemagne (respectivement la Grèce) échangeant avec la Grèce (respectivement l’Allemagne), ce que l’Allemagne (respectivement la Grèce) pourra TOUJOURS objecter c’est : ‘’mais ce que, pour ma part, moi l’Allemagne’’ (respectivement, ‘’moi la Grèce’’) j’apporte à l’échange, c’est plus que ce que la Grèce (respectivement l’Allemagne) y apporte !’’ ?
LA solution ?
Commençons par observer que le problème posé est exactement un problème ‘’de mesure’’. Et souvenons-nous que ce qui permet la comparaison de distances exprimées en ‘’mètres’’, c’est l’allégeance des ‘’comparateurs’’ à une ‘’parole’’ ; en l’occurrence, une parole qui dit qu’une longueur d’1 mètre, c’est la longueur du ‘’mètre-étalon’’ ?
L’Allemagne et la Grèce échangeant, que, par elles deux, cet échange soit dit ‘’de tant d’€’’, LA solution sera donc que cette valorisation soit dite par une instance que toutes deux auront reconnue comme leur étant ‘’supérieure’’. Si donc maintenant l’on dit que, en tant qu’elle sera l’émettrice de cette parole (celle qui dit : ‘’cela vaut tant d’€’’), cette instance sera la banque de l’€ ; si en outre l’on continue de dire que l’€ est la monnaie des pays de la ‘’zone euro’’, la conséquence en étant qu’à bon droit, cette instance pourra être considérée, non pas politiquement mais techniquement !, comme la ‘’Banque Supranationale Européenne’’ (dans la suite, la ‘’BSE’’), aussitôt, le principe de la ‘’supériorité’’ de LA BSE vis-à-vis des pays européens se trouvera établi.
3.2 De la BCE à LA BSE comme instance ‘’supérieure’’ au pays européens ;
l’€ comme… ACTIF/PASSIF
On l’a vu : l’Allemagne prêtant 100 € à la Grèce ‘’moyennant’’ la médiation de la BCE (les guillemets indiquant que, sur la base de cette ‘’médiation’’, la BCE peut être… omise), c’est le schéma n° 1 ci-dessus.
L’Allemagne prêtant 100 € à la Grèce, cette opération devant maintenant être conçue comme requérant une instance ‘’supérieure’’ à l’Allemagne et à la Grèce (cf. le point 3.1), allons tout de suite au résultat : soit donc le schéma suivant (n° 2) :

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Schma n° 2
????
Or, la BSE disant que l’échange intervenant entre l’Allemagne et la Grèce vaut 100 €, et cette parole lui coûtant 100 €, ceci alors même que la prononcer ne (lui) coûte que de… dire des mots, ce qui est obligé n’est-il pas que les 100 € que sa parole coûte à la BSE, la BSE les retrouve instantanément ?
Tel est le ‘’secret’’ de l’€ comme l’instrument de la monétisation en € par la BSE de l’échange entre l’Allemagne et la Grèce ; et, la monnaie n’existant sur l’instance qui l’émet (ici la BSE) qu’en tant que quelque chose d’en même temps positif ET négatif, tel est le secret de la monnaie comme… ACTIF/PASSIF.
3.3 De ‘’l’échange’’ dans le « modèle ‘’avec’’ BCE » (un parfait FAUX échange !) à l’échange dans le « modèle avec BSE » : un échange ABSOLUMENT parfait !
Répétons-le : l’Allemagne prêtant 100 € à la Grèce, si l’on dit que les termes de cet échange sont, d’une part, 100 €, d’autre part une reconnaissance de dette de 100 €… ça n’est pas un échange.
Ici, c’est donc le moment de vérité : l’Allemagne prêtant 100 € à la Grèce, comment se peut-il qu’à bon droit, l’on soit fondé à dire qu’entre l’Allemagne et la Grèce, sans contestation aucune, il y a un AUTHENTIQUE échange ?
Déduit du schéma n° 2, soit alors le schéma suivant :

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Schéma n° 3
Alors, oui ou non (OUI ou NON !),
1° l’Allemagne prêtant 100 € à la Grèce,
2° ce prêt étant l’échange de ‘’Je Vous Dois’’, c'est-à-dire de parfaits équivalents,
3° cet échange, ceci par la BSE comme instance ‘’supérieure’’ à l’Allemagne et la Grèce, étant dit ‘’de 100 €’’,
ne sera-ce pas EN EFFET la FIN de l’asymétrie de l’opération de prêt, et donc la fin de ce qui est à l’origine de la duplication de l’endettement et de la duplication du paiement des intérêts, autrement dit de ce que, à bon droit, on peut voir comme l’origine de la crise européenne de la dette ?
