Ce commentaire a été posté sur l'article d'Antoine Perraud concernant Robert Boulin :
Celà m'intéresse fortement car l'avocate Marie Dosé explique comment elle a contourné le Procureur pour porter plainte directement près de la Doyenne des juges pour assassinat ET arrestation, enlèvement, détention et séquestration suivis de la mort de la victime. :
- 25/10/2017 23:34
- PAR CASANIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE SANS-AVOIR LE 25/10/2017 23:17
Le rôle d'Angeli , de Louis-Marie Horeau dans le long maintien mediatique de la fiction "suicide" n'est en effet pas à l'honneur du Canard, l'occasion de relire le billet de Benoit Collombat
https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/250915/affaire-boulin-un-canard-le-bec-dans-leau
ainsi que le courriel de l'avocate Marie Dosé de septembre 2015, en réponse à un article du Canard dont il est loisible d'apprécier l'objectivité:
« Bonjour,
J'ai beaucoup ri à la lecture de l'encart paru en première page du Canard Enchaîné daté de ce jour, et tenais à vous faire profiter de ma bonne humeur : il est plutôt rare de trouver matière à rire en lisant les articles consacrés aux dossiers qui nous sont confiés.
Pour expliquer aux lecteurs du Canard Enchaîné que "la prétendue relance qui fait couler tant d'encre n'est que la conséquence obligée d'une astuce judiciaire", L-M H (qui ne m'a pas été présenté) affirme que "les avocats de Fabienne Boulin ont eu l'idée de déposer une nouvelle plainte pour enlèvement et séquestration, et non pour assassinat".
Raté ! La nouvelle avocate de Fabienne Boulin (qui travaille donc seule sur ce dossier, mais L-M. H. a eu d'autres priorités que de l'appeler pour vérifier les tenants et aboutissants de sa prétendue "astuce") a déposé plainte pour assassinat. Étonnant non ? J'ai effectivement déposé plainte pour assassinat ET arrestation, enlèvement, détention et séquestration suivis de la mort de la victime. Du coup, la tentative d'explication de l'"astuce" procédurale développée courageusement par notre subtil auteur dans son article titré « Une affaire toute connexe" tombe à l'eau ("grâce à cette connexité, l'enlèvement échappe à la prescription") : en déposant plainte pour assassinat, la question de la connexité et de la prescription ne se posait plus, ou si peu. Soit dit-en passant, c'est celle de l'autorité de la chose jugée qui posait difficulté, mais passons donc, et poursuivons plutôt notre lecture.
"Saisi de cette plainte, le parquet de Versailles s'est bien gardé de réagir". Encore raté, mais de plus en plus drôle ! Si le parquet de Versailles n'a pas réagi, c'est tout simplement parce qu'il n'a jamais été saisi de ma plainte : je ne l'ai pas déposée auprès du Procureur de la République du TGI de Versailles, qui de ce fait n'en connaissait pas même l'existence.
Continuons cette lecture assez divertissante : "Mais au bout de trois mois, la loi permet au plaignant de se constituer partie civile et d'obtenir automatiquement l'ouverture d'une information judiciaire » : c'est à ce moment précis de ma lecture que j'ai éclaté de rire. Parce que je n'ai jamais attendu trois mois que le parquet ne réagisse pas à ma plainte (et pour cause, il n'en a jamais été saisi), mais que j'ai directement déposé une plainte avec constitution de partie civile près la Doyenne des Juges d'instruction du TGI de VERSAILLES des chefs d'assassinat et d'arrestation, enlèvement, séquestration et détention suivis de la mort de la victime.
Et l'auteur de poursuivre imprudemment en ces termes : "La loi l'autorise (le procureur) seulement à vérifier que les faits dénoncés ne sont pas prescrits. Et il n'a d'autre solution que de confier le dossier à un juge d'instruction". Ah bon? Le parquet ne pouvait donc pas prendre des réquisitions de non-informer ou des réquisitions de non-lieu ? L'article 86 du code de procédure pénale aurait donc été aboli dans la nuit du 22 au 23 septembre 2015 sans que personne ne s'en soit aperçu ? Et le juge d'instruction ne peut plus rendre une ordonnance de refus d’informer ou d'irrecevabilité en invoquant l'autorité de la chose jugée ? Il suffit donc désormais à des parties civiles, embourbées dans la théorie du complot et brandissant une ordonnance de non-lieu définitive, d'être un peu astucieuses pour contraindre un Procureur et un Doyen des Juges d'instruction à ouvrir et à se saisir d'une information judiciaire criminelle à leur corps défendant ?
Et L.-M. H. de conclure : "En clair, à ce jour, aucune autorité judiciaire n'a pris position sur la nouvelle procédure. Mais la quasi-totalité de la presse s'en est chargée". L'autorité judiciaire s'est prononcée sur la recevabilité d'une plainte avec constitution de partie civile et a décidé de l'ouverture d'une information judiciaire criminelle. Elle aurait pu (soit l'auteur ne le sait pas, ce qui relèverait d'une rare incompétence ; soit il le sait et choisit donc la malhonnêteté intellectuelle) soulever l'irrecevabilité de notre plainte avec constitution de partie civile en invoquant notamment l'autorité de la chose jugée. Or, si elle ne l'a pas fait, c'est parce qu'elle a considéré - comme moi - que l'autorité de la chose jugée découlant de l'ordonnance de non-lieu de 1991 confirmée par arrêt de la chambre d'accusation en 1992 n'était pas, en l'espèce, opposable.
Le fait est que L.-M. H. fait semblant de confondre la forme et le fond, parce que le fond de l'affaire, pour des raisons obscures mais quelque peu obsessionnelles, lui est insupportable. Et d’asséner en conclusion une belle leçon à ses confrères : il est regrettable, dans cette affaire, que la quasi-totalité de la presse ait pris position en lieu et place de l'autorité judiciaire. Et il a raison, L.-M. H. : un peu de neutralité et d’objectivité, que diable ! Laissons la justice faire son travail et prendre position. En a-t-il une, lui, d'opinion, dans ce dossier ? N'a-t-il jamais pris position sur l'affaire BOULIN en lieu et place de l'autorité judiciaire, ne serait-ce que la semaine dernière ? On croit rêver...
Bien à vous »