ft.com (Financial Times) Traduction de "UK military looks to widen recruitment criteria to boost skills"
Lucy Fisher - 9 août 2023
L'armée britannique cherche à élargir les critères de recrutement pour renforcer ses capacités
Lucy Fisher
Dans une interview accordée au Financial Times, Andrew Murrison a déclaré que l'armée de terre, la marine et l'armée de l'air britanniques devaient adopter une attitude plus "souple" à l'égard de leur personnel, car elles étaient confrontées à un "catalogue" de lacunes allant des ingénieurs aux chefs cuisiniers en passant par les psychiatres.
Le ministre de la défense, des anciens combattants et des familles de militaires a déclaré que l'étroitesse du marché de l'emploi du pays signifiait "qu'il y a des points de crispation où les choses sont assez sérieuses" et que les forces armées devaient faire davantage pour "rivaliser" afin d'embaucher et de retenir le personnel.
M. Murrison a insisté sur le fait que la situation n'était pas "désastreuse", mais il a admis qu'il n'était pas satisfait de la situation en matière de recrutement : "Je ne suis pas satisfait du recrutement et je ne suis pas satisfait de la fidélisation".
Actuellement, les effectifs formés à plein temps de la Royal Navy, des Royal Marines et de la Royal Air Force sont inférieurs à l'objectif fixé, les réserves de l'armée et de la marine étant également en deçà de l'objectif fixé. Au cours de l'année qui s'est achevée en avril, 5 420 personnes de plus ont quitté les forces armées régulières, qui comptent 133 570 personnes formées à temps plein, qu'elles n'ont pas rejointes.
Permettre au personnel plus âgé de continuer à servir plus longtemps est une proposition que Murrison souhaite mettre en œuvre. "À mesure que la main-d'œuvre vieillit et que nous nous disputons les talents disponibles, je pense que nous devons envisager des limites claires pour le personnel de service", a-t-il déclaré.
M. Murrison a déclaré qu'actuellement, "il est assez difficile de servir au-delà de 55 ans, à moins d'être très, très expérimenté" et que toute personne dans les forces armées âgée de plus de 60 ans est une "exception".
Le personnel devrait subir une "évaluation détaillée" pour déterminer s'il est apte à continuer dans son rôle spécifique, mais il n'y a "aucun obstacle philosophique qui nous empêche d'envisager de repousser l'âge de la retraite", a-t-il déclaré.
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En outre, à mesure que l'armée évolue vers une organisation davantage axée sur les compétences et mettant de plus en plus l'accent sur les prouesses cybernétiques, elle devrait envisager de "ratisser plus large" pour recruter davantage de personnes neurodiverses, a déclaré M. Murrison.
Certaines personnes neurodivergentes, notamment celles atteintes de dyslexie et de dyspraxie, servent déjà dans les forces armées, mais M. Murrison a déclaré qu'il souhaitait étudier la possibilité de recruter davantage de personnes autistes, Asperger et présentant un trouble déficitaire de l'attention, qui peuvent "avoir des compétences et des qualités que d'autres personnes n'ont pas".
Son intervention fait suite à la publication, en juin, d'une étude commandée par le gouvernement, selon laquelle l'armée britannique ne parvient pas à attirer des recrues technologiquement qualifiées, ce qui compromet la capacité de la Grande-Bretagne à mener une guerre moderne.
Le rapport indépendant rédigé par le chef d'entreprise Rick Haythornthwaite a mis en garde les forces armées contre le secteur privé lorsqu'il s'agit d'attirer des personnes dotées de solides compétences en cybernétique.
Parallèlement, il a constaté que les augmentations de salaire inférieures à l'inflation, les conditions de logement déplorables et les structures de carrière rigides au sein de l'armée alimentaient la désaffection et nuisaient au recrutement.
En réponse à l'étude, M. Murrison a déclaré qu'il souhaitait introduire davantage de flexibilité pour permettre au personnel de passer du statut de militaire de carrière à celui de réserviste, afin de faciliter le passage entre l'armée, la fonction publique et le secteur privé.
Il a également soutenu la recommandation de M. Haythornthwaite visant à ce que les forces armées introduisent des modèles de rémunération plus souples, permettant de "dissocier la récompense des compétences du grade".
Cette proposition marque un changement culturel dans une organisation très hiérarchisée, où traditionnellement "plus on est haut placé, plus on a d'argent", a déclaré M. Murrison. Il a admis qu'elle susciterait "un peu de rancœur".
Le ministre a insisté sur le fait que cette mesure n'impliquerait pas de payer "les grands généraux de la même manière qu'un simple soldat", mais qu'il s'agirait d'encourager "certaines compétences" et spécialisations, ajoutant : "Si nous ne payons pas les gens, nous ne pouvons pas les faire travailler à leur place : "Si nous ne payons pas les gens au taux du marché, ils ne resteront pas.
Un deuxième changement, qui interviendra en mars prochain, consiste à dissocier le grade et le logement. Alors que, par le passé, les militaires les plus gradés d'une base bénéficiaient des meilleures et des plus grandes maisons, les forces armées vont passer à des évaluations de logement basées sur les besoins et tenant compte de la taille de la famille.