spectrumnews.org Traduction de "In autism, depression takes on unusual forms" - Jessica Wright - 8 avril 2019
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Une nouvelle étude suggère que la dépression peut se manifester par de l'insomnie et de l'agitation chez les enfants autistes, plutôt que par des sentiments de tristesse plus courants 1.
Les estimations de la prévalence de la dépression dans l'autisme varient de 10 à 72 % 2,3. Pourtant, une étude de 2015 a révélé que la moitié seulement des personnes autistes qui se sont suicidées avaient reçu un diagnostic de dépression, ce qui laisse penser que leur dépression n'avait pas été détectée.
La présentation singulière de la dépression chez les personnes autistes pourrait expliquer pourquoi les cliniciens passent parfois à côté, explique le chercheur principal George Anderson, chercheur principal au Yale Child Study Center.
Les résultats suggèrent que l'atténuation des problèmes de sommeil et d'agitation pourrait soulager la dépression chez les enfants autistes.
"L'agitation et l'insomnie semblent être plus importantes pour comprendre la dépression chez les enfants autistes que chez les autres enfants," explique Matti Cervin, psychologue clinicien à l'université de Lund en Suède.
Caractéristiques principales
L'équipe d'Anderson a analysé les données de 118 enfants autistes et de 2 016 témoins, âgés de 9 à 13 ans et appariés sur le plan de l'intelligence ; les enfants autistes ont participé à un programme de formation aux aptitudes sociales aux Pays-Bas. Tous les enfants, ainsi que les parents des enfants autistes, ont rempli un questionnaire de 47 questions qui évalue la dépression, l'anxiété et les troubles obsessionnels compulsifs.
Les chercheurs ont repéré 34 enfants autistes (29 %) comme souffrant de dépression, contre 267 enfants témoins (13 %).
Ils ont ensuite utilisé des techniques statistiques pour rechercher des liens entre 10 aspects de la dépression et 4 aspects de l'anxiété. L'analyse relie les aspects qui ont tendance à coexister, tels que l'insomnie et l'anxiété de séparation, et montre à quelle fréquence ils apparaissent ensemble. Les aspects qui présentent le plus grand nombre de liens sont susceptibles d'être au cœur d'une pathologie et devraient constituer des cibles pour le traitement, explique Anderson.
Dans l'ensemble, les personnes autistes ne vivent pas la dépression de la même manière que la plupart des gens. La dépression est également plus étroitement liée aux caractéristiques de l'anxiété chez les enfants autistes que chez les témoins. Les chercheurs ont publié leurs résultats en février dans le Journal of Autism and Developmental Disorders.
Les enfants autistes ont souvent d'autres problèmes qui peuvent sous-tendre la façon dont ils vivent la dépression, explique Ailsa Russel, lectrice au département de psychologie de l'université de Bath, au Royaume-Uni, qui n'a pas participé à l'étude. Par exemple, ils ont souvent des difficultés d'attention, ce qui peut les rendre agités.
"L'analyse met en évidence les difficultés supplémentaires auxquelles sont confrontés les enfants autistes", explique-t-elle.
Toutefois, les résultats ne rendent compte que de ce que les enfants ont vécu à un moment donné et n'offrent pas d'indices sur leur état mental à d'autres moments, précise Mme Cervin. "Pour trouver une dynamique, il faut suivre [ces traits] dans le temps et voir comment une chose influe sur une autre", ajoute-t-il.
Les chercheurs répètent l'analyse avec les données d'une étude à long terme sur les enfants autistes pour voir quels aspects de la dépression émergent en premier.
Références: