27 mai 2015
Photo: Jacques Nadeau Archives Le DevoirParmi les premiers commanditaires de la conférence prévue en décembre (COP21) figure notamment Air France.
Paris — Plusieurs dizaines d’entreprises françaises et étrangères, dont certaines issues du secteur des énergies fossiles, fortement polluantes, vont participer au financement des 170 millions d’euros que coûtera la conférence sur le climat à Paris, au grand dam d’associations écologistes.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a rendu publique mercredi une « première liste » d’une vingtaine d’entreprises partenaires, toutes « des amies du climat », selon lui. « Plus d’une dizaine d’autres » ont manifesté l’intention de participer à ce mécénat, a-t-il précisé.
Parmi les premiers commanditaires de la conférence prévue en décembre (COP21) figurent Engie (anciennement GDF Suez), EDF, Renault Nissan, Suez Environnement, Air France, Axa, BNP Paribas, Air France, LVMH, Ikéa. Google vient de manifester son intérêt et le réseau diplomatique français « est mobilisé » pour prospecter sur le continent américain puis en Asie, a indiqué le secrétaire général de la COP21, Pierre-Henri Guignard.
Ce partenariat a des raisons financières : il s’agit de « réduire le plus possible l’addition pour le contribuable ». Il faut donc « rechercher systématiquement des économies dans tous les postes de dépenses et en même temps de solliciter des entreprises », a expliqué M. Fabius.
En 2009, la conférence de Copenhague, qui avait tenté de parvenir à un accord majeur sur le climat, avait coûté 150 millions d’euros, selon M. Guignard.
La publication de la liste a fait bondir les associations environnementales.
« Énergéticiens fossiles et fissiles, compagnie aérienne, constructeurs automobiles : la liste des mécènes de la 21e Conférence de l’ONU sur le climat (COP21) [...] comprend des multinationales françaises qui ne sont pas compatibles avec le climat », accusent les ONG Les Amis de la Terre, Attac France, le Corporate Europe Observatory, WECF et 350.org.
Elles dénoncent « l’incohérence » du gouvernement et redoutent que les négociations se retrouvent aux mains des pollueurs.
EDF, comme Engie, investissent « massivement dans le charbon » à l’étranger, affirme notamment l’association Réseau Action Climat (RAC). L’ONG Oxfam dénonce de son côté « l’hypocrisie du gouvernement français, qui s’était engagé à travailler avec des entreprises — climato-compatibles — ».
195 pays vont tenter de parvenir à un accord pour limiter à 2 degrés le réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle.
http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/441126/climat-la-conference-de-paris-sponsorisee-par-des-entreprises-critiquees-par-les-ong