Crise sanitaire : les conseils de Temple Grandin pendant le confinement

parade.com Traduction de "Temple Grandin Has Some Great Tips to Help Autistic Kids Cope During the Coronavirus Quarantine" par Debra Wallace

Temple Grandin donne de bons conseils pour aider les enfants autistes à s'adapter pendant la quarantaine du coronavirus.

Les parents qui travaillent à la maison pendant la quarantaine du coronavirus sont confrontés à de nombreux défis. Mais les frontières entre travail et vie privée sont encore plus floues lorsque votre enfant est autiste. Pour commémorer le Mois national de sensibilisation à l'autisme en avril, Temple Grandin, experte internationale en autisme, a parlé à Parade.com de la façon dont les parents et les soignants peuvent aider leur famille à s'épanouir pendant cette période d'isolement sans précédent.

Grandin, professeure de sciences animales à l'Université d'État du Colorado, conférencière réputée sur les thèmes des sciences animales et de l'autisme, sait que les enfants et les adultes autistes ont souvent des difficultés à s'adapter aux changements, aux surprises, aux transitions et aux déceptions. Cette situation est exacerbée en cette période d'incertitude dans le contexte de la crise sanitaire mondiale. Et comme les nouvelles statistiques des Centers for Disease Control (CDC) révèlent qu'un écolier sur 54 est atteint d'un trouble du spectre autistique, il n'a jamais été aussi important d'intervenir tôt pour les aider à acquérir des compétences de vie.

C'est pourquoi elle donne de nombreux conseils pour aider les enfants atteints de troubles du spectre autistique à faire face à nos nouvelles routines quotidiennes en constante évolution. "La meilleure chose que vous puissiez faire en tant que parent est de mettre votre fils ou votre fille dans un horaire, et de structurer toute votre vie, pour garder leur esprit et leur corps actifs tout au long de la journée", a déclaré Grandin. "Cet horaire aidera un enfant autiste à rester concentré et à se concentrer sur sa tâche. Nous ne voulons pas qu'il reste allongé toute la journée à dormir et nous ne voulons pas qu'il se traîne en pyjama".

L'auteur de best-sellers est bien conscient que l'adaptation est souvent plus facile à dire qu'à faire, surtout pour une personne atteinte de TSA. Elle aussi s'adapte. On la trouve généralement en train de voyager dans le monde entier pour parler à de grands groupes d'éducateurs, de thérapeutes, de parents et de responsables communautaires, afin de diffuser le message de sensibilisation et d'acceptation de nos proches autistes et ayant d'autres besoins spécifiques. Elle est connue pour attirer des milliers de participants dans des lieux du monde entier, mais ses conférences ont été annulées depuis le 11 mars en raison de la crise COVID-19, et on ne sait pas quand elles reprendront et quels changements seront mis en place pour notre sécurité collective.

Aujourd'hui, cette femme de 72 ans vit chez elle, dans le Colorado, avec l'aide d'amis qui lui apportent de la nourriture. "Je fais toutes sortes de choses", dit-elle à propos de sa récente routine. "Je mets à jour la troisième édition de mon livre sur le bien-être des animaux, Improving Animal Welfare : A Practical Approach (Améliorer le bien-être des animaux : une approche pratique). Mes recherches scientifiques me tiennent occupée. J'ai appris que certains médicaments existants dans les pharmacies pouvaient être réutilisés, qu'ils pouvaient être efficaces et que cela me rendait moins craintive. Il va être intéressant de voir ce qui va se passer avec les conférences auxquelles je participe par l'intermédiaire des universités, Future Horizons et d'autres lieux. Une possibilité que je peux envisager est celle des zones d'exclusion en quarantaine. J'ai récemment parlé à un agent d'une conférence dans le Wisconsin et nous avons discuté de la possibilité d'envoyer des enseignants locaux à une réunion parce que la zone a été nettoyée et qu'ensuite je devrais interagir avec eux en ligne".

À une époque où nous avons tous besoin d'être plus accueillants et de nous accepter les uns les autres, voici sept conseils de Grandin sur la façon dont nous pouvons aider nos proches autistes pendant cette pandémie mondiale.

1. Établir un calendrier

"La routine, les horaires et trouver ce qui vous aide à faire face. Tout d'abord, vous devez établir une nouvelle routine. Vous faites comprendre à vos enfants qu'ils vont se lever et se préparer pour l'école, comme nous l'avons toujours fait, même si nous le faisons à la maison. Après le petit-déjeuner et l'habillage, allez faire vos devoirs et vos devoirs scolaires. Prenez le déjeuner et ensuite, après le déjeuner, faites de l'exercice en allant faire une promenade, à condition de pratiquer la distanciation sociale. Je conseille de faire les devoirs scolaires le matin, quand l'enfant est en forme. Ensuite, dites-lui : "Nous allons déjeuner ensemble, et ensuite nous pourrons faire un jeu de société ou un puzzle. Nous allons faire une promenade ou un autre exercice". Et puis il ou elle peut avoir une heure de temps de pause sur un appareil où l'enfant peut choisir ce qu'il veut regarder. Juste une heure par jour. Je n'aime pas les excès de consommation, alors je recommande de regarder un ou deux épisodes de ma série préférée par jour. J'ai aussi l'impression que vivre ensemble si près les uns des autres, c'est comme vivre dans la station spatiale où chacun a besoin de son temps libre pour lire un livre ou travailler sur son ordinateur portable - nous avons tous besoin d'un peu de cela aussi".

