Dossier Stonewall 50 ans après : LGBTQI+ et autisme
LGBTQI+ et Autisme - vivre entre les genres
Discussion sur autisme et transgenre sur le forum d'Asperansa
Brochure du Planning Familial sur autisme et transgenre (4 pages)
https://www.planning-familial.org/sites/default/files/2019-04/2019_04_Brochure_autisme_trans_PF.pdf

Le site de Sophie Labelle https://assigneegarcon.tumblr.com/
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De nouvelles indications cliniques en matière de dysphorie de genre dans l’autisme
New clinical guidelines address gender dysphoria in autism
par Deborah Rudacille -7 novembre 2016
Les indications, publiées le 24 octobre (2016), recommandent que les adolescents recherchant un traitement dans les cliniques du genre soient dépistés pour l’autisme, et que les personnes avec autisme soient évaluées pour les problèmes de genre. Les cliniciens de l’autisme attendaient ces recommandations, qui reflètent aussi l’opinion des experts sur la co-occurence des deux pathologies.
Les personnes éprouvent la dysphorie de genre quand leur sexe biologique ne correspond pas à leur genre perçu. Quelques études ont rendu compte que les personnes avec autisme démontrent des niveaux plus élevés qu’attendus de variance de genre. De la même façon, la prévalence de l’autisme parmi les individus transgenrés est plus grande que dans la population générale.
« Nombre de ces gamins qui viennent à nos programmes ne sont pas seulement trop intéressés, dans un sens autistique, par quelqu’aspect du genre - c’est plus profond, » dit John Strang, un neuropsychologue pédiatrique du Children’s National Health System de Washington D.C. « Vous devez les écouter et façonner des approches médicales satisfaisant leurs besoins, sans espérer qu’ils se conforment ou rentrent dans la case d’un genre typique. »
Strang a rédigé ces indications en collaboration avec vingt-deux spécialistes des champs de la pédiatrie, de la psychiatrie et de l’endocrinologie. La majorité de ces experts s’accordent sur la doctrine d’évaluations et de dépistages réciproques. Ils sont aussi d’accord sur le fait que quelques enfants avec autisme connaissent un sentiment du genre en dehors de la binarité mâle/femelle.
Les spécialistes de l’autisme qui voient de nombreux jeunes gens avec des difficultés de genre disent qu’ils sont soulagés d’enfin disposer d’un ensemble d’indications pour guider leur pratique.
« Nous ne nous basions que sur les meilleures pratiques pour l’autisme seul, et ce n’est pas suffisant, » dit Audrey Blakeley-Smith, professeur associée de psychiatrie à l’école de médecine de l’université du Colorado, qui n’a pas participé à la rédaction des recommandations.
Les ‘bonnes’ hormones
L’Endocrine Society, une association internationale dédiée à l’endocrinologie et au métabolisme, recommande un traitement hormonal pour les adolescents présentant une dysphorie de genre persistante sans problèmes psychiatriques non pris en charge, et pouvant comprendre les conséquences du traitement. Le traitement, qui commence typiquement à l’âge de treize ans, met en œuvre des hormones bloquant la puberté, qui stoppent le développement des caractéristiques sexuelles secondaires.
Les effets de ces hormones sont réversibles. Mais si la dysphorie de genre persiste, vers l’âge de seize ans, les adolescents peuvent commencer à prendre un nouveau groupe d’hormones qui aligne leur corps avec leur genre perçu.
Les nouvelles indications affirment le droit des individus autistes à recevoir le traitement pour la dysphorie de genre, mais les experts ne s’accordent pas sur le meilleur moment d’initiation du traitement. Certains disent que les adolescents avec autisme et dysphorie de genre devraient essayer de vivre leur genre perçu pendant au moins la moitié du temps avant de commencer le traitement hormonal. Ils pourraient, par exemple, changer leur nom, ou porter des vêtements qui correspondent à leur genre perçu, à la maison ou dans la communauté.
D’autres disent que cette approche créerait des difficultés pour les jeunes gens avec autisme, qui pourraient ressentir le besoin ‘des bonnes hormones dans leur corps’ avant de vivre dans le genre correspondant, dit Strang. Les jeunes personnes avec une dysphorie de genre qui ne sont pas dans le spectre tendent à être moins insistantes sur le besoin d’hormones avant une transition sociale vers leur genre perçu.
Les indications reconnaissent que les adolescents avec autisme, dont nombre d’entre eux ont des difficultés à planifier le futur, ont besoin d’un soutien constant dans le discernement de leur identité de genre, explorant les implications d’une vie dans un autre genre et la prise de décisions sur un traitement médical. Ce processus peut prendre un peu plus de temps pour les jeunes personnes avec autisme. Leurs parents, aussi, peuvent être inquiets d’une avancée trop rapide. « Nous ne fermons pas les portes, mais nous ne précipitons pas non plus le traitement, » dit Strang.
Un développement retardé
Blakeley-Smith dit qu’une personne sur quatre se présentant à sa clinique de l’autisme sont de jeunes adultes avec une dysphorie de genre qui disent être dans le spectre. Elle voit aussi de jeunes adultes, qu’elle a diagnostiqués autistes enfants, revenir à la clinique des années plus tard avec des difficultés relatives à la dysphorie de genre. « Je pense que c’est une population dramatiquement négligée, » dit-elle.
D’autres experts disent qu’une identité de genre fixée peut mettre plus de temps à se développer pour les individus autistes que pour les jeunes gens au développement typique. En conséquence, disent-ils, de nombreux adolescents avec autisme qui ne se conforment pas à leurs attentes de genre ou ayant une identité de genre fluide peuvent finalement accepter leur genre de naissance.
« Mes préoccupations sont moins ces indications que la recherche utilisée pour soutenir l’idée que la dysphorie de genre est plus commune dans l’autisme, » dit Gerrit I. Van Schalkwyk, moniteur de clinique en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au Child Study Center de Yale. « Mon argument est que vous devez d’abord comprendre le cours normal du développement du genre chez les personnes avec autisme. »
Strang dit qu’il espère qu’une collaboration continue entre les experts de l’autisme et du genre aidera à déterminer la fréquence de la co-occurence de la dysphorie de genre et de l’autisme et guidera les médecins dans la satisfaction des besoins des personnes réunissant ces deux pathologies.
https://spectrumnews.org/news/new-clini ... ia-autism/
Références:
- Strang J.F. et al. J Clin. Child Adolesc. Psychol. Epub ahead of print (2016) PubMed
- Strang J.F. et al. Arch. Sex Behav. 43, 1525-1533 (2014) PubMed
- De Vries A.L. et al. J. Autism Dev. Disord. 40, 930-936 (2010) PubMed
- Vance S.R. et al. Pediatrics 134, 1184-1192 (2014) PubMed
- Van Schalkwyk G.I. et al. Yale J. Biol. Med. 88, 81-83 (2015) PubMed