Jean Vinçot (avatar)

Jean Vinçot

Association Asperansa

Abonné·e de Mediapart

1938 Billets

0 Édition

Billet de blog 9 mai 2019

Jean Vinçot (avatar)

Jean Vinçot

Association Asperansa

Abonné·e de Mediapart

Avec ses ciblages, un gène "top" de l'autisme peut définir une forme de la condition

Les enfants présentant des mutations soit dans le CHD8 - un des gènes d'autisme le plus suspecté - soit dans des gènes contrôlés par le CHD8 partagent des caractéristiques similaires, comme une tête plus volumineuse et de graves problèmes sociaux. Ces mutations, ensemble, peuvent définir un sous-type d'autisme

Jean Vinçot (avatar)

Jean Vinçot

Association Asperansa

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

spectrumnews.org  Traduction de "With its targets, top autism gene may define a form of the condition"

par Jessica Wright / 3 mai 2019

Illustration 1
Bambin dont la tête est mesurée à la clinique © Juanmonino / iStock

Les enfants présentant des mutations soit dans le CHD8 - un gène d'autisme très répandu - soit dans des gènes contrôlés par le CHD8 partagent des caractéristiques similaires, comme une tête plus volumineuse et de graves problèmes sociaux.

Ensemble, ces mutations peuvent définir un sous-type d'autisme, selon des résultats inédits présentés aujourd'hui à l'assemblée annuelle de l"'International Society for Autism Research" de 2019 à Montréal.

L'étude s'inscrit dans le cadre d'un vaste projet visant à caractériser les enfants présentant des mutations dans des gènes rares liés à l'autisme, afin de tenter de composer avec sa diversité.

"C'est une façon vraiment nouvelle d'examiner ces [sous-types] et de commencer à comprendre comment ces gènes causent les conséquences moléculaires qui créent ensuite le comportement que nous pouvons observer ", explique Caitlin Hudac, chercheuse scientifique à l'Université de Washington à Seattle, qui a présenté les résultats.

Les chercheurs ont évalué les aptitudes sociales de 15 enfants présentant des mutations dans le CHD8, 22 enfants présentant des mutations dans l'un des six gènes régulés par les CHD8 et 106 enfants présentant une mutation dans 25 autres gènes autistes. Les six cibles de CHD8 sont toutes exprimées dans le cerveau, et leur schéma d'expression correspond largement à celui de CHD8.

Les enfants présentant des mutations dans le CHD8 ont, en moyenne, le plus de problèmes sociaux, suivis de ceux présentant des mutations visées, puis de ceux présentant une mutation dans un autre des gènes. Les chercheurs ont mesuré ces compétences à l'aide de l'Autism Diagnostic Observation Schedule (ADOS), un test diagnostique administré par un clinicien, et de la Social Responsiveness Scale (SRS), un questionnaire destiné aux parents.

En revanche, les enfants présentant des mutations CHD8 ont les meilleures capacités d'adaptation (de la vie quotidienne), suivis de près par ceux qui présentent des mutations dans les gènes ciblés et ensuite par ceux qui présentent d'autres mutations autistiques.

Les résultats appuient d'autres données du laboratoire qui montrent que les mutations CHD8 ont un effet plus important sur le comportement social que sur le fonctionnement quotidien et l'intelligence, explique M. Hudac.

Ça sonne bizarre

Tout comme les enfants porteurs d'une mutation CHD8, ceux qui présentent des mutations dans les gènes ciblés ont également une tête anormalement grosse, selon les chercheurs. (Les enfants présentant des mutations dans d'autres gènes de l'autisme ne partagent pas ce trait.) Mais le moment de l'élargissement diffère entre les deux groupes : de nombreux enfants présentant des mutations CHD8 ont une grosse tête à partir de l'âge de 2 ans, alors que ceux qui présentent des mutations dans les cibles ne présentent souvent ce trait que quelques années plus tard.

Les chercheurs ont également utilisé l'électroencéphalographie (EEG) pour détecter la réponse du cerveau aux sons chez 8 enfants présentant des mutations CHD8, 11 des mutations ciblées, 16 d'autres mutations autistiques et 65 enfants autistes sans cause génétique connue.

Les enfants écoutaient une série de tonalités ponctuées par des tonalités occasionnelles dont la hauteur et la longueur variaient. Les enfants atteints d'autisme de cause inconnue et ceux qui présentent des mutations dans le CHD8 ou ses cibles ont montré une meilleure réponse EEG aux nouvelles tonalités, selon l'étude. Les enfants présentant d'autres mutations, en revanche, n'ont pas montré de différence notable dans l'activité cérébrale.

Cette hypersensibilité à de nouveaux sons pourrait être à l'origine de certaines des sensibilités sensorielles qui caractérisent l'autisme chez les enfants présentant des mutations liées au CHD8, explique Hudac.

"Vous pouvez imaginer que ces enfants auraient beaucoup plus de difficulté avec des stimuli aversifs, parce qu'ils sont déjà excités en réponse à des sons vraiment basiques," dit-elle.

Les chercheurs ont aussi ponctué occasionnellement les sons de sifflements, de gazouillis ou de bips. Ces bruits provoquent une réaction du cerveau qui reflète une tentative de donner un sens au changement, plutôt que de simplement le noter. Tous les enfants présentent des changements d'activité cérébrale en réponse à ces bruits, mais les enfants présentant des mutations dans la CHD8 ou ses cibles ont présenté des changements moins importants que les deux autres groupes.

En fait, les réponses des enfants des groupes CHD8 deviennent de plus en plus discrètes à chaque pépiement ou bip sonore ; cela ne s'est pas produit chez les autres enfants. La diminution des réponses peut refléter une perte d'intérêt ou de la fatigue, dit M. Hudac.

Traductions INSAR 2019

Voir post Characterizing the Neural Phenotype of CHD8 and CHD8-Regulated Targets

A Comparison of Head Circumference Growth Trajectories in the Context of the CHD8 Regulatory Network

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.