2. Ne pas montrer de crainte

"L'une des premières choses à faire pour les parents est de ne pas montrer de crainte. Il est également important de mettre [la crise sanitaire] en perspective en utilisant un langage que l'enfant comprendra. Nous pouvons la comparer à une tempête pour laquelle il faut se mettre à l'abri ; sauf que cette tempête est plus longue. Expliquez-lui que nous aurons un emploi du temps, que nous ferons notre travail, nos devoirs ou nos devoirs scolaires, que nous jouerons à des jeux et regarderons des films en famille, et que lorsque nous ferons des choses ensemble, cela contribuera à notre sécurité".

3. Le plaisir plutôt que la peur

"Les jeux de société sont géniaux. Et avec toutes les émissions de télévision et les films qu'il y a à regarder, il faut les choisir à tour de rôle pour la soirée cinéma. Ainsi, s'il y a deux adultes et un enfant à la maison, l'enfant peut choisir le film tous les trois soirs. Et chacun d'entre vous doit assister à tous les films. Regarder le film et jouer à des jeux est plus qu'un simple divertissement. Cela vous aide à prendre des décisions et à vous libérer de votre peur. Cela remonte au système émotionnel de Jaak Panksepp. Vous avez la peur, la colère, la détresse de la séparation, l'éducation, les câlins, le sexe et le jeu. Vous avez également un besoin de "chercher" (l'envie d'explorer les endroits où votre esprit s'engage). Ainsi, lorsque je consulte et que je lis des études en ligne sur les médicaments pour COVID-19, je fais de la "recherche" et cela éteint la peur. Ainsi, lorsque vous et votre enfant faites des biscuits, le fait de savoir comment faire des biscuits déclenche l'émotion de recherche et éteint l'émotion de peur. Tous les animaux et les gens en ont. Je les mentionne dans mon livre "Les animaux nous rendent humains", et c'est dans mon exposé que j'ai fait sur les animaux de zoo".

4. Participez à leur thérapie vidéo

"Je suis vraiment inquiet pour les jeunes enfants de 2 et 3 ans qui ne peuvent pas bénéficier de l'orthophonie et d'autres services vitaux. C'est vraiment dommage, car plus on peut travailler jeune avec ces enfants, meilleurs sont les résultats. Ainsi, si un enfant de 3 ans passe 6 mois sans thérapie, cela peut être préjudiciable. Et il n'y a pas vraiment de bonne réponse à cette question, parce que vous ne pouvez pas faire ce travail en ligne, cela nécessite une interaction individuelle. Vous pouvez demander à un thérapeute d'évaluer votre enfant et de vous donner des conseils pour l'aider à faire ce travail en ligne, mais le fait est que ces enfants ont besoin de beaucoup d'heures de thérapie en tête-à-tête. J'ai récemment vu un thérapeute faire une vidéoconférence dans laquelle les parents encadrent l'enfant et le thérapeute aide les parents".

5. Limiter les informations à une heure par jour pour les adolescents et les adultes autistes.

"C'est beaucoup de nouvelles, et ne les regardons pas le matin. Beaucoup d'entre nous ont du travail à faire et les enfants ont des devoirs à faire à l'école".

6. Mettre les choses en perspective

"Je pense que nous pouvons expliquer que nous allons nous en sortir en tant qu'individus, familles, communautés et nation. Et il y a des choses que nous devons faire pour être prudents, comme rester à la maison, garder nos maisons propres, s'engager dans la distanciation sociale et d'autres mesures de sécurité, y compris se laver les mains et utiliser du désinfectant pour les mains".

" [Pour les enfants qui s'inquiètent des projets annulés, des activités scolaires ou des futures vacances], vous expliquez que Disneyland est fermé en ce moment. Les salles de cinéma sont fermées en ce moment. Je suis passé par un cinéma l'autre jour et les petites vitrines où ils mettaient les affiches étaient vides. Vous expliquez que nos activités ont été annulées aussi. Notre travail et mes conférences ont été annulés. Il y a des gens qui ne peuvent pas payer leurs factures. Les gens pour lesquels je me sens le plus mal sont ceux qui sont à court d'argent. Nous avons des tempêtes et des inondations qui sont dangereuses et nous devons prendre des précautions et nous devons le faire maintenant. Mais cela va se résoudre".

7. Restez social et stimulant - pas d'avachissement !

"Je vous suggère de mettre votre enfant en ligne avec des amis de l'école sur Zoom ou de l'appeler au téléphone. C'est quelque chose de spécifique, quelque chose qu'ils peuvent attendre avec impatience et qui ne coûte pas d'argent. Respectons notre programme et emmenons l'enfant qui s'ennuie trouver de la littérature pour adultes sur l'histoire, la politique, les sciences ou tout autre sujet qui l'intéresse. Et ne nous affalons absolument pas en pyjama".