Sauf qu’aussitôt… telle sera l’objection : le prêt de 100 € de l’Allemagne à la Grèce étant l’échange de ‘’Je Vous Dois’’, le prêt de l’Allemagne à la Grèce comme transfert NON PAS SIMPLEMENT EN MOTS de droits allemands sur un produit de valeur 100 € contre une reconnaissance de dette de 100 € souscrite par la Grèce, ce prêt, si l’on s’en tient au schéma n° 3… ‘’il est où ?’’
3.4 Les prêts internationaux comme VRAIS transferts des pays prêteurs aux pays emprunteurs, ceci SEULEMENT contre : a) le paiement des pays prêteurs, b) l'endettement des pays emprunteurs
Revenons au schéma n° 3.
1° la Grèce ayant reçu 100 € de la BSE comme instance qui, techniquement (et NON PAS politiquement !), se trouve située au-dessus de la Grèce et de l’Allemagne (c’est la flèche rouge allant de la BSE à la Grèce) ces 100 €, la Grèce ne les devra-t-elle pas à la BSE comme 100 € qu’elle pourra lui rendre le jour où, ayant prêté 100 € à l’un ou l’autre des pays européens de la zone €, elle se retrouvera vis-à-vis de ce(s) pays et vis-à-vis de la BSE, dans la situation où, aujourd’hui, l’Allemagne lui ayant prêté 100 €, l’Allemagne se retrouve vis-à-vis de… la BSE ; à ce sujet,
2° l’Allemagne donnant 100 € à la BSE comme instance qui, ‘’là’’ aussi techniquement (et non pas politiquement !) lui est ‘’supérieure’’ (c’est la flèche rouge allant de l’Allemagne à la BSE), ces 100 €, la BSE ne les devra-t-elle pas à l’Allemagne comme 100 € qui, sans que l’Allemagne ait besoin d’emprunter pour faire des achats internationaux excédentaires, permettront à l’Allemagne de faire de tels achats ; d’où, l’Allemagne prêtant 100 € à la Grèce, en effet, ceci au titre de son prêt, l’Allemagne se trouvera EFFECTIVEMENT payée à hauteur de 100 €.
3° la BSE étant, en € comme monnaie internationale, débitrice de 100 € vis-à-vis de l’Allemagne et créditrice de 100 € vis-à-vis de la Grèce, ce que l’on DEVRA dire n’est-il pas que son bilan d’émetteur d’€ comme monnaie internationale sera toujours équilibré ?
Ici, on comparera avec la parfaite ABERRATION qui, dans le système actuel, consiste en ce que, l’Allemagne prêtant 100 € à la Grèce, ceci alors même qu’instantanément, l’Allemagne aura retrouvé les 100 € qu’elle a prêtés à la Grèce (le prêt que l’Allemagne aura accordé à la Grèce n’aura-t-il pas permis à la Grèce de faire à l’Allemagne un paiement que, sans ce prêt, la Grèce n’aurait pas pu faire à l’Allemagne !) EN OUTRE, l’Allemagne se retrouvera… créancière de la Grèce !!!!
4° Last but not least
Naturellement, l’Allemagne quant à elle ne pouvant parler qu’en SA monnaie, la Grèce quant à elle ne pouvant parler qu’en LA SIENNE, pour qu’en € (ceci donc par la BSE !) ce qui puisse être dit soit qu’un échange entre l’Allemagne et la Grèce est, par l’Allemagne et par la Grèce, reconnu comme un véritable échange, c'est-à-dire un échange d’équivalents, cela présuppose que la question du change entre la monnaie de l’Allemagne et la monnaie de la Grèce soit résolue.
Sauf qu’on l’admettra : cette question est une tout autre question ; on l’admettra d’autant plus facilement si l’on ajoute que, ceci précisément sur la base du '’modèle’’ dit ‘’des taux de change ABSOLUS’’, cette question est aujourd’hui parfaitement réglée.
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JT
NB : vous voulez en savoir plus sur le ''modèle'' des ''taux de change ABSOLUS'' ? Et si, alors, vous alliez voir du côté de : ''LA monnaie internationale : le système des changes ABSOLUS (I), (II), (III), (IV), (V)'' ?